Antoine Deverne

 

Antoine nait le 30/04/1817 à Varennes Chazeuil, fils de Michel Deverne et Michelle Neraud après André le 16/06/1813 et Gilbert le 14/10/1814. Michel Deverne est tisserand.

Mort de sa mère et remariage du père

Michelle Neraud décède à 38 ans le 29/06/1824 aux Bottines: les 3 fils sont alors âgés de 11, 10 et 7 ans…

Michel se remarie 11 mois après, le 17/05/1825 à Varennes, avec Henriette Valete. Un fils nait, Gilbert, le 25/10/1827 à Varennes les Bottines. Mais Henriette décède le 24/12/1828.

Michel se retrouve donc de nouveau veuf et avec 4 enfants mineurs.

Mort du père

Michel décède  le 19/05/1829, à Varennes les Bottines, 6 mois après sa deuxième femme. Antoine est alors âgé de 12 ans.

Après l'enterrement de Michel les 4 enfants sont répartis dans la famille et la maison est fermée. Mais le juge de paix du canton de Varennes, apprenant « par la voie publique » le décès du père et l'existence de 4 enfants mineurs orphelins se rend sur les lieux le 25/05/1829 à 6 heures du matin avec le greffier.

Ils trouvent la porte fermée à clef et la maison inhabitée. Un voisin indique que c'est André Devernes, maçon, demeurant également aux Bottines, le frère de Michel, qui est en possession de la clé. André arrive donc rapidement et explique la situation, la famille attendant qu'un conseil de famille nomme tuteur et subrogé-tuteur pour les orphelins.

Le groupe entre dans la maison et décide de faire un état descriptif du mobilier, jugé modique. André Desvernes est chargé de garder la maison et le mobilier. Le procès verbal est établi à 9 heures du matin. Le juge de paix n'en a pas terminé pour autant.

Un conseil de famille est réuni à la requête d'André Devernes devant le juge de paix le jour même, avec la présence de :

  • André Desvernes,  l'oncle germain des mineurs.
  • Jean Desvernes locataire au lieu de la Rochelle, commune de Varennes, il est grand'oncle des mineurs et l'oncle d'André et de Michel ;  il a eu une fille Marie, née le 03/05/1782 à Chazeuil, 
  • Jean Pothier vigneron au lieu de la Rochelle est oncle par alliance des mineurs : il a épousé Marie Devernes la fille de Jean le 6 frimaire an 13 à Varennes. Il est âgé de 48 ans.Jean Devernes vit avec sa fille et son gendre

Pour le côté maternel des 4 orphelins les choses sont plus compliquées puisqu'il faut séparer les enfants des 2 lits.

Pour les enfants du premier lit il est représenté par :

  • François Neraud laboureur à Varennes, oncle germain des mineurs
  • Antoine Mosson (?) vigneron à Chazeuil commune de Varennes oncle par alliance des mineurs
  • Gilbert Bonin propriétaire à Varennes non parent mais ami de la famille, appelé à défaut d'autres parents demeurant à la distance voulue par la loi ;

Pour Gilbert, l'enfant du deuxième lit:

  • Charles Valeix, vigneron à Crechy,  49 ans oncle par alliance du mineur, époux de Marie Valette, soeur d'Henriette
  •  Sulpice Guyot vigneron à St Etienne de Ciernat
  • Etienne Burelier propriétaire cultivateur au lieu des Gourmandes commune de Varennes, âgé de 62 ans, et époux de Madeleine Dinet.

ces deux derniers non parents mais amis de la famille

Après délibération sont désignés pour les enfants du premier lit André Desvernes comme tuteur et François Neraud comme subroger tuteur ; pour Gilbert, le tuteur est Charles Valeix et Jean Pothier, son subrogé- tuteur. Les 4 acceptent chacun leur charge.

Le conseil a autorisé François Neraud, Charles Valeix, et Jean Pothier à affermer par bail authentique à André Desvernes le peu de bien appartenant aux dits mineurs pour 9 ans consécutifs.

André Devernes signe le procès-verbal, il est en effet le seul de la famille à savoir le faire.

Son enfance d'orphelin

Les 3 frères ont atteint l'âge  d'être placés comme domestiques  auprès de fermiers ou métayers dans les environs.

