Marguerite Coulon

Née le 04/01/1807 à Taxat elle est le premier enfant de Joseph Coulon et de Gilberte Chesseret, cultivateurs aux Toureaux. Marguerite a d'abord un frère, Jean Baptiste, le 14/05/1809, puis une soeur Marie le 08/02/1812, et enfin  Gilbert, le 25/03/1815.

Son mariage

Marguerite se marie le 08/07/1831 à Taxat-Senat avec Pierre Mousset, le 27 Messidor an XII à Senat. Pierre est veuf de Jeanne Chesseret avec un fils Louis.

Les parents de Pierre sont morts à Senat, Pierre vit en communauté avec sa tante paternelle Marie Mousset (sœur de son père décédé), son mari Pierre Boissonnet et leurs enfants au domaine de la Chaume de Senat, domaine occupé par la famille Mousset/Boissonnet depuis longtemps (cité en 1808 par exemple).

Association familiale

Marguerite intègre donc une communauté formée de 3 couples: Pierre Boissonnet et Marie Mousset, les chefs, François Boissonnet et Madeleine Biastre, Pierre Mousset et Marguerite Coulon.

Le premier enfant de Pierre Mousset et Marguerite, Jean Baptiste, prénom de son oncle maternel, naît le 23/11/1832 à la Chaume de Senat (Taxat-Senat)

Le 22/11/1834 Marie, la sœur de Marguerite, épouse à 22 ans Antoine Boissonnet 27 ans cousin germain de Pierre Mousset, revenu du service militaire. Le mariage est urgent car Marie attend un enfant: Marguerite naît le 01/02/1835 à la Chaume soit 2 mois après le mariage..…

Marie rejoint la communauté Boissonnet et se trouve donc en communauté avec sa sœur Marguerite. Avec le mariage d'Antoine, la communauté Boissonnet est constituée de 4 couples.

En 1836 Le chef de la communauté reste Pierre Boissonnet époux de Marie Mousset, âgés tous les 2 de 70 ans (environ!). La communauté emploie un domestique, âgé de 18 ans. Chaque couple a plusieurs enfants :

  • François et Magdeleine Biastre 33 ans ont un fils Jean 4 ans. Les enfants de François issu de son premier mariage vivent avec eux : Solange 17 ans, Pierre 15 ans, Solange 6 ans.

  • Antoine et Marie Coulon 24 ans ont une fille Marguerite d'un an, née le 01/02/1835 au domaine de la Chaume

  • Pierre Mousset 32 ans et Marguerite Coulon ont un fils Jean, âgé de 3 ans et Louis, issu du premier lit, âgé de 9 ans

 

Chez Pierre et Marguerite Jean Baptiste est suivi de Gilbert, qui naît le 12/02/1837 et de Louis/Pierre né le 26/12/1839.

En 1841, au moment du recensement Pierre Boissonnet vient de décéder, le 09/04 à 80 ans, dans sa maison à Senat. Ce sont ses 2 fils, François, 46 ans et Antoine, et son neveu Pierre Mousset qui déclarent le décès. Marie sa veuve, âgée de 80 ans vit auprès de ses fils et de son neveu.

C'est François, fils aîné, qui prend la direction de la communauté. Ils sont « fermiers »

Son veuvage

Pierre Mousset meurt le 06/05/1846 à la Chaume de Senat, juste un mois après la naissance de sa fille Louise : le 03/04/1846. Jean-Baptiste, l'aîné, n'a que 13 ans, suivi de Gilbert 9, ans, Louis 6 ans et Louise un mois....

Normalement après le décès d'un père de famille un conseil de famille doit désigner tuteur et subrogé tuteur- mais les recherches suite au décès de Pierre Mousset n'ont rien donné pour l'instant.

Métayère avec son beau-fils

En 1846 Marguerite Coulon, veuve, est recensée comme métayère à Senat avec Louis Mousset, son beau-fils, âgé de 20 ans et ses 4 enfants mineurs, Jean 13 ans, Gilbert 9 ans, Louis/Pierre 6 ans et Louise 2 mois.

Louis, de la classe 1846, est convoqué en 1847 au conseil de révision à Chantelle ; Il mesure 1,65m et bien que déclaré bon pour le service, est exempté comme aîné d'orphelins.

