Les étapes de la vie paysanne


Les enfants sont élevés par leurs père et mère en général. Les plus chanceux fréquentent une école.
L'enfance dure peu pour les enfants des cultivateurs,  ils accomplissent rapidement des tâches en fonction de leur âge et de leurs capacités, chez leurs parents ou placés comme domestiques.
Les intérêts des enfants orphelins mineurs sont représentés par le tuteur et le subrogé-tuteur. C'est le juge de paix du canton qui préside le conseil de famille. C'est le notaire ensuite qui contrôle les comptes de tutelle. Le sort de l'orphelin est décidé devant le juge de paix par le conseil de famille. L'émancipation de l'orphelin ayant atteint ses 18 ans est possible.

L'entrée dans la vie adulte est marquée pour le garçon par le conseil de révision suivi ou non du service militaire puis par  le mariage, et pour la fille uniquement par le mariage...
Les mariages rencontrés ne présentent pas d'écarts importants de milieu social entre les 2 familles. La différence d'âge des conjoints pour le premier mariage est rarement exagérée. Les futurs époux doivent avoir le consentement de leurs parents.
Dès la célébration du mariage le couple intègre le domicile choisi, soit auprès de la famille de la mariée, soit celle du marié, soit plus rarement un domicile indépendant.
Le contrat peut être établi, avant la célébration du mariage, chez le notaire, Il fixe le régime matrimonial choisi, les conditions de donation au dernier vivant, le trousseau de la future, et l'apport du futur, et éventuellement le lieu d'installation du nouveau couple.

Le jour de la célébration du mariage les nouveaux époux commencent donc leur vie d'adultes, le plus souvent dans le cadre familial et y restent un certain temps.
Les maisons des fermiers et surtout des métayers obligent à une certaine promiscuité.
Ce n'est que progressivement que le jeune couple peut acquérir  des objets de ménage et de travail pour pouvoir s'installer d'une manière autonome.....Les biens propres au nouveau couple sont peu nombreux.
Le nouveau couple  travaille avec les parents, selon des modalités variables, en général prévues dans le contrat de mariage, relation maître/domestique, cohabitation à titre de colon partiaire ou  association dans une société de travail.

Les enfants naissent en général au domicile de leurs parents. Habituellement c'est le père qui déclare la naissance. 
Le choix du prénom  ne sert pas à « individualiser » le nouvel enfant. Le fils porte souvent le même prénom que son père, son grand père, son oncle et même son frère.
On peut se faire une idée du trousseau de naissance des enfants.
Le nombre d'enfants par couple  est variable. L'écart entre 2 naissances est d'environ 2 ou 3 ans.
Les naissances gémellaires  sont rares.

Les crises conjugales n'arrivent que peu sur la place publique. Cependant des voisins ou voisines peuvent colporter leurs témoignages ou leurs suspicions concernant des relations adultères....
En général ces racontars sont considérés par les autorités comme des calomnies pouvant nuire à la réputation des personnes visées. Les bavard(e)s sont alors condamné(e)s pour insultes.Le mari trompé peut se manifester lui-même.

Le décès d'un des conjoint signifie la fin de la communauté conjugale, d'où des questions de partage et d'héritage.
En général le veuf se remarie très rapidement. Pour la femme le remariage n'est pas aussi fréquent, cependant il est  la solution la meilleure.... Le contrat de mariage dans le cas d'un remariage est important quand des enfants existent du premier lit. Il ne diffère pas fondamentalement d'un contrat de premier mariage.

La vieillesse est une période difficile, quand les personnes âgées ne sont plus en état de participer au travail, et d'autant plus pour un veuf ou une veuve.
L'homme vieillissant peut se contenter de travailler comme journalier.
Devant notaire il peut établir des accords familiaux avec ses enfants.
Si la personne âgée n'a pas d'enfants elle peut vendre ses biens à une personne qui lui verse une pension viagère.
S'il n'a pas d'autre solution elle va à l' hospice, comme « vieillard à vie » et « ancienne » ou « vieille à vie ».
La bienfaisance publique par l'intermédiaire des bureaux de bienfaisance gérés par les municipalités, apporte un soutien aux nécessiteux.