Gilbert Sarrazin

Gilbert  rentre du service militaire avec une main abimée, mais il touche une pension; Comme il peut  malgré son handicap travailler comme vigneron il atteint un niveau de vie  supérieur aux autres membres de sa famille.



Gilbert naît le 02/06/1825, premier enfant de Martial et de Anne/Jeanne Barthelat. Les naissances à Billy continuent chez Martial et Jeanne  avec Catherine en 1830, Marguerite le 09/02/1832, puis vient Marie le 24/04/1833. En 1836 Martial est métayer à Billy avec sa femme, Jeanne, et ses enfants, sa mère veuve, 57 ans, et son frère célibataire, Gilbert, 30 ans. Une dernière fille naît : Gilberte le 30/01/1837.

service militaire

Gilbert, le seul fils de Martial et Anne, passe le conseil de révision en 1845. Il mesure 1,65m, il a été jugé « bon pour le service », malgré une difformité des genoux, et est enrôlé. Pour lui le service doit durer 7 ans. Il part pour le 7ème d'Infanterie légère, arrive au corps le 01/11/1846, immatriculé sous le numéro 13283 ( 61ème de Ligne?)

Retour à la vie civile

Gilbert Sarrazin revient en 1849- alors que la durée en est de 7 ans. Le décret du 19/07/1849 lui accorde une pension, sous le numéro de dossier 78536. La quotité accordée est de 215 francs. Il a en effet été blessé, il a reçu un coup de feu à la main droite.... mais comme il reçoit une pension il peut penser au mariage…

son mariage

Il est l'aîné des enfants et le premier à se marier. Il épouse le 26/11/1850 à Billy Françoise Buisson née dans la commune le 22/07/1832), fille de François et Jeanne Grand cultivateurs au bourg de Billy. Un contrat de mariage est établi chez Maître Morand à Billy le 24/11/1850

Les futurs époux ont choisi le régime de communauté de biens. Ils se donnent réciproquement l'usufruit et jouissance de tous les biens meubles et immeubles que le premier mourant laissera le jour de son décès, en cas d'enfant ou d'ascendant cette donation souffrira la réduction prévue par la loi. S'il y a des enfants ils auront l'usufruit de la moitié des biens.

Françoise reçoit de ses parents un trousseau en avancement d'hoirie composé de : un lit garni, couette et coussin, rideaux et tours de lit en cotonnade gros rouge, une couverture, 12 draps de lit, 12 serviettes, 6 nappes, 12 tabliers de cuisine, 12 essuie-mains, une armoire en menuiserie, le tout évalué 200 francs.

Le futur n'apporte rien en mariage, car le mariage célébré les nouveaux époux habiteront avec les père et mère de Gilbert, et ils seront tous ensemble communs et sociétaires en fait de leurs récoltes, travaux et acquisitions. Le 1/3 de la société sera pour les futurs époux, les 2/3 pour les parents Sarrasin et pour les autres enfants. Il reste en effet dans la famille les 4 sœurs de Gilbert. Les mobiliers, trousseaux, harnais instruments aratoires demeurent expressément réservés à chacun des associés. Les parents Sarrazin seront les chefs de la société.

affaires financières

Le 26/12/1850, pour répondre à l'invitation du Ministre des Finances, Gilbert Sarrazin déclare opter pour la pension de 500 francs accordée comme pension à titre de récompenses nationales, contre la pension militaire de 215 francs qui lui avait été accordée le 24/09/1849. Cela signifie pour lui un revenu important.

En 1851 Gilbert et sa femme demeurent auprès des parents de Gilbert, cultivateurs locataires au château Dollet. Des soeurs de Gilbert seule Gilberte, la plus jeune  travaille comme bergère avec ses parents. Les autres filles sont placées ailleurs.

Existence autonome

Gilbert prend son indépendance fin 1851 avec sa femme Françoise, tout en restant à Billy, au bourg.
Gilbert fait construire une petite maison (de classe 5) à Billy, au bourg, qu'il fait agrandir en 1857 (numéro du plan 637), devenant de classe 7.
Gilbert
accompagné par les 2 grands pères déclare 29/12/1852 à Billy la naissance de Marie la première fille. Or personne ne signe alors que Gilbert et Martial savent le faire, habituellement...

Gilbert est témoin au mariage de sa sœur Catherine qui épouse le 17/02/1852 à Billy Gilbert Deverne. Gilbert est le seul à signer l'acte, pourtant Martial, sait signer.

Le 21/11/1853 Gilbert, «militaire retraité» achète devant Maire Morand notaire à Billy à François Michel une maison située à Billy près de l'ancien château, composée d'une seule chambre à feu, un cabinet à coté, grenier sur le tout, une petite écurie placée sur le derrière de la maison ,le tout limité au nord par une petite place commune, au midi par la rue allant au château, au couchant une rue allant sur les fossés de l'ancien château et au levant le reste de la maison réservée au vendeur, le pignon séparant la maison vendue de la partie réservée au vendeur sera mitoyen.

