Le recrutement militaire
Les soldats professionnels
L'engagement est possible...
Aucun document actuellement sur les cultivateurs qui choisissent une carrière militaire....
Le service militaire du conscrit
La durée et les modalités du service militaire changent pendant tout le 19ème siècle. Mais pendant toute la période le conseil de révision permettant de vérifier les aptitudes du garçon perdure, les causes d'exemptions également.
Le garçon ayant atteint 20 ans dans l'année se présente l'année suivante au chef-lieu du canton avec les autres garçons du canton devant le Préfet du département.
Le conseil de révision
Une première liste est établie avec le nom de tous les garçons de cette tranche d'âge. Cependant des erreurs ou des oublis sont toujours possibles....
En 1849 Jean Tantot, propriétaire à Vendat étonné que son fils Jean ne soit pas présent sur la liste des conscrits se rend à la mairie de Vendat et le maire après des recherches sur les registres d'état civil de Vendat- où Jean Tantot a toujours habité- fait part de l'oubli.
Jean Tantot se rend donc auprès du juge de paix du canton d'Escurolles pour établir un acte de notoriété en présence de
- Antoinette Fourgeon, 43 ans , femme Tantot, la mère de jean Tantot
- autre Jean Tantot, 51 ans, propriétaire demeurant à Verneuil oncle et parrain
- Jean Fourgeon 53 ans propriétaire à Vendat oncle
- autre Jean Fourgeon 50 ans, propriétaire à Vendat oncle
- Jean Courrau 48 ans demeurant à Saint Pont cousin
- Jean Bournat 28 ans propriétaire à Vendat, cousin
Tous les témoins déclarent séparément
bien se rappeler que le dit Jean Tantot fils est né à Vendat le 18 octobre 1829, que ce ne peut être que par oubli que la naissance de Jean Tantot n'a point été constatée sur les registres de l'Etat Civil de la commune de Vendat dans laquelle il est né et dans laquelle ses père et mère ont toujours habité.
Seuls 3 témoins signent: Jean Tantot, l'oncle et parrain, Jean Courrau et Jean Bournat...
Et Jean peut alors participer au conseil de révision...A partir de la liste des conscrits de l'année sont examinés les cas d'exemptions possibles.
Un conseil est formé dans chaque chef-lieu de canton, vers le mois de mai, car le décret annuel qui fixe le nombre de recrus nécessaires paraît vers le mois d'avril.
Le Préfet du département, ou son représentant, préside le conseil, avec le Général commandant le département, avec un conseiller de la préfecture, un membre du conseil général, un membre du conseil d'arrondissement, et 3 militaires.
Pour la classe 1857 ces 3 militaires sont monsieur de Cappe, sous-intendant militaire, monsieur Parquet, commandant le dépôt de recrutement, et monsieur Vallet, chirurgien major.
Les jeunes garçons sont tous examinés pour déterminer ceux qui sont « propres au service »
Ainsi Germain Bernard (classe 1853) réside à Moulins, à la maison d'arrêt
L'absence peut être due également pour un déplacement professionnel....
Les exemptions pour raisons de santé
- défaut de taille (inférieure à 1,566m)
comme Gilbert Cour classe 1845 : 1,38m et André Devernes classe 1833 1,52m
- faiblesse de constitution,
comme François Gueret classe 1853,
rachitisme, difformité du bassin, déviation de la colonne vertébrale, incurvation du rachis, gibbosité, hypertrophie du cœur, asthme, suites de pleuropneumonie, phtisie pulmonaire...
- problèmes des membres supérieurs
- problèmes pour la marche
- problèmes de vue
cataracte, perte d'un œil, perte des cils des 2 yeux, blépharite ciliaire, taie sur oeil droit, strabisme,
cécité (perte des 2 yeux) comme Joseph Fayolet (classe 1853) musicien de Chantelle (ses parents sont cultivateurs)
- bégaiement Pierre Peraud (classe 1823)
- surdité comme Claude Gueret (classe 1884)
Mais il ne suffit pas de se dire sourd, comme Jean Servet (classe 1853, la surdité doit être vérifiée. Ainsi Jean Servet est déclaré bon pour le service alors que Jean Dumas (classe 1855) est exempté car sa surdité a été constatée.
