Gilbert Deverne



Gilbert naît le 25/10/1827 aux Bottines de Varennes.

Il est le premier enfant de Michel Deverne et Henriette Valete. Michel Deverne est tisserand. Il a 3 enfants de son premier mariage, André le 16/06/1813, Gilbert le 14/10/1814, Antoine le 30/04/1817.

Michel est propriétaire de sa maison constituée de 2 pièces, un grenier et un jardin et de quelques terres....


Décès prématurés de ses parents

Henriette Valete décède le 24/12/1828. Michel veuf avec 4 enfants, devient le tuteur de ses fils et à ce titre représente Gilbert le plus jeune, pour recevoir l'héritage de Claude Valette grand père maternel de l'enfant le 20/04/1829 devant Maître Morand notaire à Billy. Claude Valette laisse 3 héritières, ses 3 filles, Henriette état représentée par Gilbert. Les héritiers vendent conjointement la terre que Claude Valette avait acquis en 1823, il revient 48,75 francs à chacun.

Michel Deverne décède le 19/05/1829, à Varennes les Bottines, 6 mois après sa femme. Gilbert est donc orphelin de père et de mère, il n'a pas encore 2 ans et ses 3 demi-frères André et Gilbert et Antoine sont eux aussi encore mineurs, ils ont 15, 14 et 12 ans.

La minorité de Gilbert

propriétaire en indivision avec ses demi-frères

Après l'enterrement de Michel les 4 enfants sont répartis dans la famille et la maison est fermée. Le conseil de famille est réuni  et désigne pour les enfants du premier lit André Desvernes comme tuteur et François Neraud oncle germain comme subroger tuteur; pour Gilbert, le tuteur est Charles Valeix, son oncle maternel et Jean Pothier, son « oncle breton paternel par alliance », son subrogé- tuteur.    

Le conseil a autorisé François Neraud, Charles Valeix, et Jean Pothier à affermer par bail authentique à André Desvernes le peu de bien appartenant aux dits mineurs pour 9 ans consécutifs. Charles Valeix prend en charge Gilbert, les frais pour l'entretien de l'orphelin sont pris sur les revenus de l'orphelin.

Dans l'impossibilité de liquider d'une manière légale et sur les bases certaines les successions des 2 épouses et de Michel Devernes les propres parents des héritiers décident unanimement que les biens seraient confondus pour être répartis également entre les 4 frères, avec cependant une exception. Le prix de vente de l'immeuble laissé par Henriette Valette et que Michel avait vendu pendant sa viduité appartiendra exclusivement à Gilbert.

André Devernes prend en fermage pour 9 ans à partir de 24/06/1829 tous les immeubles composant la succession de Michel moyennant un fermage annuel de 38 francs (bail devant maire Grand le 07/06/1829). Les 2 tuteurs font procéder à la vente à l'encan des meubles et biens immobiliers et la succession (procès verbal 05/07/1829), ce qui rapporte 279 francs.

En juillet 1838 les 3 demi-frères de Gilbert sont majeurs, mais pas encore Gilbert beaucoup plus jeune. André Desvernes le tuteur des 3 aînés veut donc rendre à ses pupilles le compte de son administration. Charles Valet tuteur de Gilbert encore mineur participe à l'établissement du compte car jusque les intérêts des 4 frères étaient confondus.

Devant Maître Chacot notaire à Varennes les 2 tuteurs présentent le décompte des sommes dépensées ou reçues par les 2 tuteurs et versées à la caisse commune. Dans les recettes :

  • les 9 ans des 38 francs de fermage pour les immeubles pris par André Devernes

  • La vente à l'encan des meubles et biens immobiliers a rapporté 279 francs, intérêts reçus pour la somme placée.

Dans les dépenses :

  • 4 francs au médecin Villard pour les soins aux défunts.

  • Réparations de couverture

  • impôts

  • rente annuelle de 8 francs aux héritiers Besson

  • construction d'une petite grange sur les biens des enfants Desvernes

André Devernes a déjà versé à ses 3 pupilles diverses menues sommes. Il revient à Gilbert et à Antoine 47,75 francs. Charles Valet fait remarquer qu'en plus des 47,75 francs il est comptable envers son pupille du prix de vente de l'immeuble. Mais il reste à déduire les frais d'entretien.