La communauté Boissonnet à la Chaume n'existe plus, les 3 couples se sont séparés.

Marguerite seule avec ses enfants

Louis Mousset quitte sa belle-mère et des demi-frères et sœurs car il se marie le 05/02/1850 à Saint Bonnet de Rochefort avec Marie Roux. Il intègre la famille de son épouse au domaine de la Font-Chambert.

Les enfants de Marguerite partent comme domestiques les uns après les autres

En 1851 Marguerite, « colon » à Senat, de 44 ans, vit avec ses 3 enfants Gilbert 14, Pierre 11 et Louise 5 ans, mais il est peu vraisemblable qu'elle dispose d'un contrat de colonage avec des enfants encore si jeunes...Elle ne peut que travailler comme journalière...

Quant à Jean Baptiste, l'aîné, il est placé comme domestique à Taxat-Senat. Né en 1832, il passe le conseil de révision pour la classe 1852 organisé le mercredi 15 juin 1853 à Chantelle. Jean-Baptiste est exempté de service militaire comme aîné d'une veuve.

Libéré du souci d'un départ au service militaire il se place comme domestique à Bayet et pense au mariage. Il épouse le 17/07/1855 à Bayet  Antoinette Peraud, âgée de 17 ans, fille de Pierre Peraud, métayer et de Marie Bardin à Bayet les Morandes. Marie/Marguerite, journalière à Taxat-Senat est présente et consentante au mariage de son fils. Jean Baptiste intègre la communauté familiale Peraud, et reste donc très éloignée de sa mère.

En 1856 Marguerite a 49 ans et elle vit seule avec sa fille Louise, seul l'aîné vit dans une commune éloignée, les autres fils travaillent comme domestiques dans les environs.

Le deuxième fils de Marguerite, Gilbert, âgé de 19 ans est domestique avec 10 autres domestiques à Senat chez Michel Roumeau, métayer et Louis appelé Pierre, 16 ans, à Ussel au village de Leu chez André Baury régisseur.

De la classe 1857 Gilbert est convoqué au conseil de révision à Chantelle le 16/05/1858. Il est exempté pour faiblesse de constitution.

Le plus jeune, Louis, appelé Pierre, de la classe 1859 passe devant le conseil de révision à Chantelle le 25/05/1860. Il est domestique à Taxat. Mesurant 1,63 m et ne présentant aucune infirmité il est déclaré bon pour le service. Comme il tire le numéro 6 il est incorporé. Il part comme appelé pour le 55eme de ligne le 24/10/1860, et arrive au corps le 20/11, immatriculé sous le numéro 9159.

Marguerite seule

En 1861 Marguerite vit seule, comme journalière, à Senat. Tous ses enfants l'ont quittée :

L'aîné de Marguerite, Jean Baptiste a une troisième fille, Antoinette à Bayet le 25/02/1861. Louis, le beau-fils de Marguerite se trouve à Bayet au moment de la naissance; Il est témoin lors de la déclaration avec le père et l'oncle maternel de l'enfant. Cela montre que les liens familiaux ne sont pas rompus.

Gilbert, âgé de 23 ans est domestique avec 2 servantes chez Gilbert Allier et Madeleine Bourgougnou, propriétaires à Senat avec leurs 3 enfants de 15 à 22 ans.

Louise quant à elle, âgée de 15 ans en 1861 est placée comme domestique, également à Senat, chez la famille Roumeau, chez laquelle son frère Gilbert travaillait précédemment. Ils emploient 8 domestiques. Louise ne s'est pas éloignée beaucoup de sa mère et de son frère Gilbert.

Mort de son plus jeune fils au service militaire

Louis, le seul incorporé, effectue son service militaire, qui se termine prématurément et tragiquement. Entré à l'hôpital militaire de Marseille le 13/04/1861 Louis y est décédé le 18 à 5heures du matin, par suite de sipèle malin de la face. L'extrait envoyé à Taxat Senat est délivré à titre de « simple renseignement » .

En 1866 Marguerite Coulon âgée de 60 ans veuve, journalière à Senat, vit seule.