- idiotisme comme Antoine Devernes (classe 1837, et en plus difformité des pieds, pieds plats)
- problèmes cutanés :
scrofules, teigne, dartres, abcès cutanés, alopecie etc....
- problèmes circulatoires :
varices, varicocèle, hydrocèle volumineux
- hernie, goitre, épilepsie etc...
- atrophie ou absence de testicule(s); plusieurs cas classe 1875
Les exemptions pour raisons familiales
- aîné de veuve :Jean Baptiste Mousset classe 1852
- aîné d'orphelins :Louis Mousset classe 1846
- frère militaire :Jean Thevenet classe 1872 et Antoine Devernes classe 1859
- fils unique d'un père aveugle
- fils de septuagénaire: Antoine Bathelaix classe 1875 de Gannat
- frère mort au service/sous les drapeaux:Gilbert Soisson classe 1862 de Billy et Antoine Chatel classe 1875 de Jenzat
Cela ne veut pas dire que tous ceux qui sont recrutés sont en parfait état :
certains sont versés dans les services auxiliaires, comme :
- Jacques Sauvestre mauvaise vue 1,69m
- Gilbert Simonin classe 1886 pointe de hernie à droite 1,69m numéro 1163 (mais 4ème partie de la liste de recrutement- liste de service vide)
D'autres sont jugés bons pour le service actif malgré problèmes de santé
- François Favier classe 1861 : 1,64m rhumatisme à la jambe gauche
- Pierre Boissonnet classe 1840 1,60m faiblesse d'estomac
- Martial Devernes classe 1873 vue basse
- Gilbert Sarrazin classe 1845 1,65m difformité du genou
- Jean Sarrazin classe 1827 1,64m légère claudication, bancal
Certains handicaps incompatibles avec l'activité de soldat, comme des problèmes pour la marche ou pour le maniement des armes (main, vue etc...) n'empêchent pas le jeune homme de mener une vie d'adulte normale, en travaillant et en fondant une famille. C'est aussi le cas de ceux qui ont été éloignés de la vie militaire pour "absence de testicules":
Ainsi Gilbert Grobost de la classe 1875 cultivateur à Sussat/ les Brandes, né le 07/08/1855 se marie à Chezelle le 08/11/1880 avec Marie Goujean/Goujon, âgée de 19 ans, fille de cultivateurs à Taxat-Senat. Leur fille Petronille naît à Sussat/les Brandes le 16/11/1885.
La visite médicale lors du conseil de révision avait sans doute été très rapide...
Ceux qui sont « propres pour le service » mais dispensés peuvent renoncer à la dispense. C'est le cas de Antoine Ferrandon de la classe 1858, originaire de Bizeneuille, dispensé comme «étudiant ecclésiastique », il est alors envoyé comme contre-maître dans une colonie pénitentiaire.Le tirage au sort
Une deuxième liste permet de préparer le tirage au sort, en fonction du nombre de soldats nécessaires. Chaque garçon considéré a reçu un numéro.
En cas d'absence justifiée c'est le maire de la commune tire le numéro: c'est le cas de Germain Bernard de la classe 1853, qui réside à Moulins (à la maison d'arrêt).
Le remplacement militaire
Avant même le rétablissement du service national qui se prépare en 1818 par la loi Gouvion-Saint Cyr les familles concernées tentent d'y échapper, car le recrutement se fera par tirage au sort et il sera possible d'acheter un remplaçant.
Ceux qui tirent un « mauvais numéro » peuvent se faire remplacer. Il faut que le conseil de révision autorise le remplaçant, qui bien sûr doit être reconnu apte au service. Si le remplaçant une fois en service déserte, le remplacé doit soit présenter un autre remplaçant soit partir lui-même.
Qui décide de s'engager comme remplaçant? soit celui qui a tiré un bon numéro mais qui est attiré par la somme offerte, soit celui qui revient et est prêt à repartir...