Gilbert est ensuite placé comme domestique. En 1846 il travaille à Barrière de Crechy chez Joseph Deboucet fermier et Gilberte Peulon. Ils emploient deux domestiques: Gilbert, et Guillaumin Marian âgé de 24 ans.

Gilbert en 1827 atteint l'âge du conseil de révision de la classe 1847 : il est déclaré bon pour le service, mais il tire un bon numéro.

comptes de tutelle

Comme il atteint la majorité son tuteur Charles Valet présente ses comptes de tutelle le 21/05/1848 Il doit Gilbert :

  • la somme de 47, 75 francs calculée en 1838 lors du compte de tutelle de ses frères aînés

  • 9 années des fermages de la petite propriété dépendant de la succession du père, affermée à André Devernes suivant l'acte reçu par maître Chacot du 17/02/1836 soit 67,50 francs.

  • 50 francs, part de la vente d'une propriété dépendant de la succession de Michel Devernes il y a plus de 20 ans, Ces 50 francs et les intérêts des 47,75 francs ont été employés à la nourriture du pupille qui est resté plusieurs années chez son tuteur.

Le tuteur déclare qu'il n'a touché aucun des fermages dont il est question, André Devernes les devra intégralement au 24/06 prochain.

Mais ni André Devernes ni Charles Valet ne peuvent verser les sommes dues à Gilbert Devernes, celui ci leur accorde le délai d'un an qu'ils demandent, à condition qu'ils paieraient l'intérêt des sommes dues.

1ere vente

Le 21/05/1848 André, Antoine et Gilbert (le jeune) donnent devant Maître Marconnot le 21/03/1848 à bail de ferme à leur frère Gilbert la maison de 2 pièces couverte de paille avec une cour et une pièce de terre et une vigne située aux Bottines de Varennes moyennant un fermage de 30 francs.Il s'agit de la maison de leur enfance....Mais 3 mois après ils modifient leur accord puisqu'ils vendent conjointement et solidairement à Gilbert la maison qui leur provient de la succession de leur père... Cette vente est faite moyennant la somme de 750 francs dont 400 francs ont été payés comptant en numéraire. Gilbert promet de payer les 350 francs restants à ses frères dans 6 ans avec 5 % d'intérêts. C'est le 20/07/1853 Gilbertet ses frères aînés, André et Antoine reçoivent de leur frère Gilbert la somme de 350 francs restant à payer des 750 francs montant de la vente de la maison commune provenant de la succession paternelle.

Le 15/09/1850 devant Maître Marconnot, Gilbert Desvernes approuve, confirme et ratifie à l'acte passé devant maître Charcot le 23/09/1838 par ses 3 frères aînés et par son tuteur (en raison de sa minorité à ce moment là).

échange de terres

Cet acte portait sur l'abandon à titre d'échange par Nicolas Devaulx de Villemouze aux 4 frères par égales portions entre eux d'une partie de terre d'environ 9 ares aux Bottines ainsi que sur l'abandon à titre de contre-échange par eux à monsieur Devaulx de Villemouze d'une partie de terre aux Bottines de la contenance de 9 ares environ.

Mariage de Gilbert

Gilbert se marie à 24 ans, le 17/02/1852 à Billy avec Catherine Sarrazin âgée de 21 ans née le 02/04/1830 à Billy. Il est domestique à Barrière (Crechy) et Catherine  à Billy, au château Dollet, elle habite auprès de ses parents, cultivateurs.

Un contrat de mariage a été établi chez Maître Morand à Billy le16/02/1852. Le futur apporte en mariage les droits et biens qui lui sont échus par le décès de ses père et mère, et une somme de 200 francs provenant de ses gages, qu'il a payé à la société d'agriculture avec les parents Sarrazin pour avoir droit à la société..

Les parents de la future lui donnent et constitue en dot à valoir sur leur succession un trousseau composé d'un lit avec ses garnitures en coton bleu, une couverture, une armoire, 8 draps de lit, 6 serviettes, nappes, le tout évalué la somme de 140 francs.

