La vieillesse
La vieillesse est une période difficile, quand les personnes âgées ne sont plus en état de participer au travail, et d'autant plus pour un veuf ou une veuve. Deux problèmes peuvent s'additionner: ils ne sont plus en état de travailler et donc de subvenir à leurs besoins, ils sont sans ressources s'ils ne possèdent aucun bien pouvant leur apporter un revenu.
elle n'avait pas d'autres ressources pour subsister que d'aller se réfugier à l'hospice des indigents
mais heureusement pour elle, son fils Gilbert, le seul qui vit encore, peut la secourir....
La personne vieillissante, qui n'a plus la force et l'énergie d'exploiter un domaine peut se contenter de travailler comme journalier/journalière, pour adapter les tâches à faire à ses possibilités physiques...
Le père qui était le chef de famille devient, en atteignant la vieillesse, le « père du chef », il perd alors son autorité et dépend de ses enfants...
Le code civil a prévu dans les articles 205 à 210 l'obligation alimentaire des enfants envers les ascendants (et réciproquement)
Les personnes âgées sans ressources et ayant des enfants attendent, de par la loi, une aide de leurs enfants. L'aide apportée varie selon la situation de chaque famille mais en général l'accord est établi devant notaire. L'enfant s'engage à verser une pension alimentaire annuelle ou à loger, nourrir, chauffer le parent. Dans le cas de plusieurs enfants tous doivent participer.
parents ne possédant rien, dits "indigents"
Sont dits "indigents" ceux qui n'ont aucun revenu et ne possèdent rien.
- Marie Channet, veuve et journalière,
est venue habiter chez ses 2 fils Antoine et Gilbert Montenant métayers en association à Saint Gerand de Vaux , elle y apporte ses quelques meubles dont elle fait l'inventaire auprès du notaire le 27/05/1824:
2 lits et 2 traversins de plume d'oie
couettes en coutil blanc
rideaux et garniture d'un lit en barrage
6 draps de lit
2 couvertures
un pot de fer, une chaudière en fonte
un peigne et un fer pour le chanvre
6 fourchettes en fer, 6 cuillères en étain
2 coffres en bois de sapin
Il n'est pas question de pension alimentaire, mais demeurant auprès de ses fils elle est logée, nourrie etc...
- Blaise Baumet, cultivateur à Saint-Remy en Rollat,
Louis le jeune cultivateur à Charroux
Victoire épouse de d'Antoine Adnet cultivateur à Brout-Vernet
Le désaccord porte seulement sur le montant de la pension à allouer au père...C'est le juge de paix qui la fixe.
parents-enfants en association
- réduction d'activité
Le père qui était le chef de famille devient, en atteignant la vieillesse, le « père du chef », il perd alors son autorité et dépend de ses enfants...En abandonnant ses droits sur la société de travail le père en compensation est entretenu par le(s) fils ou la société.
Le père veuf peut réduire son activité sans la supprimer totalement : Joseph Prophete en société avec son fils François décide le 17/02/1886 de céder et abandonner à son fils la moitié de ses droits de société de culture, c'est à dire un quart ; de plus Joseph aura à ses frais une domestique pour aider. Et bien sûr c'est François qui sera le chef de la société.
Dans les cas où Joseph viendrait à ne plus pouvoir travailler, François s'engage à le loger, nourrir soigner conformément à sa condition jusqu'à son décès, mais alors, à titre alimentaire le père abandonnera le quart qui lui reste de la société.
Quand le père meurt avant la mère elle peut également rester en association avec les enfants en modifiant les conditions de la collaboration.
Marie Grand et Gilbert Sarrazin ont 3 enfants, 3 fils, Martial, Gilbert et Jean. Le père décède le 13/02/1829 à Billy, les fils sont alors âgés de 28, 25 et 22 ans. Le plus jeune accomplit son service militaire.Marie reste avec ses 2 fils, cultivateurs vignerons à Billy.
Lors du mariage de Gilbert en 1839 le contrat de mariage précise les conditions d'association, entre les 2 couples et Marie. Les 2 frères seront pour moitié dans le produit des récoltes de toute nature ainsi que des outils, mais avant tout partage des récoltes Marie Grand prélèvera le 1/5 de tous les fruits et produits provenant des biens exploités, et participera également au 1/5 des dettes et charges contractées pour les besoins de la société.