Le remplacement d'un homme peut être une solution pour un jeune de toucher une somme importante, mais peu de cultivateurs se décident à partir au loin pour si longtemps, et avec tous les risques...
Les remplaçants rencontrés:
- Joseph Dubord journalier à Vichy remplace Jean Fournier fils de propriétaire au Mayet d'Ecole en 1834
- Pierre dit Cabouton, enfant naturel tailleur d'habits à Jaligny remplace Charles Garachon cultivateur à Montaigut en 1849.
- Jean Rebit ouvrier scieur en long à Rongères remplace Pierre Mechin cultivateur à Langy en 1868
L'achat d'un homme est très onéreux, peu de fils de cultivateurs peuvent se le permettre. Pour les plus pauvres le seul espoir c'est un tirage au sort favorable. Pour les propriétaires cultivateurs l'achat d'un remplaçant peut être envisagé, mais cela pose la question de l'égalité entre les enfants. Alors selon les cas la somme dépensée pour le remplaçant est donnée en avance de hoirie ou non, de même que pour la dot des filles
La somme déboursée varie entre 800 francs et 2800 francs. Le tarif est plus élevé lorsqu'il y a un intermédiaire entre le remplacé et le remplaçant, qui garantit un autre homme en cas de désertion....
Pierre Mechin cultivateur à Langy, de la classe 1868, se fait remplacer par Jean Rebit, de la même classe, ouvrier scieur de long à Rongères. L'indemnité est fixée devant maître Thyraud le 11/10/1869 à 1300 francs à payer dans 5 ans, avec intérêts à 5 % pendant une année seulement.
Les paiements du principal et de l'année d'intérêt devront être effectués à Varennes en l'étude du notaire, à la charge par Mechin de faire adresser à Jean Rebit dans la garnison où il se trouvera alors et ce à ses frais seuls.
Jaques Mechin, le père, se constitue caution de son fils pour le paiement de la somme et de ses intérêts.
Le recours à un "agent d'affaires" semble plus efficace et plus sûr mais très couteux, pour trouver une remplaçant et éviter que celui-ci déserte et oblige le remplacé à partir lui-même....
Le 17/02/1850 François Trialoux, cultivateur à Loriges charge devant maître Guillerault Benjamin Berthet agent d'affaires de faire en temps utile et à ses frais toutes les démarches nécessaires pour parvenir à l'admission d'un remplaçant pour le compte de son fils Claude de la classe 1848, moyennant la somme de 1060 francs.
Devant le notaire maître Bellaigue au Mayet d'Ecole, Joseph Dubord s'engage
- à remplacer Jean Fournier pendant tout le temps prescrit par la loi,
- à se rendre directement au corps qui lui est désigné,
- de faire son service avec zèle et exactitude et à la satisfaction de son chef,
- de faire en sorte que le fils Fournier ne soit à aucun moment inquiété ou recherché.
La somme de 1350 francs portera intérêt de 5 % par an à partir de la signature jusqu'à son remboursement et l'intérêt sera exigible tous les 3 mois.
Antoine Borot propriétaire à Cusset, l'intermédiaire, se rend garant et responsable de la désertion de Joseph Dubord et s'engage au cas où le fils Fournier serait appelé à servir à fournir à ses frais un second remplaçant ou une suite de remplaçant jusqu'à ce que le fils Fournier ne puisse être aucunement inquiété. Dans ce cas la somme de 1350 francs lui appartiendrait.
François Valanchon, directeur de la Caisse militaire à Moulins s'engage à trouver un remplaçant pour Jean Bidet, cultivateur à Lafeline moyennent une indemnité de 2900 francs payable à l'Etude de maître Cherieux 13 mois après l'admission du remplaçant, avec 6 % d'intérêts payables avec le capital. En cas de désertion du remplaçant monsieur Valanchon est tenu de trouver un autre remplaçant..