Gilbert et sa sœur Louise semblent très liés. Déjà en 1861 pour la première place de Louise comme domestique son frère était sans doute intervenu pour qu'elle entre chez la famille Roumeau. Et en 1866 ils sont domestiques ensemble, au château de Bellenaves, auprès de la famille Dutour de Salvert.

mariage de la fille

Louise, domestique comme son frère Gilbert à Bellenaves s'y marie, âgée de 23 ans le 16/11/1869. Elle épouse Antoine Sarrassat âgé de 26 ans. De la classe 1862, il a été exempté de service militaire lors du conseil de révision à Bellenaves comme aîné de veuve.

Les 2 pères sont décédés, les 2 mères, sans profession, sont présentes et consentantes. Marguerite Coulon vit à Taxat Senat, Claire Royet à Bellenaves. Les 2 témoins de la mariée sont ses 2 frères: Jean-Baptiste 36 ans, cultivateur à Rongères, qui a donc fait le déplacement et Gilbert 32 ans domestique à Bellenaves. Aucun ne signe, pourtant Gilbert sait signer.

Un contrat de mariage a été établi chez Maître Lardy, notaire à Bellenaves le même jour, 16/11/1869. Les futurs déclarent adopter le régime de la communauté établi par la loi. Ne font pas partie de la communauté les biens des futurs avant la mariage, et pendant le mariage les donations, succession, legs, ainsi que les habits, linges et hardes.

Le futur se constitue personnellement en dot un bois de lit, une table de nuit, une vieille armoire, 4 draps de lit, une cuve à tirer 13 hectolitres, 3 serviettes: le tout estimé 180 francs, et une vigne acquise le 22/03/1868 d'une étendue de 38 ares située à la Borde de Fognat, commune de Bellenaves. Il a payé pour cette vente 1096 francs. Il doit encore 400 francs et de plus, pour argent emprunté, 300 francs.

La future a gagné des gages pendant 8 ans, ce qui lui a permis de constituer un petit pécule. Elle apporte en mariage et se constitue en dot personnellement : un lit de plumes de 13kg, un traversin, un oreiller, le tout en plume, un autre lit en plumes de volailles, avec les enveloppes, les rideaux de lit, une couverture en laine, une courte-pointe, 8 draps de lit en toile, 6 torchons, 6 serviettes, une armoire, le tout évalué 300 francs. De plus la future se constitue en dot une somme de 700 francs provenant de ses épargnes et économies. Marguerite n'est pas en mesure de doter sa fille...

Les futurs se font donation de l'usufruit de tous les biens meubles ou immeubles que le pré-mourant laissera à son décès. En cas d'existence d'enfants la donation sera réduite à l'usufruit de la moitié de biens laissés. Si le survivant contracte un second mariage, elle sera nulle.

Les futurs et les 2 mères ne peuvent pas signer, mais des membres des 2 familles et des amis signent:Mousset Gilbert (le frère), alors qu'il n'a pas signé l'acte de mariage, Mousset Vincent (il s'agit du fils de Louis Mousset, donc le cousin germain de Louise): en 1850 il n'est pas encore majeur, mais il sait signer....Royer jean, Bougarel charles, Vigier François, et plus remarquable deux femmes ou filles: Brunet Louise et Louise Vigier...

Marguerite lors du recensement à Taxat-Senat en 1872 vit seule à Senat. Louise, sa fille, et son mari Antoine demeurent à la Bujotte de Senat, donc tout près. Leur fils Gilbert naît le 23/06/1872 à 9h du matin à la Bujotte. C'est le père qui déclare la naissance accompagné par Gilbert Mousset et de Jean Sarrassat, tous les 2 demeurant à Bellenaves. Seul Gilbert Mousset signe....

mariage du fils cadet

Marguerite assiste au mariage de Gilbert, son deuxième fils. Il épouse à Taxat-Senat le 07/02/1874 Magdeleine Boissonnet (une cousine sans doute!) Il est âgé de 36 ans, elle de 19 ans. Il travaille comme garde particulier au château de Bellenaves, où il est employé depuis de nombreuses années. Elle est domestique à Mont de Taxat Senat. Les parents de Magdeleine, Claude et Catherine Brunet, métayers à Senat sont présents et consentants.

Le contrat de mariage a été étable chez Maître Lardy, notaire à Bellenaves le 25/01/1874. Les futurs adoptent le régime de la communauté réduite aux acquêts: les biens présents des futurs leur demeureront propres. Les revenus seulement tomberont en communauté. Il en sera de même des biens qui pourraient échoir aux futurs pendant le mariage, à titre gratuit, par succession, donation, legs...Les habits, linges et hardes à l'usage personnel des futurs ne feront pas partie de la communauté; le survivant retirera ceux de ces objets qui lui appartiendront.