C'est exactement ce qui se passe: Martial et Gilbert se séparent, tout en restant à Billy. En 1841 Marie vit chez Gilbert, en 1846 chez Martial...Marie meurt à son domicile à Billy le 09/05/1850, il n'est pas précisé si c'est auprès de Martial ou de Gilbert. Quant à Jean, rentré du service militaire et marié, il n'est pas concerné par l'entretien de sa mère...
- dissolution de la société, mais cohabitation et pension
En 1819 Jean Malhet et son fils Nicolas laboureurs à Saint Gerand de Vaux ont créé une association de communauté mobillière en fait de culture. Mais en 1822 à cause de son âge avancé Jean Malhet n'est plus en état de travailler: le père et le fils ont convenu de dissoudre la société. Chacun a retiré les portions qu'ils avaient et se tiennent quitte respectivement. Ils continuent à demeurer ensemble et le fils s'oblige de le nourrir, soigner chauffer éclairer tant en santé qu'en maladie (...) de lui payer annuellement (...) la somme de 60 francs.
Pierre Peraud reste auprès et sa fille Antoinette et de son gendre Jean Baptiste Mousset. Un accord est établi devant notaire, qui met fin à la société de culture qui avait été établie avec son gendre et sa fille au moment de leur mariage.
En 1873 Pierre Perrot, veuf, qui a dépassé les 70 ans, ne peut plus prendre part aux travaux de la culture. Devant Maître Thyraud, notaire à Varennes il déclare le 01/04/1873 n'avoir rien à réclamer dans les récoltes faites et à faire, pas plus que dans les cheptels et autres choses dépendant de la société de culture dissoute.
Il continue à vivre auprès de son gendre et de sa fille, qui s'obligent à le nourrir, chauffer, éclairer et soigner. Il ne recevra aucun salaire pour les quelques travaux qu'il pourra effectuer, mais ils lui paieront chaque année une somme de 50 francs, payable en 2 termes égaux à partir du 1er mars 1873. Les parties déclarent que la pension alimentaire est évaluée à 80 francs et la charge de loger, chauffer, éclairer à 30 francs par an.
- bail à nourriture
Gilbert Roux vit avec ses fils Jacques et Jean-François, aux Brosses (Saint-Pourçain). Le 17/02/1850 ils établissent un « bail à nourriture » à l'étude de maître Guillerault.
Les 2 fils s'engagent vis à vis de leur père selon leur état et condition à (le) loger, nourrir, chauffer, éclairer, vêtir entretenir blanchir et soigner tant en santé qu'en maladie jusqu'à son décès
Le bail est fait moyennant pour toute sa durée une indemnité fixée à 210 francs, en déduction de laquelle Gilbert Roux a payé antérieurement 105 francs. Quant aux 105 francs restants Gilbert cède à ses fils ses droits sur les 105 francs que lui doit Julien Dionnet, cultivateur à Montord.
- arrangements familiaux
Jean, Claude, le fils aîné et autre Jean sont cultivateurs ensemble à Beaupuy (Varennes sur Allier)
Cette société s'applique aux récoltes pendantes, par branches et par racines. Dans les gains et bénéfices comme pour les pertes chacun des associé aura 1/3
- Les associés et leurs familles seront nourris en commun sur les produits de la société
- Chacun d'eux fera son entretien et celui des siens comme il l'entendra
- Jean Charvin sera entretenu de tout ce qui lui sera nécessaire sur les produits de la société, son linge sera sera raccommodé aux frais de la société, en un mot il recevra tous les soins qui lui seront nécessaires tant en santé qu'en maladie, toujours aux frais de la société.
les droits dans tous les mobiliers se trouvant dans les bâtiments de la locaterie, et dans toutes les récoltes, vin, céréales et autres qui ont été cueillies ou qui sont en terre sur la locaterie et autres immeubles situés commune de Varennes.
Le cessionnaire dispose immédiatement des droits cédés en toute propriété sous les conditions:
- de payer en numéraire une somme de 50 francs à son frère mineur Joseph, tailleur d'habits à Chazeuil immédiatement après le décès de Louis Durand père
- de loger Louis Durand , blanchir son linge, pendant 15 ans à partir du 11/11/1851
- de lui laisser pour son usage pendant le même laps de temps le lit garni sur lequel il couche actuellement, et 2 draps de lit- lesquels objets seront remis après le décès de Louis à à Joseph auquel ils appartiennent.