Certains agents d'affaires répartis dans plusieurs régions françaises se regroupent en sociétés pour trouver des remplaçants aux garçons voulant éviter le service militaire:
- Edmond Levy, agent d'affaires demeurant à Nancy, actuellement à Varennes
- Charles Levy, agent d'affaires et fabricant de savon à Clermont-Ferrand
- Wolf Hirsch agent d'affaires et propriétaire à Delhingen Bas-Rhin
- Ernest Pierre, agent d'affaires à Nancy
- Leon Levy, négociant à Schalbach (Meurthe)
- Aaron Israel, ancien agent d'affaires à Nantes
Il s'engage le 21/12/1869 à faire admettre dans un délai de 6 mois un remplaçant pour le compte de François Guillien, fils majeur de Jean Guillien, propriétaire cultivateur.
Le traité est fait moyennant une indemnité de 2200 francs qui sera exigible dans un délai de 13 mois à partir du jour de l'admission du remplaçant. Jusqu'au parfait paiement, Jean Guillien s'oblige à payer les intérêts de 5%.
En cas de désertion du remplaçant la société de remplacement militaire sera tenue de fournir un autre remplaçant ou d'autres si nécessaire, jusqu'à la libération totale du remplacé.
Des pères, dont certains cultivateurs, s'associent pour former une Bourse, pour faciliter l'achat d'un remplaçant au service militaire.
Le 28/02/1850 une bourse commune est établie à Saint-Pourçain en l'étude de Maître Guillerault dans l'intérêt des jeunes conscrits de la classe 1849. 15 pères s'engagent pour leur fils :
- 1 propriétaire fermier de Bayet
- 9 propriétaires cultivateurs de Paray, Bayet, Bransat, Sanssat(???), Lafeline, Fleuriel, Theil
- 1 négociant de Saint-Pourçain
- 2 propriétaires de Cesset, Bransat
- 1 boucher de Saint-Pourçain
- 1 tailleur d'habits de Saint-Pourçain
Le surplus sera distribué entre les souscripteurs appelés à faire partie du contingent, dans la proportion des versements faits par chacun d'eux. Ceux qui seront exemptés ne pourront rien y prétendre.
Le tirage au sort a lieu le 28/02/1850 à Saint-Pourçain, au Montet le 01/03, à Chantelle le 02/03.
Sur les 15 souscripteurs 3 ont été exemptés pour cause de réforme et 4 ont tiré un grand numéro.
Le 08/06/1850 a lieu le partage de la Bourse entre les 8: Gabriel Seramy, Gilbert Jouannet, Jean David, Pierre Pacaud, Jacques Boucaud, Louis Thevenin , Jean Merat, Gilbert Moret.
Le montant des mises s'élève à 5500 francs. Le notaire reçoit 110 francs.
Les ayant droit au partage avaient misé 3100 francs, il revient à chacun 173,85 francs pour 100 francs du montant de sa mise. Ceux qui avaient misé 400 francs reçoivent chacun 695,48 francs et celui qui avait misé 300 francs (Gilbert Moret), 521,60 francs.
Avec 1095,48 francs les 7 peuvent à peine payer un remplaçant, pour Gilbert Moret 821,60 francs c'est sans doute insuffisant....
Pour éviter le service militaire à leur fils des parents sont prêts à payer des sommes très importantes qu'ils ne possèdent pas, qu'ils doivent donc emprunter, quitte à hypothéquer leurs biens immeubles- quitte à tout perdre s'ils ne sont pas en mesure de rembourser....
C'est le risque que prennent Gilbert Boucaud et sa femme, propriétaires cultivateurs à Saulcet pour leur fils Jacques de la classe 1849.
Ils chargent le 08/12/1850 Jérome Meunier, propriétaire et agent d'affaires à Moulins de faire toutes les démarches nécessaires pour parvenir à l'admission d'un remplaçant pour leur fils moyennant une indemnité de 1275 francs, sous forme d'un billet à l'ordre de monsieur Meunier, payable 14 mois à dater du jour de l'admission du remplaçant. Pour la garantie du paiement les époux Boucaud hypothèquent leurs biens immeubles situés dans la commune de Saulcet qui consistent en bâtiment d'habitation et d'exploitation avec jardin, terres et vignes sur une superficie d'environ 60 ares....