Le mariage célébré les futurs habiteront avec les parents Sarrazin, ils seront tous ensemble communs et associés par égalité et moitié, moitié pour les père et mère qui seront les chefs, l'autre moité pour les futurs. Comme les soeurs de Catherine vivent encore chez leurs parents il est prévu que lorsque Gilberte , la plus jeune, se mariera la communauté lui fournira sa dot; pour le mariage de Marie les futurs fourniront seulement le quart de sa dot.

Association avec les beaux-parents

Lors du recensement de 1856 le nouveau couple a alors 2 enfants nés à Billy: après Martial le 28/05/1853 est arrivée Marie le 07/10/1855. Ils vivent avec les parents de Catherine, ainsi qu'avec sa soeur benjamine, Gilberte 19 ans et Anne Sarrazin, 8 ans, la nièce orpheline de Martial.Ils sont fermiers au Château Gaillard.

Gilbert Deverne et Catherine ont leur troisième enfant le 31/01/1858 à leur domicile, Gilberte, suivie d'un 4ème enfant, encore un Martial, qui naît le 10/06/1860. 

Le 09/11/1859 devant maître Morand, la propriétaire transforme le bail de ferme dont jouissait Gilbert avec son beau-père en bail écrit à son nom à compter du 11/11/1859, et pour 3 ans moyennant la somme de 600 francs.Martial Sarrasin quitte en effet la société d'agriculture établie avec son gendre lors du mariage de Catherine, en 1852. Martial et sa femme demeurent au bourg de Billy.

Le fils aîné de Gilbert, Martial, fréquente l'école de garçons, le Château Gaillard est très proche du bourg.

Fin de l'association

Le 09/05/1861 Gilbert et Martial mettent officiellement fin à la société de culture établie en 1852 devant Maître Morand notaire à Billy. Gilbert a déjà versé 40 francs à Martial, qui n'a donc plus rien à réclamer. Martial est alors domicilié à Dayalot. Il signe l'acte, comme d'habitude.

achats de terre

Le 111/09/1864 devant Maître Grand Gilbert, propriétaire fermier, achète pour lui et les siens à Gilbert Descasiere une terre située à la Ruelle de Billy, de 13 ares environ. La vente est faite moyennant la somme de 700 francs que l'acquéreur a payé comptant. L'acquéreur entre en jouissance immédiatement. Il prendra l'immeuble dans l'état il se trouve avec toutes les servitudes tant actives que passives. Il paiera les impôts à partir du 1er janvier suivant.

Gilbert acquiert une terre de 8,21 ares à la Rouelle (plan A103), puis une vigne en 1867 de 2,24 ares (plan A105)

prêt d'argent

Le 26/04/1867 Gilbert prête devant maître Grand la somme de 800 francs à Jean François Lachaux et sa femme, pour deux ans à 5% d'intérêts. Comme garantie les emprunteurs ont hypothéqué leurs biens immeubles leur appartenant à Billy, soit plusieurs bâtiments d'habitation et d'exploitation, terres et vignes, en grande partie propres à madame Lachaux. Ils déclarent que les biens hypothéqués sont d'une valeur d'au moins 5000 francs et ne sont grevés d'aucune inscription.

partage-sucession

Martial Sarrasin, le beau-père de Gilbert  devenu aveugle et sans ressources partage à la mort de sa femme ses biens entre ses 4 enfants en échange d'une pension alimentaire. Il fait estimer ses biens meubles puis demande une vente à l'encan, qui a lieu le 03/11/1867. Cela lui permet de récolter une somme de 71,35 francs lui permettant de rembourser quelques dettes.

Un mois après, Martial, toujours devant Maître Grand, règle le partage des biens immobiliers, à égalité entre ses 4 enfants Il s'agit de 2 biens : une terre en vigne au lieu des Clavettes commune de Billy, de 23 ares, une autre vigne au puits du Rat commune de Seuillet en deux parcelles de 32 ares.