Si Annet Durand décédait avant son père, la somme de 50 francs devrait être payée immédiatement par les héritiers d' Annet Durand à Joseph.
Alexandre Arnaud, veuf de Marie Lorut a 5 enfants:
- François et Joseph travaillent en association avec lui à Saint-Didier/Plinière
- Antoine est lui aussi laboureur métayer mais à Saint-Didier/Rivière
- Françoise, mariée à François Chanat cultivateur à Saint-Didier/rue Vallière
- Marie est décédée, son mari André Peronnet, tuteur des 3 enfants mineurs, est cultivateur-fermier à Crechy
A cause de son grand âge (70 ans) et de ses infirmités Alexandre en 1840 éprouve le besoin de "se reposer" et est prêt à abandonner ses droits, en échange d'une petite somme, sur la communauté d'agriculture. Visiblement Alexandre a bien fait ses calculs-( avec ou sans l'aide du notaire?)
Tous les mobiliers, récoltes, charrettes, instruments etc..; sont évalués à 375 francs. Le lit garni, les habits et linge à l'usage d'Alexandre ont été exclus. Il a droit à 1/4 de la communauté générale et de la communauté conjugale, il lui revient donc la somme de 100 francs et 275 francs doivent être partagés entre les 5 enfants, soit 55 francs chacun.
En ce qui concerne Antoine sur les 55 francs Alexandre retient 40 francs pour 4 ans de pension échue le 11/11 conformément à la donation-partage établie en 1835.
François Chanat, le gendre, a reçu 10 francs sur les 55 francs. Il recevra les 45 francs en mobilier ou en numéraire, et Antoine Peronnet, le gendre veuf, recevra les 55 francs pour ses enfants.
Un arrangement, d'un commun accord avec tous les enfants, règle les soins à apporter au père. Il reste demeurer avec François et Joseph qui le logeront, nourriront chaufferont sans exiger aucun travail ni aucune pension. Ils profiteront des 100 francs que le père a retiré de la communauté générale et du mobilier qui lui a été laissé pour son usage personnel. A son décès les 3 autres enfants n'auront rien à réclamer. rançois et Joseph continuent leur communauté pour chacun en 1/2.
- entretien simple de la mère veuve
François Parlant est décédé le 31/03/1837. La société s'est trouvée dissoute de droit car Françoise Delaurat n'a pas fourni d'ouvriers pour le remplacer. Tous les produits ont appartenu à son gendre qui seul faisait les dépenses et payait les ouvriers. Elle a continué de vivre avec Pierre Penet, sans société entr'eux.
En 1838, craignant qu'à l'occasion de son décès des contestations puissent subvenir elle dresse l'inventaire de son mobilier ( lit, coffres, ustensiles de ménage, de très petite valeur)
Elle déclare aussi qu'étant vieille et infirme et vivant chez son gendre qui soigne sa vieillesse elle ne pensait pas acquérir d'autres mobiliers et que ceux ci-devant désignés seraient probablement les seuls qu'elle laisserait à son décès.
père ou mère recueillie par enfants
- armoire, coffre commode, bois de lit et lit, 8 draps
- pots, poeles, chenets, fer à repasser, crochet à peser
- 4 ruches de mouches à miel
Pour éviter la confusion entre les meubles lui appartenant d'avec ceux de Louis Michallon, Jean Papon dresse, en présence de son gendre, devant maître Posque le 03/05/1839 l'inventaire de ses meubles. Il veut éviter à Louis Michallon des difficultés à Louis avec ses héritiers lors de son décès.
Jean Papon possède donc chez Louis Michallon:
- un lit
- un pot en fonte avec son couvercle
- un coffre en sapin très ancien en mauvais état
- une bêche et une pioche
- 3 cuillers en étain et 3 fourchettes en fer
- 2 mauvais tonneaux
Jean Barnabé
loger, chauffer, nourrir éclairer et soigner tant en santé qu'en maladie
Jean Barnabé, leur beau-père et père, jusqu'au jour de son décès.
Ils s'engagent aussi à blanchir le linge de Jean Barnabé sans être forcé de l'entretenir.