Ils s'engagent tous solidairement pour payer un remplaçant: il s'agit de Pierre dit Cabouton, qui accepte la somme de 800 francs, qui sera payée dans un an à partir de l'accord avec intérêt de 5%.
Pour garantie la somme les 4 membres de la famille Garachon ont hypothéqué bâtiments d'habitation et d'exploitation situés à Montaigut le Blin.
Toute la famille est donc liée par cette dette. Charles le jeune semble particulièrement choyé, il est le seul à signer, il a donc été scolarisé...
Gilbert Guyon et Antoinette Meunier, cultivateurs à Jenzat ont versé la somme de 2500 francs, pour libérer leur fils aîné du servie militaire. La moité de cette somme provient des deniers de la communauté conjugale. Au moment de dicter son testament en 1855 Antoinette dispense ce fils de rapporter à la succession cette somme employée à sa libération du service.
- les parents Forest
- le nouveau couple Paul et sa femme
- Georges
si Georges Forest est appelé par le sort à servir sous les drapeaux il sera remplacé au service militaire aux frais de la société
Ils ne négligent pas pour autant leur fille Anna, alors âgée de 16 ans, puisque la société
fournira aussi Anne Forest lorsqu'elle se mariera un trousseau conforme à sa position
Le 14 avril 1837 devant maître Liandon notaire à Saint Germain des Fossés Gilbert Bazile et Françoise Poput font donation à leur fils Pierre d'un corps de bâtiment situé à Varennes et de meubles, le tout évalué à un revenu annuel de 75 francs.
Pierre est né le 10 janvier 1816 il est donc sur le point de passer le conseil de révision et s'il tire un mauvais numéro devra partir pour un long service militaire. Les parents ne peuvent s'y résoudre...
Les donateurs ayant le plus grand désir de faciliter leur fils soit dans son établissement ou pour assurer contre la chance du sort pour le recrutement.....
De plus la mère et le père de Françoise Poput sont décédés en 1829 et en 1836 à Saint Germain des Fossés, et la succession n'est pas encore réglée. Elle fait donc donation à son fils Pierre de ses droits non encore liquidés pour qu'il les retire à son profit.
Le donataire est autorisé
- soit à hypothéquer les biens donnés pour pouvoir emprunter la somme nécessaire
- soit à vendre les biens : dans ce cas il s'engage de loger ses père et mère et de les entretenir
En effet par cette donation ils se dépouillent de leurs biens et de leurs moyens de subsistance, ils font confiance à leur fils pour les entretenir.
Si François Trialoux charge un agent d'affaires de trouver un remplaçant pour son fils Claude, il établit un autre accord avec son fils devant notaire:
Claude Trialoux s'engage à titre de louage de travailler comme domestique et pendant 6 ans sous la direction selon les ordres et pour le compte de son père.
François emploiera son fils à faire tous les travaux qu'il lui commandera. Si Claude partait travailler ailleurs il serait tenu de rapporter et remettre à son père les gages qu'il aurait gagnés pendant son absence jusqu'à l'expiration du bail. Ce louage est fait moyennant une somme de 2060 francs que le père s'engage à payer à Benjamin Berthet, pour le remplacement de Claude..
Les coupables de délits
Joseph Gauthier, vigneron à Huriel, de la classe 1858 a été condamné le 11 mars 1859 par le tribunal de police correctionnel de Corbeil (seine et Marne) à 6 mois de prison pour vagabondage. Le jugement a été confirmé par la Cour Impériale de Paris le 12 avril 1859 qui l'a condamné en outre à 5 ans de surveillance de la haute police. Il part ensuite comme appelé pour le 8ème régiment de ligne le 23 octobre 1859, arrive au corps à cette date et y est immatriculé le dit-jour.
Les insoumis
François Martin, natif de Chantelle, est déclaré "conscrit réfractaire" et placé au 6ème dépôt de Toulon. Atteint de fièvre il est hospitalisé le 2 septembre 1811 à l'hôpital militaire de Toulon où il meurt au bout d'une semaine, "par suite de fièvre". L'extrait mortuaire arrive à Chantelle le 26 décembre 1811, le maire de la commune transcrit l'acte sur le registre en présence du père et de l'oncle du décédé, vignerons.