L'immeuble appartient au vendeur comme faisant partie d'un maison plus grande connue sous le nom de four banal et qu'il a achetée de Monsieur le Comte d'Arfeuille suivant acte passé devant le notaire soussigné le 16/06/1850 .La vente est faite moyennant la somme de 400 francs que l'acquéreur s'oblige à payer le 11 novembre prochain avec intérêt à 5%

Le 27/12/1853 Gilbert achète avec sa femme devant maître Morand, pour 1200 francs payés comptant une terre à Billy, située à la Ruelle contenant 42, 28 ares.

Le 25/01/1854 devant le notaire habituel François Buisson et Gilbert Sarrazin conjointement vendent à Pierre Giard une parcelle de terre à Billy d'environ 19 ares. L'immeuble appartient aux vendeurs (acte devant Maitre Posque Saint Germain des Fossés ). Le prix est de 500 francs, somme payée par l'acquéreur. Les 2 vendeurs ont signé.

Le 27/01/1856 Gilbert se rend adjudicataire devant le notaire d'un lot différents immeubles appartenant aux cohéritiers Boyron moyennant la somme de 860 francs, payable dans 3 ans avec 5% d'intérêts à partir du 11/11/1856. Le lot acquis par Gilbert est composé de la partie du jardin dans lequel se trouve un cuvage. D'une contenance de 6,28 ares, limité à l'ouest par le chemin de fer. La mise à prix était de 800 francs. Diverses mises ont été faites pendant le feu de plusieurs bougies, la dernière étant celle de Gilbert pour 860 francs.

«pendant le feu de la dernière bougie et de 2 autres successivement allumées aucune mise n'a couvert celle de monsieur Sarrazin»

Le 17/02/1856 devant le même notaire Gilbert se substitue aux héritiers Boyron. Ce transport est fait moyennant la somme de 860 francs payés par monsieur Chatenet.

La famille de Gilbert se développe, après Marie naît un fils, Martial Hippolyte, le 25/05/1856, mais l'enfant meurt le 02/09/1857.

Le 11/10/1857 Gilbert et Françoise se rendent chez le notaire pour 2 affaires.
  • Ils vendent la maison achetée en 1853 pour la somme de 500 francs. L'acquéreur promet de payer dans 3 ans avec 5% d'intérêts. L'acquéreur pourra si bon lui semble faire des paiements partiels, d'au moins 100 francs. Seul Gilbert a signé.
  • Gilbert verse 400 francs montant principal du prix de la vente de la maison, (acte du 21/11/1853 ) à  François Michel.

Gilbert et Françoise, vivent au bourg de Billy, Marie fréquente l'école.


En 1861 François Buisson, le père de Françoise propriétaire de 68 ans demeure avec eux. Gilbert est déclaré, comme habituellement, militaire en retraite.

Le 24/11/1861 Gilbert reconnaît avoir reçu devant le notaire la somme de 500 francs de Jean Gilberton, qui a donc fini de payer la maison achetée à Gilbert le 11/10/1857.

partage anticipé des biens du père de Gilbert

En 1866 Martial, le père de Gilbert, cultivateur de 65 ans, et sa femme Jeanne 62 ans vivent seuls à Billy, Martial est déclaré « indigent aveugle », pourtant il a 4 enfants adultes. Un accord entre les 4 enfants devient nécessaire pour venir en aide à Martial et Jeanne…

Quand Anne/Jeanne meurt le 17/10/1867 à Billy Martial règle sa situation devant le notaire à Billy, Maître Grand. Il fait estimer les biens meubles qui lui restent, qui sont vendus le 03/11/1867 lors d'une vente publique aux enchères.

Gilbert assiste à la vente et y acquiert :un tonneau vide 6,25 francs, un autre tonneau vide 1,25 francs, un cuvier 5,25 francs, un demi tonneau 60 centimes, un seau en bois et un entonnoir 1,55 francs, une glace une terrasse et un plat 90 centimes. Gilbert, en effet, n'est pas seulement militaire retraité, il exerce aussi la profession de vigneron.

Un mois après, le 07/12/1867 en échange d'une pension alimentaire sous forme de rente annuelle et viagère de 200 francs,Martial partage à égalité entre ses 4 enfants,les deux biens immobiliers: une terre et vigne de 23 ares au lieu des Clavettes à Billy achetée le 28/12/1859 et une autre vigne au Puits de Rate à Seuillet, en 2 parcelles de 32 ares.