En cas d'incompatibilité, si Jean Barnabé ne veut plus vivre avec le couple, il aura le droit d'emporter ses meubles:
- un lit composé de son bois, une paillasse, une couette, une couverture en coton et des rideaux
- 3 draps
- une table
- une maie
le tout en mauvais état, pouvant avoir une valeur d'environ 40 francs
Si Jean Barnabé décède chez eux les mobiliers cités seront leur propriété pour les dédommager des soins qu'ils auront eus, sans que les héritiers puissent rien réclamer.
En outre, que Jean Barnabé décède chez eux ou hors de leur domicile, les époux Brun auront droit, toujours pour les dédommager des engagements pris et des soins donnés depuis plusieurs années une somme de 200 francs qu'ils prendront dans la succession.Mais comme les soins apportés incombent plutôt à Madeleine Barnabé qu'à son mari, il est convenu que la somme de 200 francs appartiendra en tout propriété à elle.
C'est ainsi que Jean Barnabé décède le 19/08/1864 âgé de 79 ans, à son domicile aux Bruyères, décès déclaré par son gendre et un voisin.
Marie Labrosse, veuve de Jacque Jarrige a 4 enfants: Antoine propriétaire à Saulzet, Pierre propriétaire à Saint-Genest de Retz, Gilberte veuve Mousset propriétaire à Saint-Genest du Retz et Marie, mariée à Gilbert Thonier, métayer à Saint Genest du Retz.
Marie Labrosse organise sa vieillesse: elle décide de vivre chez sa fille et son gendre, avec un bail à nourriture de 9 ans établi devant maitre Jouanique notaire à Gannat le 13/10/1850.
Gilbert Thonier s'engage à
la loger, nourrir, chauffer, éclairer, blanchir, entretenir et soigner tant en santé qu'en maladie; en cas de maladie la faire visiter par un médecin et de lui faire administrer les médicaments qui lui seraient indiqués par les gens de l'art
- la somme de 40 francs en numéraire
- 48 décalitres de blé froment chaque année
- 20 francs chaque année d'Antoine Jarrige
- 13 décalitres de blé froment de Pierre Jarrige
- 13 décalitres de blé de Gilberte, en somme d'argent
- la jouissance pendant les 9 ans du bail d'une terre de 17 ares et d'une maison dont l'usufruit est acquis à Marie Labrosse, situés à Saint-Genest.
Gilbert Thonier doit personnellement à Marie Labrosse 20 francs argent et 22 décalitres de blé froment en vertu de bail verbal chaque année, une compensation s'établit. Les sommes et denrées dues par Antoine, Pierre et Gilberte forment les différents prix des baux à ferme verbaux qui leur ont été consentis par leur mère, dont ils sont libérés.Marie Labrosse a accordé précédemment un bail verbal à chacun de se 4 enfants, elle continue à respecter l'égalité entre les 4....
partage anticipé
Lorsque le parent veuf possède des biens propres et l'usufruit des biens du décédé, il peut faire le partage anticipé entre ses enfants, en renonçant à l'usufruit, et en compensation recevoir une aide, et éventuellement une pension.
- exemple de Gilberte Aymard
La liste des biens tant paternels que maternels est établie et l'ensemble est partagé en 6 lots à peu près équivalents. Les lots sont attribués par tirage au sort.
La donatrice se réserve jusqu'à sa mort une pension annuelle et viagère de 230 francs que ses enfants lui paieront solidairement en l'étude de Maître Chabanon en 2 paiements égaux de leurs 15 francs chacun, le 25 décembre et le 25 juin.
- exemple de Pierre Rougier
De plus il se réserve:
- la maison qu'il occupe, chambre, cuisine, cave, colombier, jardin
- l'usufruit d'un des pommiers de chacun des 5 lots chaque année pour cueillir les fruits
- le contrat de rente d'un capital de 200 francs, avec un revenu annuel de 10 francs
- les meubles: maie à pétrir, bassinoire, pot en fonte, armoire à 2 battants fermant à clé, table à 2 tiroirs, boit de lit avec les rideaux, 3 lits en plume, traversin, couvertures, 8 draps de lit, 3 serviettes, 3 nappes, 6 fourchettes, 6 cuillers, 6 assiettes en faience, 6 tonneaux, 3 chaises une pelle à feu
Ses 5 enfants solidairement à à égale portion doivent lui verser:
- une pension annuelle et viagère de 50 francs
- 12 kilolitres 50 litres de froment bon et marchand
- 5kg d'huile de noix de bonne qualité
- 5hl de vin tel qu'il se fait dans le pays
- 500 fagots de bois sec
Pour la sureté du paiement de la pension viagère les immeubles abandonnés sont spécialement affectés par privilège au donateur.
