Claude Gouyard

 

Claude Gouyard est le 22/10/1809 à Barberier-Percenat de Thomas, journalier et Anne Clairet.Thomas décède à 44 ans le 28/01/1810 à Barberier, où il est journalier, Claude n'a que deux ans. C'est Jean Clairet 23 ans vigneron à Barberier qui déclare le décès de son beau-frère avec deux voisins. 

Son premier mariage

Claude cultivateur demeurant au lieu de Lafont à Brout se marie à 22 ans, le 25/01/1831 avec Magdeleine Gerieux, cultivatrice au lieu de la Cour à Brout, âgée de 25 ans.

Ils sont métayers à Lafon (Brout-Vernet) où nait leur premier enfant, Anne, le 05/01/1831. En 1833 ils demeurent à Paray sous Briailles, comme cultivateurs pour la naissance de leur fils, Gabriel le 13 octobre.

En 1841 ils vivent comme journaliers à Loriges avec leurs 2 enfants et en 1846  au village des Tuileries à Saint-Pourçain. Anne décède le 25/09/1847, à l'âge de 16 ans au domicile de ses parents.

En 1851 La famille Gouyard n'est ni aux Tuileries, ni à Paray.

Lors du recensement de 1856 ils demeurent de nouveau à Paray, mais aux Graves comme journalier. Gabriel est absent de la commune- ou décédé (?)

Achat d'une maison, jardin et terre

Claude et Magdeleine acquièrent  le 08/12/1858 devant maître Cherieux une maison avec un jardin située aux Graves à Paray pour la somme de 700 francs, à payer jusqu'en 1865, s'ajoutant aux terres qu'il avait achetées précédemment.

Veuvage

Magdeleine Gerieux décède le 11/11/1859 à Paray à 58 ans. Elle est déclarée « propriétaire aux Graves », comme son mari… Suite à son décès, et suivant les termes du testament de celle-ci établi le 09/11/1856 auprès de Maître Reynaud à Saint Pourçain selon lequel il était son légataire universel, il est devenu le seul propriétaire d'un bien non encore payé.....

Son deuxième mariage

Il se remarie le 20/02/1860 à Paray sous Briailles, avec Catherine Bardot, veuve avec 2 enfants vivants de Pierre Neury, Jean et Blaize. Il est plus jeune de 4 ans que Catherine. Elle est déclarée « sans profession spéciale »et demeurant aux Graves....

Un contrat de mariage a été signé chez maître Cherieux à Saint-Pourçain le 04/02/1860. Ils adoptent le régime de communauté réduite aux acquêts.

Le futur apporte en mariage les biens immeubles qu'il possède et divers objets mobiliers évalués à la somme de 50 francs.

La future apporte une dot bien modeste constituée d'un trousseau mobilier: un lit composé de son bois en partie usé, une paillasse, un lit de plume, une couverture en coton, six draps de lit, quatre serviettes, cinq nappes, deux chaises et une vieille armoire, le tout estimé à 40 francs.

A eux d'eux ils possèdent donc un ménage bien modeste de 90 francs, et ils doivent de plus payer les dettes pour la maison d'ici l'année 1865....

En témoignage d'estime et d'amitié les futurs se font réciproquement donation entre vifs au profit du survivant, le futur à la future de toute la propriété et jouissance de tous les biens meubles et immeubles qui composeront la succession.

Dans le cas la future viendrait à décéder avant son futur ce dernier veut que la donation profite à Blaise et Jean Neury, enfants de la future, cultivateurs à Paray, ce qui est accepté pour eux par la dite future, ce qui apparaît comme un geste très généreux....

En cas d'existence d'enfants la donation sera réduite- mais comme Catherine est âgée de 55 ans, il y a peu de chance qu'un enfant naisse...

Difficultés financières

Blaise et Claude Gouyard se rendent chez Maître Cherieux le 01/04/1860, Blaise prêtant à Claude Gouyard la somme de 261,20 francs (malheureusement l'acte ne se trouve pas aux Archives départementales), puis le 09/04/1860 soit un mois et demi après le mariage, ils se retrouvent devant Maître Cherieux : Blaize, déclaré domestique à Contigny, verse la somme de 317 francs, venant de ses deniers personnels, « en numéraire du cours actuel », Blaise devient donc débiteur de Blaize…. Claude Gouyard s'engage à rembourser la somme avec les intérêts au taux légal à Blaise. Mais comment Claude pourra-t-il le rembourser ????

Il faut remarquer que dans l'acte ne sont pas indiquées les relations existant entre Claude et Blaise, puisque Gouyard est déclaré « veuf de Madeleine Gerieux », et non pas remarié à Catherine Bardot, mère de Blaize depuis le 20/02/1860...De plus Blaise indiqué « cultivateur à Paray » le 04/02/1860 au moment du contrat de mariage, est indiqué « domestique à Contigny « le 09/04/1860.

Association familiale

Claude Gouyard en épousant Catherine entend former une famille avec ses 2 beaux-fils, et il commence par être débiteur de son beau-fils ....

Mais pour Jean il faut d'abord régler le problème du service militaire. Le conseil de révision de sa classe, celle 1859, est organisé à Saint-Pourçain le 23/02/1860. Il est déclaré propre pour le service malgré des pieds mal faits. Contrairement à son frère aîné il n'échappe pas au service militaire. Le 24/10/1860 il part comme appelé pour le 67ème de ligne, il arrive au corps le 16/09, et est immatriculé sous le numéro 9048. Il est donc absent pour le recensement de 1861. Provisoirement il est donc exclu du projet de société de culture avec Claude, Catherine.