Les donataires entreront en jouissance immédiatement, ils s'engagent à payer avec solidarité à Martial Sarrasin une rente annuelle et viagère de 200 francs, soit 50 francs chacun, comme pension alimentaire.

D'autre part Gilbert et les 2 autres gendres de Martial, Pillet et Favier doivent verser à Gilbert Sarrazin leur beau-frère la somme de 140 francs, correspondant à la dot que chaque fille avait reçue Gilbert Sarrazin n'ayant rien reçu au moment de son mariage.

Gilbert Devernes et ses beaux frères s'entendent entre eux : Antoine Favier et Gilberte achètent aux 3 autres leurs parts sur la vigne située au Clavettes à Billy le 01/03/1868. Ils versent la somme de 337,50 francs le jour même aux époux Pillet et s'engagent à verser dans les 5 ans la même somme aux 2 autres couples. Gilbert reçoit sa part, soit 337,50 francs, le 16/09/1869.

achat d'une terre

Le 02/03/1868 Gilbert achète devant Maître Grand à Claude Michel Lacombe une parcelle de terre située au Jablanc à Billy de 50,57 ares, en même temps que Gilbert Sarrazin qui achète la parcelle voisine. Cette acquisition est faite moyennant la somme de 2200 francs, non payée comptant. Gilbert a payé comptant 700 francs, et promet de payer les 1500 francs restants dans 5 ans à 5 % d'intérêts par an, le tout à partir du 11/11/1867. il pourra se libérer par anticipation et par fraction d'au moins 300 francs. Tous les paiements auront lieu en l'étude du notaire. L'acquéreur est entré en jouissance depuis le 11/11/1867.

vente

Les 4 beaux-frères vendent ensembles, le 08/03/1868, à Jean Crepy, propriétaire demeurant à Saint Germain des fossés la parcelle de vigne en deux pièces sise au Puits du Rat à Seuillet au prix de 840 francs, soit :

  • 220 francs aux époux Desvernes le 11/11/1868

  • 220 francs aux époux Favier le 11/11/1869

  • 220 francs aux époux Pillet le 11/11/1870

  • 220 francs à Gilbert Sarrazin le 11/11/1871

le tout avec intérêts à 5% par an.

Le 28/02/1869 Gilbert Desvernes, Antoine Favier et Gilbert Pillet versent à leur beau frère Gilbert Sarrazin la somme de 140 francs, comme égalité de constitution dotale faite à ses sœurs.

Le 17/06/1869 Jean Lachaud et sa femme remboursent à Gilbert les 800 francs  qu'il leur avait prêtés 2 ans auparavant.

achat d'un champ

le même jour Gilbert et son épouse Catherine achètent un champ situé à Billy, à la Petite Rate, payé comptant, à Blaise Garde propriétaire meunier et sa femme, Marie Gacon, pour la somme de 2000 francs... Gilbert entre en jouissance immédiatement.

Décès de sa femme

Catherine Sarrazin meurt le 30/03/1871 à Billy, à l'âge de 41 ans. Sous la présidence du Juge de Paix du canton de Varennes, le conseil de famille désigne le 16/05/1871 Gilbert Deverne comme tuteur de ses 3 enfants mineurs et Gilbert Sarrazin leur oncle maternel subrogé-tuteur.

Un inventaire des biens de Catherine est établi par Maître Grand le 25/05/1871, mais aucun partage n'est effectué, le tout reste en indivis, les enfants sont encore mineurs....

Les meubles, objets et récoltes sont évalués à 3165 francs. Au moment du décès il n'y avait pas d'argent comptant, et il  était et a été payé depuis  1783 francs.

La défunte a recueilli la succession de sa mère au moyen d'une donation et partage faite par le père le 07/12/1867. La portion qui revenait à la défunte a été vendue à Crepy acte 08/03/1868 moyennant 220 francs. La défunte a recueilli la succession de Gilbert Barthelat son oncle de Bost une somme de 200 francs ainsi que le constate une liquidation dressée par Maître Mauvoisin, notaire à Cusset en 1867.

Tous les objets nommés dans l'inventaire ont été laissés à la garde du requérant.