Comme le bâtiment et le jardin que le père se réserve appartient au premier lot attribué à Jean les 4 autres enfants doivent lui verser chacun 8 francs par an pour l'indemniser de la non-jouissance, jusqu'au décès du père.
D'autre part pour les problèmes liés au partage des terres: un seul puits pour tous, des terres enclavées ce qui entraine des droits de passage etc... le père prévoit les différents accords....
- Exemple de Martial Sarrazin
Mais Martial perd peu à peu la vue. En 1866 il est déclaré « indigent », et vit avec sa femme au bourg. Cependant il n'est pas indiqué comme «assisté par la charité publique», expression employée sur le registre de recensement de 1866. Le bureau de bienfaisance juge sans doute que ses 4 enfants sont en état de le secourir....
Martial renonce à l'usufruit auquel il avait droit suivant son contrat de mariage sur la moitié des biens de la communauté. Les 4 enfants entrent en jouissance immédiatement et peuvent en disposer en toute propriété et jouissance.
Les enfants s'engagent à payer avec solidarité entre eux au père donateur comme pension alimentaire une rente annuelle et viagère de 200 francs, qui lui sera payée à son domicile en un seul terme le 11 novembre à commencer en 1868. Le père et les 4 enfants promettent de ne se faire aucune réclamation. Martial va vivre chez sa fille, la plus jeune et son gendre...
Mais le personne âgée exprime lors des accords des besoins personnels ou des préférences. Ainsi:
Marie Labrosse exige du numéraire et du blé froment
- froment bon et marchand
- huile de noix de bonne qualité
- vin tel qu'il se fait dans le pays
- fagots de bois sec
Jean Charvin demande que son linge soit raccommodé et qu'il reçoive tous les soins qui lui seront nécessaires tant en santé qu'en maladie
Joseph Prophete demande à son fils de le loger, nourrir soigner conformément à sa condition jusqu'à son décès.
Les accords familiaux conduisent parfois à des conflits .
Si la personne âgée n'a pas d'enfants
Vente de ses biens en échange d'une pension
elle peut vendre ses biens à une personne qui lui verse une pension, en général un membre de la famille.
- Catherine Bardot
Ainsi Catherine Bardot, veuve, vend sa locaterie à son frère Pierre et sa femme sous forme de rente viagère le 22/05/1869 devant maître Cherieux. Catherine leur vend également la nu-propriété de tous les objets mobiliers – l'usufruit devant être réuni à la nu-propriété à son décès.
Ils s'engagent à verser une rente viagère de 200 francs par an, en 2 termes égaux payables à l'étude le 11 novembre et le 11 mai jusqu'au décès de la « venderesse ».
Dans le cas où Catherine irait habiter chez son frère, ils devraient la soigner, nourrir, loger et entretenir, tant en santé qu'en maladie, et alors ils ne lui paieraient qu'une rente de 50 francs par an.
En effet, Catherine quitte sa maison de Paray, et en 1872 est domiciliée à Saint-Gilbert chez son frère, comme il était prévu dans le contrat de vente.... Elle y meurt en 1875.
- Marien Gournillat
En compensation Gilbert et Marien lui assureront une rente de 140 francs, accord établi devant maître Felidas le 11/04/1875.
Pourtant lors du recensement de 1876 Marien Gournillat demeure seul au Mayet, et en 1881 il ne se trouve ni au Mayet d'Ecole, ni à Saint Gilbert, sans figurer sur le registre des décès de ces 2 communes. Quant à Anne Gournillat elle décède le 07/12/1879 à Saint Gilbert...
bail à location et à demi-fruit
Anne Brerot, rentière et veuve de Jacques Bardinat, demeurant à Saint Gerand de Vaux, donne le 13/01/1852 à Pierre Levif et sa femme un bail à location et à demi-fruits pour 3 ans.
