Philippe Deverne

Philippe Deverne est le fils de Claude et de Benoite Mouillois, métayers au domaine Maffouas à Lapalisse au moment de la naissance, le 07/09/1792. L'enfant est baptisté le lendemain, le parrain est Philippe Desvernes, l'oncle et la marraine, Marie Mouillois, la tante.

 

Décès du père

 

Claude Deverne décède à 41 ans, laboureur au Roy à Barrais-Bussolles le 19 vendemiaire an 13. Deux des frères de Claude déclarent le décès : François, âgé de 38 ans, propriétaire au village Greliaire à Aubier Lapalisse, et Jean 49 ans aussi propriétaire, au village Branchard à Aubier.

Philippe est âgé de 13 ans, au décès de son père…

 

Philippe journalier à Lapalisse

 

C'est Philippe qui déclare le décès de sa mère, âgée de 50 ans le 05/10/1815 à Lapalisse, il est alors journalier et demeure au village Choux de Lapalisse. Il ne sait pas signer.

Benoite Mouillois est présentée comme veuve de Claude, tisserand, pourtant Claude était laboureur, il exerçait donc les deux activités…Et Philippe va prendre l'exemple de son père pour accumuler les activités professionnelles.. 

 

Philippe tisserand à Sanssat

 

Philippe quitte Lapalisse et devient tisserand à Sanssat.

 

Son mariage

 

Philippe épouse Marie Valette à Sanssat le 20/10/1819. Il n'est accompagné d'aucune personne de sa famille. Marie, née le 15/10/1792, à Langy, a le même âge que Philippe. Son père Gilbert est présent, sa mère, Marie Grand, décédée.

 

Philippe tisserand mais aussi cultivateur à Sanssat

 

En 1823, le 11 aout, Philippe prend en bail à ferme de 6 ans pour un fermage de 60 francs une locaterie au lieu Croze à Sanssat :

une maison chambre, greniers, jardin clos de haies vives, terre, appartenant à Marguerite Fournier.

Philippe s'engage à entretenir les haies vives et les arbres fruitiers, de plus il donnera à la bailleuse 2 journées par an pour l'aider à faucher ses prés, et deux paniers de cerises ;

Le preneur a obligé ses biens (non détaillés) à l'exécution des clauses du bail. Il ne sait pas signer.

Le bail est renouvelé le 05/11/18 26, dans les mêmes conditions

 

Philippe fermier cultivateur à Maison rouge à Sanssat

 

En 1827 devant le notaire habituel maitre Morand à Billy Philippe Deverne prête à Marguerite Fournier, sa propriétaire,  500 francs qu'elle s'engage à lui rendre le le 17/04/1832 avec 5 % d'intérêts. Il s'agit de la propriétaire de la maison louée par Philippe.

Pour la sureté et garantie du paiement de la somme Marguerite Fournier a obligé affecté et hypothéqué une pièce de terre qui lui appartient en propre située au lieu de Gaubertière à Sanssat de 75 ares

 

Philippe tisserand

 

Marguerite Fournier étant décédée, c'est sa fille Louise Grand qui hérite de la locaterie et qui renouvelle le bail le 06/07/1834 pour 6 ans pour un fermage de 64 francs et dans presque les mêmes conditions, les paniers de cerises et les 2 jours de fauchage en moins.

 

Philippe est présent à Crechy le 16/03/1835 et accompagne Etienne Morlat laboureur à Crechy/la Petite Feuillouse à la mairie pour déclarer la naissance de Gilberte, fille d'Etienne et de Gilberte Vallet (sœur de Marie Valette). Les déclarants ne savent pas signer.

 

Philippe cabaretier

 

Lors du premier recensement, celui de 1836,  Philippe vit avec sa femme, sans enfants et sans domestiques, et est déclaré cabaretier à Sanssat.

 

Philippe propriétaire tisserand

 

De nouveau devant maitre Morand Philippe achète à Theodore Barbat Duclosel le 09/12/1838 une terre située à Sanssat. Philippe verse 600 francs le 01/05/1841. Restent 900 francs à payerr, ainsi que les intérêts.

 

Lors du recensement de 1841 Philippe et sa femme demeurent au même lieu. Ils emploient une domestique, Benoite Gueret, en fait une nièce orpheline de Philippe, un ouvrier tisserand Jean Mayat et en plus ont auprès d'eux en pension Gilberte Mourlat, nièce de Marie Valette.

 

Philippe cabaretier et tisserand

 

Lors du recensement de 1846 Philippe et Marie demeurent au bourg de Sanssat, avec Gilberte Mourlat âgée de 12 ans, Benoite Gueret de 24 ans et Jean Mayat 34 ans.

 

Philippe propriétaire tisserand

 

En 1847 Philippe, en qualité de trésorier de la Paroisse, reçoit de Pierre Fournier 1120 francs, selon les clauses du testament de Anne Fournier établi le 05/12/1839.