Le conseil de révision

Les frères Deverne atteignent chacun à leur tour l'âge du conseil de révision.

André, de la classe 1833, domestique, est exempté pour défaut de taille, en effet il ne mesure que 1,52 m.

Gilbert de la classe 1834 - appelé André- mesure 1,56m, souffre d'un pied gauche difforme. Il n'est pas tiré au sort. Ils peuvent donc penser au mariage.…

Antoine, le troisième frère, de la classe 1837, passe également devant le conseil de révision ; il mesure 1,60 m et souffre de difformité des pieds, et de pieds plats, mais surtout il est déclaré « idiot » et donc exempté. Mais il est en état de travailler comme domestique.

André, l'aîné de la fratrie, se marie à Varennes le 12/01/1836 avec Marie Deschatres, âgée de 20 ans. L'oncle André Devernes, qui est aussi le tuteur, est témoin au mariage. Le jeune couple travaille comme journaliers en 1836 à Varennes, ils habitent avec Grégoire Dechatre, le père de Marie, également journalier. Ils ont rapidement un fils, Grégoire, le 11/06/1837 à Chazeuil.

Comptes de tutellle

En juillet 1838 les 3 frères du premier lit, nés en 1813, 1814 et 1817 sont majeurs, mais pas encore Gilbert beaucoup plus jeune. André Desvernes le tuteur des 3 aînés veut donc rendre à ses pupilles le compte de son administration. Charles Valet tuteur de Gilbert encore mineur participe à l'établissement du compte car jusque les intérêts des 4 frères étaient confondus.

Devant Maître Chacot notaire à Varennes les 2 tuteurs expliquent la situation particulière:

Pour ses 2 mariages Michel Devernes n'avait pas fait de contrats de mariage; Au décès de Michelle Neraud il n'avait pas fait d'inventaire. Michelle n'avait jamais possédé en propre aucun immeuble. Dans l'impossibilité de liquider d'une manière légale et sur les bases certaines les successions des 2 épouses et de Michel Devernes les propres parents des héritiers avaient décidé unanimement que les biens seraient confondus pour être répartis également entre les 4 frères, avec cependant une exception. Le prix de vente de l'immeuble laissé par Henriette Valette et que Michel avait vendu pendant sa viduité appartiendra exclusivement à l'enfant d'Henriette.

S'ensuit un décompte des sommes dépensées ou reçues par les 2 tuteurs et versées à la caisse commune.

Dans les recettes :

  • André Devernes avait pris en fermage pour 9 ans à partir de 24/06/1829 tous les immeubles composant la succession de Michel moyennant un fermage annuel de 38 francs (bail devant maire Grand le 07/06/1829)

  • les 2 tuteurs ont fait procéder à la vente à l'encan des meubles et biens immobiliers et la succession (procès verbal 05/07/1829), ce qui a rapporté 279 francs, intérêts reçus pour la somme placée

Dans les dépenses :

  • 4 francs au médecin Villard pur les soins aux défunts.

  • réparations de couverture

  • impôts

  • rente annuelle de 8 francs aux héritiers Besson

  • construction d'une petite grange sur les biens des enfants Desvernes

André Devernes a déjà versé à ses 3 pupilles diverses menues sommes. Il revient à Gilbert et à Antoine 47,75 francs.

Le 29/07/1838, soit 2 semaines plus tard les 3 frères Desvernes majeurs après avoir examiné le compte de tutelle le reconnaissent juste et exact, le tuteur verse à Antoine et Gilbert en numéraire la somme qui leur revient.

La vie adulte comme domestique

Devant les autorités militaires Antoine est considéré impropre au service, mais il peut gagner son entretien  comme domestique de ferme.

Devant le notaire il a les mêmes droits que ses frères, il n'est pas mis sous tutelle ou déclaré interdit...

Les 2 frères d'Antoine se marient, lui restera célibataire....

Gilbert épouse Madeleine Nesson le 29/01/1839 à Varennes. Au moment du mariage il est encore domestique à Varennes chez Benoit Meunier, métayer. Antoine remplace alors son frère chez Benoit Meunier.