Les affaires de Gilbert semblent être assez prospères. 

achat de vignes

En 1871 Gilbert achète 3 vignes (plan A 254/261/262) à.. (392)

remariage de Gilbert

Martial le fils aîné, de la classe 1873 est incorporé et part au service militaire.

Gilbert se remarie le 20/06/1874 avec Marie Poteret/Potret, repasseuse de 43 ans, demeurant à Toulon près Moulins, veuve de Jean Ray. Un contrat de mariage a été étable chez Maître Grand à Billy le 04/06/1874. Les époux choisissent le régime de communauté réduite aux acquêts.

Le futur se constitue de son chef les droits mobiliers et immobiliers lui appartenant à l'occasion du décès de sa première femme, le tout en indivis avec ses enfants mineurs constatés par un inventaire du 25/05/1871. La future se constitue également les droits lui appartenant par suite du décès de son mari, droits qui ne sont que mobiliers et indivis avec ses 2 enfants mineurs, constatés par un inventaire dressé devant Maître Cortet, notaire à Moulins le 02/09/1868.

Comme les 2 époux sont veufs avec enfants, lui a 3 enfants et elle 2 enfants mineurs de Jean Ray, ils ne peuvent se faire donation mutuelle et réciproque de l'usufruit et jouissance que du quart des biens que le premier mourant laissera le jour de son décès, à charge de faire un inventaire.

Au moment du mariage avec Gilbert, les enfants de Marie Potret sont âgés de 23 ans et 11 ans. Antoine, majeur, ne vit pas auprès de sa mère. Antoine, le benjamin, vient, lui, avec sa mère chez Gilbert. Gilbert a donc maintenant à s'occuper de son beau-fils Antoine, de 3 ans plus jeune que son plus jeune fils, Martial dit Francis.

Gilbert bailleur et fermier

Gilbert décide de quitter Billy pour Rongères, alors qu'il était à Billy depuis son premier mariage. Le 30/12/1875 Gilbert propriétaire fermier à Rongères fait devant Maître Grand un bail de ferme rétroactif pour 4 ans à Jacques Bascon à partir du 11/11/1875 pour 3 parcelles de terre situées à la Rat, à la Ruelle et au Jablanc à Billy contenant 1,20 hectare environ. Le preneur a déclaré bien connaître le tout. Gilbert se réserve seulement la portion en vigne sise au Jablanc qu'il ne comprend pas dans la ferme. Il se réserve le bois mort. Le petit élagage des arbres sera pour le preneur. Les impôts mis et à mettre seront payés par Gilbert. En outre ce bail est fait moyennant un fermage annuel de 175 francs soit 700 francs pour les 4 ans. Cette somme de 700 francs a été payée comptant par Bascon.

En 1876 Gilbert est cultivateur propriétaire aux Joncheries à Rongères, avec Marie Potret, ses 2 enfants  le fils de Marie, et un domestique Joseph Rambaud  Martial le fils aîné doit revenir en 1879.

Mariage de sa fille

Gilbert marie sa fille Gilberte le 24/11/1877 à Rongères avec George Mesple, tisserand à Rongères. Elle a 19 ans, Georges 22 ans. Un contrat de mariage a été établi par maître Grand à Billy le 04/11/1877.

Le futur se constitue de son chef, provenant de ses épargnes et économies des outils ou ustensiles nécessaires à sa profession de tisserand, des meubles meublants pour une valeur de 350 francs.

Gilbert constitue en dot à sa fille sur les droits pouvant lui revenir dans la succession de sa défunte mère, un trousseau  composé d'un lit complet avec couette, traversin, rideaux en indienne, une couverture en laine, deux oreillers, une courte pointe, 12 draps, 12 serviettes, 6 nappes, 12 torchons, une armoire, le tout estimé à 420 francs. Le nouveau couple vit à Rongères la Jarry. 

achat de terres

Gilbert achète en 1878 2 terres à « la Rouelle » (numéros 102 et 103).

vente

Devant Maître Grand le 10/03/1879 Gilbert et ses deux enfants Martial et Gilberte (autorisée par son mari), solidairement se portant fort pour autre Martial, mineur de 19 ans vendent à André Vigne magistrat demeurant à Moulins un champ situé à la Petite Rate à Billy de 66,6 ares. Martial, l'aîné, est donc rentré du service militaire ou en permission. L'immeuble provient de la succession et de la communauté de Catherine Sarrazin, leur mère et épouse décédée. Cette vente est faite au prix de 2800 francs que les acquéreurs paient comptant.

