Le métier de cultivateur


En Bourbonnais  le mode d'exploitation de faire-valoir direct est peu appliqué. Ce sont les baux de fermage et surtout de métayage (ou colonage) qui ont la faveur des « bailleurs », propriétaires, fermiers ou régisseurs. Les baux, soit verbaux soit dressés devant notaires, fixent les relations entre bailleur et preneur, pas toujours exemptes de conflits......
 
Le cultivateur  travaille donc sur place,  les bâtiments voués à l'exploitation sont situés  à côté de son habitation
Il cultive des champs,  et dispose de prairies, de prés, de vignes parfois.
Il dispose  du bétail, fourni par le bailleur, et détaillé en général sur le bail de fermage ou de colonage. Il peut posséder lui-même quelques bêtes....
Le bailleur fournit également les machines au fur et à mesure de leurs inventions, donc quasi inexistantes  au début du 19ème siècle.
Le cultivateur a besoin d'outils, très variés pour son activité très diversifiée ; en général les outils lui appartiennent.

Le nombre de personnes employées dépend de la superficie des terres à exploiter... Le cultivateur travaille rarement seul. Il privilégie l'association de travail, par choix ou par tradition. Il emploie un nombre plus ou moins élevé de domestiques. Pour certains travaux importants et ponctuels il fait appel à des journaliers payés à la journée.


L'agriculture, ou plutôt l'agronomie, est dynamique au cours du 19ème siècle. Les agronomes cherchent à partir des années 1830 des moyens pour améliorer les rendements agricoles, encore assez faibles. Plusieurs personnalités du département ont oeuvré pour l'amélioration de l'agriculture dans le Bourbonnais, avec plus ou moins de succès.
Il est intéressant de suivre l'évolution  de l'agriculture en comparant les baux  établis par Claude Grangier puis son fils Joseph Eugène, entre 1847 et 1902, pour leurs domaines situés à Saint-Gilbert.
 
Comme les fermiers et surtout les métayers doivent suivre les prescriptions des propriétaires, ce sont ces derniers qui font appliquer ou non les  techniques nouvelles.
 
Les productions bourbonnaises sont variées, car elles associent les cultures, et l'élevage. La gestion des arbres est importante.

Les finances du cultivateur sont rarement florissantes, à cause des dépenses à assurer, pour l'existence de sa famille et dans le cadre de son activité professionnelle.
Les recettes proviennent  des bénéfices sur les productions, selon les saisons. Les liquidités sont rares dans les foyers.
Le cultivateur cherche à atteindre une certaine autonomie financière, possible seulement s'il possède  des terres; d'où sa tentative d'acheter  progressivement un ou plusieurs lopins de terre.....

Pendant tout le 19ème siècle le code napoléon ou code civil établit l'incapacité juridique totale de la femme mariée qui passe de la tutelle de ses parents à celle de son mari. Elle  ne peut disposer de ses biens personnels, ni les gérer sans l'autorisation de son mari. Elle ne peut accomplir aucun acte juridique.
Dans le domaine professionnel les filles et les femmes de cultivateurs sont considérées comme «sans professions spéciale», en dehors de domestique, journalière ou bergère....
Pourtant le rôle de la femme du cultivateur est primordial pour la bonne marche de l'entreprise..... Lui incombent les tâches ménagères, l'alimentation de la famille, l'entretien de la maison et du linge, la couture, le filage, les soins aux malades et aux enfants.
Elle accomplit de plus des tâches agricoles, l'alimentation du bétail  et de la basse-cour, la garde des animaux au champ, la traite des vaches et des chèvres, la vente au marché du surplus. Elle participe aux travaux des champs qui nécessitent  une main d'oeuvre importante.
 Suivant les termes du bail la femme du cultivateur est tenue d'aider à la lessive du bailleur, selon les cas pour une participation  exceptionnelle ou fréquente ….