Avant son décès Jeanne mère des donataires a recueilli le 07/07/1867 la succession de son frère Gilbert Barthelat décédé à Bost, laquelle succession mobilière et d'une valeur de 1000 francs est soumise à l'usufruit de la veuve. En conséquence les 4 enfants laissent en indivision cette somme qui ne pourra être touchée qu'après le décès de la personne qui en a l'usufruit.

Les 3 filles au moment de leur mariage avaient reçu ds trousseaux d'égales valeurs ; Gilbert, lui, n'avait rien reçu à l'époque de son mariage. Il aura donc à faire la reprise sur les biens donnés de la somme de 140 francs, montant de la dot de chacune des sœurs.

Le père et les 4 enfants promettent ne se faire aucune réclamation. Martial, après le partage entre ses enfants va demeurer chez sa fille épouse Favier, au Petit Perron à Billy.....

Les 4 enfants de Martial, suite à la donation, ne restent pas en indivision. Ils s'entendent pour faire un partage , comme d'habitude devant maître Grand.

  • Le 01/03/1868 Gilbert, Catherine et Marie vendent à leur sœur Gilberte leurs parts sur la terre et vigne des Clouettes . Le prix de vente est fixé à 1250 francs , soit 337,50 francs chaque part.

  • Le 08/03/1868 Gilbert, Catherine, Marie et Gilberte vendent à Jean Crepy la parcelle de vigne en 2 pièces située au Puits du rat à Seuillet pour la somme de 880 francs, soit 220 francs chacun le tout avec intérêts de 5% par an à partir du 11 novembre précédent.

  • Le 28/02/1869 les 3 gendres de Martial, versent à leur beau-frère Gilbert la somme totale de 140 francs comme égalité de la constitution totale faite à ses sœurs aux termes de leurs contrats de mariage.

Les affaires semblent bien aller pour Gilbert car en plus de son héritage il a acquis le 02/03/1868 une parcelle de 50,57 ares située au Jablanc à Billy de Claude Lacombe, propriétaire notaire domicilié à Saint Gerand le Puy. Il est entré en jouissance de l'immeuble depuis le 11/11 dernier.

Cette vente est faite moyennant la somme de 2200 francs, dont il a payé 1409 francs. Il promet de payer les 791 francs restant dans 5 ans avec intérêts de 5% par an sans retenue, à partir du 11 novembre dernier.

Gilbert et Françoise sont de plus propriétaires de la maison qu'ils habitent à Billy, leur fille vit avec eux, elle n'est pas placée comme domestique, et a appris à lire et à écrire.

veuvage de Gilbert

Françoise Buisson, âgée de 37 ans, meurt le 27/10/1869 à Billy. Gilbert demande à être désigné le tuteur de sa fille Marie âgée de 17 ans lors du conseil de famille du 10/04/1870 qui désigne de plus à l'unanimité Barthélemy Grand, grand oncle de Marie comme subrogé tuteur.

Gilbert fait établir avec Barthelemy Grand l'inventaire des biens composant la communauté avec sa femme décédée. Il est donataire en usufruit de la moitié des biens laissés par la défunte, selon les clauses de leur contrat de mariage. Il est tuteur naturel et légal de sa fille unique Marie, mineure. Gilbert comme tuteur a l'usufruit des biens de la mineure jusqu'à sa 18ème année.

Marie née le 29/12/1852 aura donc 18 ans le 29/12/1870, soit 8 mois plus tard. Elle vit avec son père, elle est seule héritière de sa mère.

Deux notaires procèdent à l'inventaire. Les objets après inventaire sont laissés en garde de Gilbert. La maison est composée de 2 pièces principales, la première servant de cuisine, avec table recouverte de toile cirée, 6 chaises de cuisine, horloge, armoire, poêle, placard et lit complet, un guéridon; la deuxième avec 4 chaises mi-fines, petite table ronde en noyer, lit complet en noyer, table de nuit et armoire en noyer- sans doute la chambre de Marie, la troisième plus petite avec table coffre et maie pour le pain. Un poêle avec ses tuyaux permet de chauffer la pièce.

Les deux armoires sont pleines de linge : 16 draps, 45 torchons pour la première, et la deuxième 24 draps en toile et 30 torchons deux nappes, 18 serviettes, et 20 mètres de toile, Marie ayant atteint l'âge du mariage, son trousseau est certainement déjà prêt dans la deuxième armoire.Les ustensiles de ménage sont variés et abondants, comme 3 marmites en fonte, 2 grands plats en terre, des casseroles, petits pots, soupières, 14 assiettes en terre et 28 assiettes en porcelaine, saladier en porcelaine, 12 verres en verre, une salière en verre, une poivrière en fer  blanc, couverts en  buis pour la salade etc...

