Etre, devenir, rester propriétaire

 

Être cultivateur-propriétaire c'est posséder de la terre, éventuellement  une  maison..: c'est le rêve de la plupart des cultivateurs...C'est possible soit par achats en général peu à peu, soit en ayant reçu en succession une ou plusieurs parcelles de terre, au décès des deux parents, ou d'oncles ou tantes...


Dans le cas d'un achat le paiement se fait rarement au moment de la vente, en général un délai est accordé par le vendeur, avec paiement d'intérêts. Si l'achat est important l'acheteur doit hypothéquer ses autres biens jusqu'au paiement intégral...Mais des difficultés peuvent surgir empêchant le paiement...

 

Selon la quantité de terre possédée le cultivateur-propriétaire doit compléter en prenant en bail d'autres parcelles ou une métairie...


Jean Gournillat (1813-1910)

Jean Gournillat a vécu toute sa vie au Mayet d'Ecole, dans la maison familiale qu'il a reçu par la suite dans sa part de la succession de ses parents. Les terres en sa possession ne lui suffisant pas il a loué d'autres terres en complément. Il n'a donc pas connu de changements dans son existence de cultivateur-propriétaire, au Mayet d'Ecole.


Gilbert Deverne (1827-1911)
Gilbert Deverne, orphelin très tôt, a été propriétaire  très jeune, par héritage. Dès qu'il a pu il a acheté des terres, peu à peu, payées rarement comptant.... Finalement il a dû vendre ses biens, ses affaires semblent avoir périclité à partir de son second mariage. Etait il moins efficace dans son travail? ont-ils mal géré leurs biens?...


Gilbert Pillet (1838- 1909)

Gilbert Pillet a recueilli quelques biens en héritage, étant seul enfant survivant. Il a su de plus acquérir et même conserver la plupart des biens acquis, ce qui montre  que pour lui vendre ou acheter était une activité importante. Il semble qu'il savait gérer ses affaires...Mais les terres qu'il possédait ne lui suffisait pas pour vivre, et faire vivre sa famille, il payait un fermage.

 

Claude Gouyard (1809-1869)

Claude Gouyard a tenu à faire partie des propriétaires, il a acheté en 1858 une locaterie mais n'a été en mesure de la payer qu'en 1865, grâce à l'aide de son beau-fils, associé dans une société de travail. Sa veuve a pu la vendre à son frère en échange d'une pension viagère..

 

Marien Gournillat (1825-1910)

Toute sa vie il s'est considéré comme propriétaire, comme ses parents et ses grands-parents, mais il a dû vendre ses terres et même emprunter plusieurs fois des sommes qu'il ne remboursait qu'avec beaucoup de difficultés. Visiblement il ne savait pas gérer ses affaires…..

 

Le cultivateur-propriétaire qui  possède suffisamment de terres peut entretenir sa famille en cultivant ses propres terres, comme il l'entend...

Jean Aymard (1780-1863)

Issu de familles de cultivateurs propriétaires il vit d'abord en communauté avec son père qui gère  leurs terres, qu'ils augmentent  par quelques acquisitions. A la mort du père Jean s'occupe lui-même de ses biens, qu'il transmet à ses enfants par une donation partage...Il demeure toute sa vie au même lieu...Il exploite ses terres lui-même puis dans sa vieillesse les donne en baux de fermage ou de colonage...

 

Les biens se transmettent par les successions mais quand les enfants sont des filles  elles ne peuvent continuer à cultiver les terres que si elles sont mariées, à condition que leur mari soit cultivateur. Si elles sont célibataires elles donnent les terres en fermage ou en métayage, elles restent propriétaires mais sans profession spécifique, elles sont rentières.

Les trois filles de Jean Aymard et d'Elizabeth Aymard

Toute leur vie les deux célibataires demeurent ensemble dans la même maison d'abord avec leurs parents puis seules, et n'exercent aucune profession, elles meurent rentières...Celle qui se marie ne s'occupe pas de ses terres, son mari n'est pas cultivateur...