Depuis fin 1878 Gilbert est cultivateur au domaine Trouvat, à Rongères, il n'est resté à la Joncherie que 3 ans- la durée classique d'un bail....

accord avec le fils aîné

Au retour de Martial du service militaire Gilbert lui propose devant Maître Grand le 08/08/1879 l'établissement d'une société de culture qui comprendra les chars, charrettes, instruments aratoires, bénéfices des bestiaux, récoltes, vaisseaux vinaires. Par effet rétroactif la société a pris cours le 11/11/1878 et durera autant qu'il conviendra aux deux parties et pourra se dissoudre à la volonté de l'une d'elles en choisissant pour la séparation le 11/11 et après signification régulière 3 mois avant ce dit jour. Cette société sera divisée par tiers : un tiers pour Martial, deux tiers pour Gilbert et son épouse, ou ses autres enfants. Si le fils et frère, autre Martial, âgé actuellement de 19 ans désirait entrer dans la société elle se réduirait alors par quart, moitié pour les père et mère, un quart pour chacun des 2 enfants. Ne feront pas partie de la société les meubles et effets mobiliers personnels à chacun et les acquisitions immobilières. Aux dépens de la société seront logés et nourris les enfants nés et à naître des associés : cela inclut donc le fils de Marie Potret.…Les comparants déclarent que le fonds social de la société est d'une valeur de 1260 francs.

Pour avoir droit à la société Martial fait compte à son père d'une somme de 420 francs une fois payée. Cette somme se compense avec pareil chiffre que donne Gilbert Deverne père à son fils à valoir et en compte sur les droits pouvant revenir à ce dernier dans la succession de Catherine Sarrazin sa défunte mère. Martial fils a reçu de son père 85 francs au moyen de la présente société de culture et devra faire le rapport de cette somme lorsqu'il viendra demander compte de la succession de sa défunte mère. Pareille valeur du reste a déjà été constituée Gilbert à sa fille Gilberte en vertu de son contrat de mariage le 04/11/1877.

Gilbert Deverne sera le chef de la société et devra présenter chaque année son compte à son associé. Les comptes antérieurs au 11/11 dernier, c'est à dire soit pour portion de gage ou fourniture d'argent par le père au fils pendant que ce dernier était militaire ont été réglés et compensés entre les parties.

Il s'agit pour Martial de cohabiter avec sa belle-mère qu'il ne connaît pas puisque le mariage a eu lieu juste après son départ au service militaire...

Martial dit Francis, le fils cadet de Gilbert, en 1860, est convoqué au conseil de révision de la classe 1880 à Varennes le 07/04/1881. Lui aussi est jugé bon pour le service....

difficultés pour régler le prix de l'achat

Gilbert est de nouveau devant Maître Grand. Cette fois-ci avec Jacques Turlin et madame Givois veuve Lacombe agissant comme tutrice légale de sa fille mineure Camille Lacombe.

Suivant l'acte du 02/03/1868 Gilbert avait acheté la parcelle de terre au Jablan moyennant 2200 francs dont 700 francs avaient été payés comptant. Il reste une somme de 1000 francs en principal.