- ils cultiveront les biens qu'elle possède
- ils fumeront les terres avec le fumier fait par les bestiaux qui appartiendront aux parties
- ils feront le ménage
- ils lui donneront les soins nécessités par l'âge
- Les semences seront fournies à moitié
- ils auront la moitié des récoltes produites par les terres, les vignes et le jardin
- il pourra être élevé un cochon qui sera nourri par moitié et qui appartiendra également par moitié
Si madame Bardinat décède au cours de ces 3 années le bail ne sera ps résilié et les héritiers n'auront aucun droit sur les récoltes jusqu'à l'expiration des 3 ans.
Donation en échange de soins
Une parente âgée peut profiter d'un contrat de mariage pour faire une donation à son neveu, à charge pour lui de s'occuper d'elle.
Antoinette Cheroux, rentière à Jenzat, fait une donation à Jacques Cante, cultivateur propriétaire, au moment de son mariage en 1836. Il s'agit de biens meubles et immeubles venant de la succession de son frère et qui sont encore en indivision, Jacques Cante devant donc en faire la recherche.
La donation est faite à la charge de Jacques Cante de «loger, nourrir, entretenir, chauffer, éclairer » et d'avoir pour elle « tous les égards et ménagements », le tout en santé et en maladie, « sans quoi la présente donation n'aurait pas lieu ».
Tenus par des religieuses, il accueille les vieillards, recensés comme «vieillards à vie » et « anciennes » ou « vieilles à vie ».
Dans la région l'hospice le plus important est situé au château de Gayette entre Montoldre et Varennes.
Il reçoit les hommes et les femmes âgés et sans ressources. Ils viennent des communes avoisinantes : Varennes, Créchy, Treteau, Billy, Rongères, Saint-Loup...
En 1836 21 hommes et 20 femmes en 1856 28 hommes et 20 femmes en 1866 13 hommes et 15 femmes en 1881 28 hommes et 17 femmes
Les hommes sont âgés d'au moins 62 ans, sauf cas particulier, les femmes parfois n'ont pas encore atteint la soixantaine.
Ils sont veufs en majorité mais quelques-uns mariés et d'autres célibataires.
Le seul recensement de 1881 indique leurs anciennes professions. Sur les 28 hommes, 22 étaient cultivateurs, un tisserand, un charpentier, un marchand, un scieur de long et un sabotier. Les 17 femmes, âgées entre 66 et 91 ans, sont toutes indiquées « sans profession »....
L'hospice de Gayette est le plus connu mais il en existe d'autres sur le sol Bourbonnais.
A Saint-Pourçain l'hospice situé rue Maison-Dieu et tenu par des religieuses dès 1802 reçoit des pensionnaires âgés.
En 1886 y demeurent 8 hommes dont 5 cultivateurs ou journaliers et 6 femmes, âgés de 60 à 88 ans.
Il est remplacé en 1905 par l'asile de vieillards, une construction neuve:
Les bureaux de bienfaisance créés par la Révolution en 1796 sont gérés par les municipalités, qui connaissent « leurs pauvres » à aider : les invalides, les femmes veuves, les vieillards... La création de ces bureaux de bienfaisance est facultative, elle est laissée à l'initiative des communes. Ils se concentrent davantage dans les villes..
Le bureau est géré par une commission administrative de 5 membres, notables locaux, sous la présidence du maire. Les membres du bureau apprécient la situation des nécessiteux de la commune et établissent la liste de ceux qui recevront un secours, sans que les critères soient définis...
Le bureau de bienfaisance de Chantelle, commune de 2024 habitants en 1856, accorde cette année là une aide à 10 femmes veuves, âgées ou ayant des enfants, et à un homme, journalier de 46 ans, indigent, ayant femme et enfants ( de 13, 10 et 7 ans).
Le bureau de bienfaisance de Billy, commune de 994 habitants en 1861 secourt 13 veufs ou veuves de 55 à 80 ans, mais aussi 10 personnes, jeunes veuves avec enfants, handicapés etc..., en tout 23 personnes. Une distinction est faite entre « secouru par le bureau de bienfaisance » et « secouru par la charité », sans indication supplémentaire. Mais en 1866 il s'agit de « assisté par la charité publique », et certains « indigents » sont déclarés comme tels mais sans être secourus ou assistés, comme pour Martial Sarrazin ou Anne Chatard, veuve de 60 ans vivant avec sa petite fille de 10 ans à Billy/les Chaumes en 1866.
L'aide réside essentiellement en secours en nature.
A la fin du siècle la « Direction de l'Assistance publique », crée en 1886 prend en charge l'aide sociale...