Guillaume Neuville, natif de Saint-Pourçain, conscrit, effectue son service militaire au 7ème dépôt de réfractaires n°8, 106). Il avait donc été envoyé au fort de l'Ile de Ré, comme mesure disciplinaire.
Agé de 25 ans il entre à l'hôpital civil de Saint Martin Ile de Ré le 22/07/1811 et y décède le 05/08/1811. L'avis de son décès n'arrive à la mairie de Saint-Pourçain que le 22/04/1812, en suivant la succession de transmissions administratives habituelles.
Sous le premier Empire la poursuite des insoumis a été très suivie, les besoins en hommes étant très importants, par la suite les insoumis continuent à être recherchés
Ainsi François Brunat, journalier du canton de Montmarault, de la classe 1856, déclaré insoumis le 6 janvier 1858 est arrêté par la gendarmerie le 13 mars 1858. Le conseil de guerre permanent de la 19ème D.M. Le condamne le 7 avril à un mois de prison.
A l'expiration de la peine il est dirigé sur le 5ème régiment de ligne le 23 avril. Il part de Bourges le 18 mai 1858 et arrive au corps le 13 juin.
La troisième liste est la liste de recrutement
elle comporte le numéro matricule indispensable durant tout le service militaire, et le nom du régiment d'incorporation.
- Jean Sarrazin classe 1827 5ème de ligne numéro 4833
- Pierre Boissonnet classe 1840 62ème de ligne numéro 120771
- Gilbert Sarrazin classe 1845 7ème infanterie légère numéro 13283
- Grégoire Devernes classe 1857 10ème de ligne numéro 9336
- Jean Neury classe 1859 67ème de ligne numéro 9048 puis 99ème infanterie 1er bataillon 5ème compagnie
- Louis Mousset classe 1859 55ème de ligne numéro 9159
- Jean Bonjean classe 1863 2ème régiment carabiniers numéro 5094
- Pierre Bardot classe 1866 12ème de ligne numéro 4051
- Jean Gausse classe 1868 58ème ligne numéro 4042
- Martial Devernes classe 1873 26ème artillerie numéro 1037
la préparation du départ
Ainsi Henri Detruit, de la classe 1848 propriétaire cultivateur à Gannat, faubourg Saint Etienne, fait procuration à son frère aîné (même profession et même domicile) devant Maître Jouanique le 04/11/1849. Celui-ci aura le pouvoir en son nom de gérer et administrer activement comme passivement ses biens et affaires présentes et à venir:
- recevoir tous loyers, fermages, intérêts et autres revenus échus ou ou à échoir
- acquitter toute somme due par le constituant
- recueillr toutes successions échues ou à échoir
- actif: bâtiments à Gannat Saint Etienne et 50 ares de terres à Gannat et Mazerier et 800 francs, prix de vente consentie par les père et mère le 26/12/1846 à Pierre Meunier
- passif: dettes
C'est pour cette raison que le même jour et devant le même notaire François Detruit cède à son frère les droits mobiliers qui lui appartiennent , à la charge par Henri de payer la part que François aurait à acquitter dans les dettes des 2 successions.
Ne se trouve pas compris dans la cession le 1/6 revenant au cédant dans la somme de 800 francs due par Pierre Meunier, cette somme devant servir à éteindre une dette de pareille somme à la charge des dites successions
D'autre part François Detruit délaisse à titre de bail à ferme pour 6 ans à son frère Henri la part et portion lui revenant dans les immeubles moyennant un fermage annuel de 20 francs à payer chaque année le 11 novembre.
- Jean Robert Gournillat 1895 36ème régiment d'artillerie réformé pour néphrite chronique en 1898
- Gilbert Sarrazin 1845 revient avec une pension en 1849 (suite à une blessure à la main)
- Antoine Favier 1853
- Martial Deverne 1860
- Pierre Gervais Cour
- Antoine Boissonnet 5ème régiment d'infanterie de ligne
- Antoine Thevenet 1866
le père est atteint d'une maladie qui le met dans l'impossibilité de se livrer à aucun travail pénible et que ce qu'il peut gagner est bien insuffisant pour subvenir au besoins de sa famille composée de sa femme et deux enfants encore fort jeunes et incapables de gagner leur vie.