Le 20/02/1880 c'est Jacques Turlin qui verse cette somme à madame Givois veuve Lacombe La somme de 1000 francs reste due par Deverne. Pour facilité Gilbert sur la demande de Turlin proroge l'exigibilité de la somme de 1000 francs jusqu'au 20/02/1882, avec intérêts.

séparation d'avec le fils aîné

Martial le fils aîné ne s'entend pas avec sa belle-mère… Gilbert et sa femme Marie Potret partent en 1881 à Varennes les Bonnets, ils vivent seuls. Martial épouse  Antoinette Mousset le 12/02/1881 à Montoldre après contrat de mariage devant Maître Grand à Billy, le 30/01/1881. Le contrat de mariage établit les modalités de la société de culture entre Jean Mousset et Martial Deverne (les 2/3 pour les parents Mousset et 1/3 pour les futurs).

partage avec les 3 enfants

Le fils cadet de Gilbert, Martial dit Francis, en 1860, atteint sa majorité le 10/06/1881, ce qui lui permet de régler avec son père les affaires de l'héritage maternel, Catherine Sarrazin étant décédée en 1871, lors de la minorité de Martial. Gilbert et ses 3 enfants se rendent donc chez Maître Grand. Gilbert en a l'habitude : depuis 1867 il est venu au moins 13 fois, la dernière fois le 30/01/1881 pour le contrat de mariage de Martial l'aîné avec Antoinette Mousset. Martial/Francis approuve et ratifie l'acte de vente reçu par le notaire le 10/03/1879 ; A cette date Gilbert avait vendu avec l'accord de ses 2 enfants majeurs un champ de terre situé à la Petite Rat, commune de Billy de 66,10 ares provenant de la communauté qui a été entre Gilbert et Catherine sa première femme, moyennant une somme de 2800 francs payée comptant. L'acheteur était Paul André Vigne ancien magistrat et sa femme demeurant ensemble à Moulins. Au moment de la vente Gilbert et ses 2 enfants majeurs s'étaient portés forts pour Martial/Francis, mineur....

Le 10/07/1881 Gilbert remet à son fils Martial/Francis 420 francs en monnaie ayant cours à valoir sur les droits maternels. Martial « lui consent quittance »

Le 09/10/1881 Gilbert, lui-même propriétaire cultivateur demeurant encore à Rongères retrouve ses 3 enfants chez Maitre Grand : ils souhaitent procéder au partage des biens provenant de la communauté Deverne-Sarrazin. L'inventaire avait été fait en temps voulu. Gilbert a déjà versé à chacun de ses 3 enfants 420 francs (le 08/08/1878, le 30/01/1881, le 10/07/1881) à valoir sur les droits maternels.

Aucun autre compte n'est intervenu entre Gilbert et ses enfants, et il a continué à profiter des revenus des immeubles et payer les intérêts ou charges les grevant. Le père et les enfants sont d'accord pour partager les 2 immeubles , une terre à la Ruelle (Billy) de 17 ares environ et une autre parcelle « le Jablan » également à Billy de 55 ares. Les 2 parcelles ont été acquises pendant la communauté (le 11/09/1864 et le 02/03/1868)

La terre de Ruelle est attribuée à Gilbert, ses enfants renonçant à titre de partage à leur part sur ce bien. La terre du Jablanc est attribué aux 3 enfants indivisément entre eux. Gilbert et ses 3 enfants n'auront plus aucun compte à régler.

Les 3 enfants Deverne s'obligent solidairement d'acquitter les dettes grevant les immeubles partagés : la somme de 1000 francs due à Jacques Turlin créancier subrogé par Jacques Lacombe (acte devant notaire du 20/02/1880), et la somme de 50 francs de rente annuelle et viagère (depuis le 07/12/1867) à la charge de leur mère décédée envers Martial Sarrazin, leur aieul encore vivant.

C'est là qu'apparaissent les difficultés de Gilbert. Il achète certes des terres mais il n'est pas en mesure de payer le prix d'achat...

Difficultés financières-ventes

Peu de temps après, le 02/11/1881, Gilbert avec Marie Potret vend devant Maître Grand la parcelle de Ruelle, qu'il vient d'obtenir lors du partage avec ses enfants. L'acheteur est Jean Bascon, propriétaire fabricant de chaux à Crechy. La vente est faite au prix de 1500 francs que l'acquéreur a payé comptant.

Gilbert et sa femme domestiques cultivateurs

Et pourtant Gilbert et sa femme partent à Crechy comme domestiques cultivateurs pour exploiter le domaine de Achille François Joseph Calemard de Genestoux, la Vernière. Le propriétaire demeure à Riom. Gilbert et Marie y succèdent à Claude Antheme et Annette Delarse.