Le grenier contient des outils, du bois et un vieux lit. Dans la cave se trouvent une brouette, un baquet, un garde-manger, un saloir et les outils de travail d'un vigneron, le vin de l'année, des pommes de terre et un baril de vinaigre.

La constitution de la maison permet aux parents (puis au père seul) et à la fille de dormir dans deux pièces séparées, ce qui est assez rare à l'époque dans le milieu social auquel ils appartiennent.

Curieusement Gilbert ne semble pas posséder des animaux de basse cour, ni de vache ou de porc, mais la maison est pourvue d'un saloir...Le jour de l'inventaire les seuls aliments répertoriés sont 2 bouteilles d'eau de coing, ½ kg de graisse en pot, 30 doubles décalitres de blé, 4hl de vin de l année, 2hl de pommes, le contenu d'un saloir en gré, un baril de vinaigre...

La valeur de l'ensemble des biens répertoriés s'élève total à 927 francs. Au moment du décès il n'y avait pas d'argent comptant. Il était dû et a été payé depuis au pharmacien 6 francs, pour la tutelle 8,50 francs et 900 francs à divers particuliers.

Gilbert ne se remarie pas, et vit avec sa fille.

Mort de sa fille Marie

Marie tombe malade. Le 05/02/1872, déclarée « malade de corps mais saine d'esprit, mémoire, jugement et entendement » dicte son testament au notaire Maître Pierre Grand. Elle lègue à son père tous les biens meubles et immeubles qu'elle laissera à son décès. Elle est âgée de 19 ans. Marie a signé d'une écriture ferme, malgré sa maladie « Marie Sarrazin ». Elle décède le 17/04/1872, après sa longue maladie, 2 mois après la rédaction de son testament.....

Gilbert, qui a perdu sa femme et ses 3 enfants: ses 2 fils en bas âge et sa fille à 19 ans, signe le 22/06/1872 devant Maître Grand un accord de cession avec les héritiers de sa fille décédée, Marie Grand épouse de Claude Billard, Françoise Grand veuve de Antoine Ray et Barthélemy Grand.

Pendant le mariage les époux Sarazin-Buisson ont acquis:

  • une maison, jardin et dépendances à Billy par eux habités,
  • une terre de 42,22 ares à la Ruelle à Billy,
  • une terre de 57,57 ares à Jablanc à Billy.

Au décès de Françoise Buisson Marie sa fille était son héritière, et Gilbert son époux était usufruitier de la moitié de ses biens en vertu du contrat de mariage. Marie, à son décès, a laissé comme héritiers son père pour la plus grande partie comme héritier à réserve, comme étant son légataire de toute la portion disponible en vertu de son testament et les consorts Grand pour le surplus, ses grands oncle et tantes, chacun par tiers.

La communauté et succession de Françoise Buisson n'ayant pas été liquidée entre Gilbert et sa fille, il en résulte que la succession de cette dernière se trouve indivise entre son père et ses autres parents.

Les époux Billard-Grand, Françoise Grand, et Barthélemy Grand vendent à Gilbert tous les droits mobiliers et immobiliers leur appartenant dans la succession de Marie, leur petite nièce. La présente vente est faite moyennant la somme de 400 francs, soit 133,33 francs pour chacun des 3 vendeurs. Gilbert paie comptant et devient donc propriétaire de tous les biens qui formaient la communauté avec sa femme.

remariage de Gilbert

Sa situation financière étant clarifiée, il peut penser se remarier. Il épouse donc à Billy le 14/09/1872, Agathe Coin, célibataire de 41 ans, couturière à Saint Gerand le Puy.

Un contrat de mariage est établi le même jour devant Maître Grand le 03/09/1872. Les futurs époux adoptent le régime de la communauté réduite aux acquêts; ils se font donation mutuelle et réciproque de l'usufruit et de la jouissance de tous les biens meubles et immeubles que le premier mourant laissera à son décès.

Le futur se constitue de son chef comme lui appartenant soit de ses épargnes personnelles soit d'un règlement de succession de sa défunte femme ou de sa fille des mobiliers évalués 900 francs. La future se constitue de son chef comme provenant de ses économies un trousseau non détaillé mais estimé la somme de 150 francs et une somme de 1300 francs argent.

Gilbert et Agathe vivent au bourg de Billy. En 1881 ils ont un pensionnaire, Gilbert Hervier, journalier âgé de 48 ans.

décès de Gilbert

Gilbert Sarrazin meurt à 61 ans le 16/12/1886 à son domicile à Billy-ville. Sa veuve se remarie le 14/11/1888 à Billy avec Jean Beraud, comme elle rentier et veuf et habitant Billy.

Jean Beraud décède à Billy le 03/12/1909, et Agathe Coin après 1912....