Le futur apporte en mariage et se constitue personnellement en dot comme provenant de ses gains et épargnes une somme de 4500 francs argent ou valeurs. Une belle somme, Gilbert, en effet, n'est pas cultivateur, mais garde particulier au château de Bellenaves...

La future apporte en mariage et se constitue personnellement en dot comme provenant de ses épargnes et économies un trousseau ou ameublement composé d'un lit garni de ses couches en plumes de 15 kg avec chevet et oreiller, couverture de laine, couvre-pied, rideaux, paillasse, 18 draps de lit, 12 serviettes, 12 torchons, 2 nappes, le tout en toile et une armoire, le tout estimé 500 francs et une somme de 800 francs argent provenant aussi de ses gains et épargnes.

Les futurs se font donation mutuelle au profit du survivant: le futur à la future de l'usufruit sa vie durant, même en cas de second mariage d'une somme de 2000 francs. De plus ils se font donation mutuelle au profit du survivant de l'usufruit de tous les biens meubles ou immeubles que le pré-mourant laissera à son décès. En cas d'enfants la future aura son droit de jouissance sur les 2000 francs et encore sur les autres biens pour moitié. Mais en cas de remariage elle n'aura droit qu'à la jouissance des 2000 francs. Quant au futur s'il survit la même donation sera annulée pour le tout en cas de remariage. Dans tous les cas le survivant devra faire faire un inventaire dans les délais.

Le premier enfant, Antoine naît le 27/11/1874, à Bellenaves. C'est Gilbert, le père qui déclare la naissance, accompagné de Simon Roumeaux 42 ans, régisseur au château, Gilbert est garde, et Charles Bougarel 28 ans, cultivateur. Les 3 déclarants signent..

Ses dernières années

En 1876 Marguerite est absente au recensement de Taxat-Senat....elle n'est recensée chez aucun de ses 3 enfants, mais elle demeure sans doute provisoirement chez l'un ou l'autre...

  • Jean Baptiste ne revient pas près de sa mère. Après Bayet, Rongères, il vit à Montoldre avec sa nombreuse famille...;
  • Gilbert 37 ans est devenu garde particulier à Chassat, toujours au service de la famille de Salvert, avec sa femme, et leur fils Antoine de 2 ans. Demeurent avec eux, les beaux-parents de Gilbert.
  • Louise et Antoine sont toujours cultivateurs à la Bujotte avec Gilbert,âgée de 4ans.

Le 25/06/1877 Gilbert et Madeleine achètent devant Maître Lardy une pièce de vigne de 24 ares située terroir des Caillaux (ou Chaillot) section de Chassat ou de Roche, commune de Bellenaves. Ils sont déclarés demeurant au lieu de la Tuilerie, section de Roche, commune de Bellenaves. La vente est faite moyennant la somme de 1762 francs que l'acquéreur doit payer dans les 5 ans avec intérêts à 5% par an. Il pourra payer par anticipation, ou par paiements partiels.

En 1881 Marguerite, comme en 1876 est absente au recensement de Taxat-Senat, mais elle ne vit pas non plus chez ses enfants.

Gilbert toujours garde particulier au service de la famille de Salvert, au Moulin de Roche, est le témoin le 12/02/1881 à Montoldre comme oncle de la mariée au mariage de Antoinette, la troisième fille de Jean Baptiste. Elle épouse Martial Deverne à Billy et le nouveau couple vit en communauté avec les parents Mousset. Jean Baptiste et sa famille quittent Montoldre pour prendre en métayage les Bonnets à Varennes, assez éloigné du bourg.

Les dernières années

Marguerite Coulon meurt à 78 ans, à Bellenaves-Petit Serre le 19/04/1885, loin de son fils aîné, mais chez sa fille.. C'est Gilbert son fils, âgé de 48 ans, garde particulier à Roche, à Bellenaves et Antoine Sarrassat demeurant au Petit Serre gendre de la décédée, qui déclarent le décès. Gilbert signe l'acte. Marguerite est déclarée domiciliée au Petit Serre, elle a donc rejoint sa fille et son gendre....