Gilbert doit encore vendre en 1883 ses derniers biens les 3 terres à la Rouelle, achetées en 1867 et 1878....

Gilbert métayer

Gilbert Deverne accepte ensuite, le 16/10/1884, un bail à moitié fruits pour le 11/11/1884, bien sûr devant maître Grand, du même propriétaire pour une locaterie au village de Poenat au sud de Billy, composée de bâtiments d'habitation et d'exploitation, des terres en plusieurs parcelles détaillées dans le bail, un jardin face à la maison. Achille Calemard détaille avec beaucoup de minutie toutes le tâches à accomplir par le preneur. Pour les survines il exige : 18 kg de beurre frais, 4kg de fromage, 7 douzaines d'oeufs de poule, une paire de chapons, 7 paires de poulets, un hl de vin (????), le tout sera porté à la gare de Saint Germain de Fossés, située à 1 km du Grand Poenat. En outre le preneur devra verser le 11/11/1885 et 1886 la somme de 210 francs à titre de loyer.

Ce qui semble plus difficile pour Gilbert c'est qu'il promet d'avoir un de ses fils associé pour la culture et habitant en permanence dans la locaterie. Or Martial l'aîné est au Petit Perron et Martial le cadet est à Varennes (ou au service militaire?).....Heureusement Antoine Ray le fils de Marie Potret est disponible....

Lors du recensement de 1886 Gilbert et Marie sont cultivateurs métayers à Grand Poenat de Billy, avec Antoine Ray. Ils y sont depuis le 11/11/1884....

Martial Deverne dit Francis, épouse le 29/01/1887, à Bayet, Marie Mousset, soeur cadette de la femme de son frère. Le marié est alors domestique à Varennes sur Allier

Le 18/03/1888 Antoine Ray le fils cadet de Marie Potret, âgé de 25 ans cultivateur à Billy auprès de sa mère et de son beau-père reconnaît que sa mère lui a remis les pièces et notes nécessaires à l'appui du compte qu'elle vient de présenter. Marie est débitrice envers Antoine son fils d'une somme actuellement exigible de 130 francs, un règlement semblable avait été faite avec le fils aîné devant Maître Cotret en 1871.

Le 15/07/1888 Gilbert accepte devant Maître Grand à Billy un bail à ½ fruits de Jean Barge, propriétaire sabotier à partir du 11/11/1888 ; Il s'agit d'une locaterie située à la Chassagne composée de bâtiments d'habitation et d'exploitation et une étendue de 3 hectares environ en dépendant et que Gilbert déclare bien connaître. Pour le loyer et les impôts le preneur s'oblige à payer au bailleur en un seul terme le 11/11/1889 la somme de 100 francs.

Le 09/12/1889 Gilbert assiste et autorise sa deuxième femme Marie Potret à consentir au mariage à Billy de son fils Antoine Ray, cultivateur à Dayalot ( sans doute domestique) avec Annette Jallat dont les parents sont propriétaires à Dayalot. Le contrat de mariage a été établi chez Maître Grand à Billy le 10/02/1889. Il fixe les conditions de l'association entr le jeune couple et les parents Jalat.

Gilbert et Marie restent cultivateurs à Chassaigne, à Billy, depuis le bail de ½ fruits de 1888, ils demeurent seuls, sans domestiques. Certes ils n'ont que 3 hectares à exploiter, ce qui ne peut guère leur apporter de bons revenus ….

Son deuxième veuvage

Marie Potret meurt le 18/10/1909 à Billy. Gilbert va alors habiter chez sa fille Gilberte à Rongères la Jarry où il décède le 05/06/1911, à l'âge de 84 ans.


Gilbert Deverne, orphelin très tôt, a été propriétaire également très jeune. Dès qu'il a pu il a acheté des terres, peu à peu, payées rarement comptant.... Finalement il a dû vendre ses biens, ses affaires semblent avoir périclité à partir de son second mariage. Etait il moins efficace dans son travail? ont-ils mal géré leurs biens?...