Cependant en 1896 Claude n'est pas recensé à Montoldre, avec ses parents et sa plus jeune soeur. L'autre fille est domestique...
Jacques Jouat, soldat de la classe 1888 forme une demande d'envoi en congé de soutien de famille en 1891. L'avis du conseil municipal de Montoldre est favorable à la demande.
Quelle est la situation de la famille Jouat?
- Blaise Jouat 73 ans, sa femme Jeanne Fugier 65 ans
- Philippe Jouat 44 ans leur fils et sa femme Claudine Levif 37 ans
- leurs enfants Charles 16 ans, Blaise 15 ans, François 10 ans, Claudine 7 ans, Marie 1 an
- Etienne Fayet 33 ans gendre du chef et sa femme Marie Jouat 29
- leur fils Jacques 8 ans
- Antoinette Guyot 87 ans, la belle-mère du chef.
On peut se demander ce qui justifie la demande de renvoi au foyer de Jacques...
C'est le cas de François Guinatier en 1891. Agé de 20 ans il vit avec sa mère, aubergiste à Montoldre. Le père est mort en 1884 âgé de 34 ans, journalier à Valençon.
D'après le conseil municipal François et sa famille sont dans l'indigence la plus complète...
Il semble que les cas de renvoi dans le foyer se multiplient et créent des plaintes. La loi du 15 juillet 1889 prévoit que le maire doit présenter au conseil de révision cantonal une délibération sur la situation des garçons de la commune qui ont été renvoyés dans leurs foyers comme soutien de famille par l'autorité militaire...
Lors du conseil municipal du 3 mai 1891 le maire de Montoldre précise qu'aucune plainte ne lui a été portée.
Qu'en est-il de la province?
Le nouveau maire de Saint-Felix, Henri Croizier Ladouaire raconte le 12 décembre 1830 dans le registre des délibérations du conseil municipal l'organisation de la garde nationale pour sa commune.
Tous les habitants de 18 à 60 ans ont été convoqués, très peu ont manqué à l'appel.
Le maire ne précise pas que la tenue doit être payée par le garde lui-même ce qui élimine les indigents.
Les officiers et les sous-officiers sont élus :
- commandant de la compagnie:
Gilbert Emmanuel de Fradel fils: 25 ans, propriétaire. Son père Jean Nicolas était le maire jusqu'en aout 1830 et le sera de nouveau en 1839. il est propriétaire au chateau Tremblet.
- sergent major:
- sergents (anciens militaires)
Jean Emery: 29 ans laboureur à la Brosse
- caporaux (anciens militaires)
Jean Chatard: 28 ans vigneron à Bouvart
Pierre Ruez (pas trouvé sur les registres d'état civil et sur le recensement de 1836)
Gilbert Rambert: 34 ans vigneron à la locaterie Lafont
Barthelemy Saint-André: 36 ans vigneron à Lorat
- porte-drapeaux
Il s'agit de former une force armée locale pour éventuellement maintenir l'ordre public et la sureté des personnes et des propriétés. Le rôle de la garde nationale de Paris incite les communes à organiser leurs propres gardes nationales. Le maire de Saint-Felix, petite commune, ne veut pas être en arrière "du mouvement généreux des autres communes"...
Est ce du patriotisme? du zèle? de l'opportunisme? D'après le maire il s'agit d'enthousiasme, de dette envers la patrie, de mouvement généreux...
Les gardes nationales s'organisent suivant la loi du 22 mars 1831. Les effectifs à Saint-Felix sont augmentés. les officiers jurent
fidélité au Roi des Français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume
et signent leur serment.
En 1842 l'effectif de la garde de Saint-Felix est de 72 individus, dont 42 forment la réserve et 30 le service ordinaire.
La répartition entre les 2 est faite par le conseil de recrutement de la commune : ne sont appelés au service ordinaire que ceux qui sont en mesure de supporter les frais d'équipement (habillement et armement)