Lors du recensement de 1861 Catherine vit à Paray, aux Graves, avec Claude son mari. Jean est parti soldat. Blaise 25 ans est, à Rachalier de Saint Pourçain, le seul domestique auprès de la famille Pommier/Laplanche, qui comprend 12 personnes, 

Les contrats de métayage ou de fermage commencent habituellement en novembre. Mais pour que la société de culture puisse s'organiser il faut 2 couples, Blaise doit donc se marier. Il épouse à Saint-Pourçain le 26/11/1861 Elisabeth James née le 30/11/1833 à Paray. Elle est plus âgée que Blaise, né en 1835.

Un contrat de mariage a été établi par maître Cherieux le 17 du même mois, 9 jours avant le mariage. Blaise y est indiqué cultivateur à la Cafrate (Saint-Pourçain) et demeure avec sa mère et son beau-père Claude Gouyard.

Ce contrat de mariage est très important pour la famille : il fixe les règles pour la société de culture. Les futurs époux adoptent le régime de la communauté réduite aux acquêts.

Le futur apporte en mariage en dot la somme de 578, 20 francs que lui doit son beau-père. Il s'agit des 317 francs du 09/04/1860 et des 261,20 francs du 01/04/1861 (malheureusement cet acte manque aux Archives, les actes de Maître Cherieux étant assez dégradés et incomplets)

La future apporte les biens et droits qui lui sont échus pour le décès de sa mère, encore indivis et non liquidés et la somme de 100 francs provenant de ses économies. Son père lui donne à valoir sur les droits lui revenant dans la succession de sa mère un trousseau mobilier évalué à 200 francs et composé de paillasse de lit, lit de plume, traversin, couverture en laine, rideaux de lit en indienne, 8 draps, 2 nappes, 6 serviettes, et une armoire.

Les futurs se sont réciproquement fait donation de la part du premier mourant de l'usufruit de tous les biens meubles et immeubles à la charge de faire un fidèle inventaire. En cas d'enfant issu du mariage la donation sera réduite à une moitié.

A compter du jour du mariage il y aura entre les futurs époux et les époux Gouyard une «société de travail et d'industrie pour l'exploitation des biens qu'ils cultiveront ensemble». Claude Gouyard sera le chef et chacun devra lui obéir «en tout ce qu'il leur commandera de juste et de raisonnable».

Les époux Gouyard confondent les harnais, denrées, récoltes engrangées qu'ils possèdent actuellement provenant des biens qu'ils cultivent actuellement comme colons, pour former le fond social. Pour cette année ils confondent la moitié de la récole qui est ensemencée dans leurs biens personnels. La future épouse a versé comptant la somme de 100 francs, sa dot, à Gouyard, chef de la société.

Les trousseaux mobiliers, les linges, vêtements à l'usage de chacun et les revenus de leurs biens particuliers sont exclus de la société. Chaque associé aura ¼ des gains, bénéfices comme des pertes et dettes.

Le nouveau couple et les époux Gouyard s'installent donc à la Cafrate, comme colons ou comme fermiers.... Pour l'instant pas de traces de bail.. Il n'est pas question de la locaterie enfin payée, sans doute est-elle louée...

Jean, le plus jeune fils de Catherine fusilier au 99ème régiment d'infanterie de ligne 1er bataillon 5ème compagnie ( numéro 9048 du registre matricule) fait partie du corps expéditionnaire du Mexique, chargé de soutenir Maximilien d'Autriche comme roi du Mexique. Il meurt à Orizaba (près de Veracruz), non pas par suite de blessures, mais de variole confluente, dans l'hôpital de San Jose de Gracia, le 10/07/1862 à 3 heures du soir. Il a 23 ans... L'extrait mortuaire arrive le 28/01/1863 à la mairie de Paray, lieu de résidence habituel de la mère.

Blaise et Elisabeth ont un premier enfant, Simon, qui naît le 17/11/1862 à Briailles.

Fin de l'association

Blaise meurt le 01/11/1863, à son domicile à Saint Pourçain. Il laisse sa femme sur le point d'accoucher. Sans Blaise et sans Jean Catherine et son mari ne sont pas en mesure d'exploiter Cafrate. D'ailleurs le décès d'un des colons entraîne la fin du bail. Il faut mettre fin à la société familiale.

Elisabeth accouche d'une fille, Marguerite, le 21/12/1863 « au domicile de la mère » à Briailles ; Elisabeth a rejoint sa famille, son père et son frère. Mais l'enfany ne vit que quinze jours.

Le 18/06/1865 Claude Gouyard et Catherine versent 200 francs à Elisabeth sur les 578,20 francs dûs à la succession de Blaise et c'est finalement le 23/12/1865 qu'Elisabeth leur donne quittance définitive: elle reconnaît avoir reçu la somme de 494,15 francs restée due et consent à la radiation de l'inscription au bureau des hypothèques..

En 1866 Catherine vit avec son mari aux Graves de Paray, sans domestiques, ils ont réintégré la locaterie.

Son décès

Claude âgé de 59 ans, meurt à Paray le 08/05/1869 à 11 heures du soir à son domicile aux Graves. Selon les clauses de son contrat de mariage Catherine devient propriétaire des biens de son mari décédé. Mais elle est âgée en 1869 de 64 ans. Seule elle ne peut pas continuer l'exploitation et elle n'a plus ses fils pour la soutenir dans sa vieillesse..

Catherine vend donc en 1869 à son frère Pierre et à sa femme Anne Dubost la maison avec cour et jardin et en 1872 elle demeure à Saint-Gilbert chez son frère et y meurt à 70 ans en 1875.