André, le frère ainé, marié depuis 1836 avec Marie Dechatre, exerce alors l'activité de vigneron au bourg de Saint-Loup avec Grégoire Dechatre, l'aieul. Ils ont leurs 2 fils auprès d'eux, puis une fille. 

Le 21/05/1848 André, Antoine et Gilbert (le jeune) donnent devant Maître Marconnot le 21/03/1848 à bail de ferme à leur frère Gilbert la maison de 2 pièces couverte de paille avec une cour et une pièce de terre et une vigne située aux Bottines de Varennes moyennant un fermage de 30 francs. Il s'agit de la maison de leur enfance....

Mais 3 mois après ils modifient leur accord puisqu'ils vendent conjointement et solidairement à Gilbert la maison qui leur provient de la succession de leur père... Cette vente est faite moyennant la somme de 750 francs dont 400 francs ont été payés comptant en numéraire. Gilbert promet de payer les 350 francs restants à ses frères dans 6 ans avec 5 % d'intérêts.

En 1851 toute la famille quitte le bourg de Saint Loup pour prendre en métayage «la métairie neuve» dans la même commune, à proximité de 4 autres ménages. André prend alors en charge son jeune frère Antoine, il le fait travailler avec lui.

C'est le 20/07/1853 que Gilbert  paie les 350 francs restant à ses frères.

En 1856 Jeanne, Grégoire et Antoine âgés de 12, 18 et 17 ans vivent avec leurs parents et leur oncle Antoine à la Métairie neuve de Saint Loup. Antoine, âgé de 38 ans travaille comme domestique chez son frère André.

création d'une association familiale dont Antoine est membre

A l'occasion du mariage de Jeanne à Saint-Loup le 16/04/1861 avec Claude Tury 23 ans une société de travail est établie pour le jeune couple avec les parents André et Marie et l'oncle Antoine considéré non plus comme domestique mais comme associé. le contrat prévoit 2/5 pour les parents Deverne, 2/5 pour les futurs époux, et 1/5 pour Antoine. André veut certainement garantir l'avenir de son frère handicapé au cas où il décéderait avant lui...

Cependant  les parents de Jeanne semblent craindre des difficultés dans la société. Ils prévoient donc le départ prématuré de Jeanne et Claude, en effet:

Si les futurs époux quittent la raison sociale avant deux ans à partir du jour de la célébration de ce mariage, ils n'auront aucun droit dans les outils, chars, charrettes et instruments de culture. Ils ne devront retirer que leur ménage et la part qui pourra leur revenir dans les bénéfices que la société pourra réaliser. Les parents en concevant le contrat semblent craindre que le couple ne reste pas en communauté...

Les craintes étaient justifiées puisque le  jeune couple quitte en effet rapidement l'association- et demeure au bourg de Saint-Loup..

Nouvelle société de travail

Antoine, le neveu d'Antoine, se marie le 18/11/1862 avec Marie Aumaitre, et est déclaré cultivateur avec ses parents à la Métairie Neuve. Le couple remplace Jeanne et son mari dans une association incluant l'oncle Antoine : le contrat de mariage, comme pour Jeanne l'année précédente, est établi à Varennes chez Maître Marconnot, le 01/11/1862. Il reprend les mêmes conditions, et les mêmes parts- donc 1/5 pour Antoine, mais rien n'est précisé dans le cas où les futurs époux quitteraient la société...

Les jeunes mariés travaillent donc comme métayers avec André et Marie Dechatre et Antoine. Ils ont un premier enfant, Antoine.

Nouvelle organisation familiale

André, le père, malade, est hospitalisé à l'hospice de Gayette à Montoldre et y meurt le 03/12/1866, âgé de 55 ans.

Suite à la mort de leur père, Antoine, et Marie Aumaitre continuent à vivre avec Antoine, leur oncle célibataire. Deux enfants sont nés: Antoine 11 ans et Antoine 2 ans.

Décidément dans la famille Deverne les prénoms des enfants sont choisis sans imagination!!!!

Les dernières années

Par contre en 1881 ils sont absents de Saint Loup.

Que devient Antoine, l'oncle handicapé, alors âgé de 64 ans?

Le lieu et la date du décès d'Antoine n'a pas encore été trouvé...