 

Philippe assiste comme témoin au mariage le 29/02/1848 à Sanssat, de sa nièce Benoite Gueret, demeurant chez lui comme domestique. Elle épouse Joseph Chatard âgé de 35 ans et cultivateur à Sanssat.

A remarquer : Philippe signe l'acte de mariage. C'est la première fois, et il a 56 ans !….Philippe est conseiller municipal, il a appris à signer....

 

Philippe propriétaire, cultivateur, tisserand et cabaretier

 

En 1851 Philippe et Marie demeurent à Sanssat /Villard. Cette fois ci toutes les activités professionnelles de Philippe sont indiquées. Il semble que le tissage soit le plus important car l'ouvrier tisserand, Jean Mayat est encore présent. Une domestique, Anne Buffet, âgée de 22 ans est employée.

 

En 1856 la domestique a changé, il s'agit alors de Gilberte Mourlat, âgée de 21 ans, en fait la nièce de Marie Valette.

 

Philippe est choisi en janvier 1856 par Michelle Rembert comme expert pour assister à l'inventaire et faire la prisée des biens dépendant de la succession de son mari décédé Paul Grand.

Philippe prête donc serment le 08/01/1856 devant le juge de paix du canton de Varennes,

 

« a la main droite levée à Dieu juré de bien et fidèlement remplir la mission qui lui est confié »

 

Il signe l'acte.

 

En 1858 il achète à Gabrielle Lafaye, domestique à Cusset une pièce de terre de 20 ares environ située au lieu Croze à Sanssat, limitée au nord par Theuille. Il l'échange en 1859 à Pierre Theuille contre 2 pièces de terre situées au même lieu :

  • une limitée au nord par Deverne

  • une autre autrefois vigne de 6 ares limitée au nord par Deverne

L'échange est fait moyennant une soulte de 50 francs que Philippe Deverne a payé comptant à Pierre Theuille.

 

Une fois de plus Philippe signe mais cette fois-ci plus maladroitement que les autres fois.

L'échange lui permet de regrouper ses terres et donc de faciliter le travail de culture, ce qui est important surtout du fait qu'il est à la fois cultivateur et  tisserand.

 

En 1861 le groupe familial de Philippe n'a pas changé, le même ouvrier tisserand, et la même domestique. Le 10/07/1864 celle-ci accouche chez Philippe d'un fils, nommé Philippe Mourlat. Le père n'est pas nommé… C'est Philippe qui déclare la naissance et qui signe. Son ouvrier tisserand est témoin, mais ne sait pas signer.

 

En 1866 Gilberte Mourlat toujours domestique chez Philippe Deverne et Marie Valette. âgée de 29 ans demeure chez eux avec son fils Philippe, âgé d'un an. Vu le choix de son prénom Philippe Deverne est vraisemblablement son parrain….

 

Le 20 juin 1870 Philippe vend devant maître Lacombe à Saint-Gerand le Puy, des immeubles aux « sieurs Devaux et Guillon », les acquéreurs ne paient pas comptant...

 

Les testaments du couple

 

Philippe et sa femme décident de faire leurs testaments devant Pierre Grand, notaire à Billy le /07/1870, étant « sains de corps et d'esprit » ets âgés tous les deux de 78 ans. Le notaire se rend chez Philippe à sa demande.

Philippe n'ayant pas eu d'enfants laisse l'usufruit de tous ses biens à sa femme, il a d'autre part des héritiers, ses frères et sœurs ou leurs enfants, mais il veut en plus faire des dons à plusieurs personnes, faisant ou non partie des héritiers naturels :

  • 500 francs à Benoite Gueret, sa nièce, par préciput et hors part

  • 100 francs à Benoite Guillon sa petite nièce

  • tous les outils de toute espèce garnissant la boutique de tisserand, outils de tonnelier, de jardinage, ou autres et une somme de 300 francs à Philippe Mourlat fils naturel de Gilberte Mourlat

  • 100 francs à Anne Buffet sa nièce, mais sans avoir rien d'autre à prétendre sur la succession

  • tous les mobiliers,meubles meublants, denrées, argent ou créances à Gilberte Mourlat

Comme Philippe laisse l'usufruit de tous ses biens à sa femme il ne s'agit que des legs de la nu-propriété de ses biens, jusqu'au décès de Marie Valette.

Comme d'habitude Philippe signe le testament, que le notaire a écrit sous la dictée.

 

Dans son testament Marie Valette laisse de même l'usufruit à son mari. Elle lègue tous les outils à Philippe Mourlat et tous les mobiliers, denrées, argent, créances à Gilberte Mourlat.

 

Philippe est le témoin de son neveu orphelin François Gueret, qui se remarie le 26/10/1872 avec une cousine Jeanne Deverne. Philippe a sans doute été son tuteur pendant la minorité de François. Cependant sur son testament il ne lui fait pas de don particulier, contrairement à la soeur de François....

Philippe signe, comme d'habitude, mais cette fois-ci il fait une faute à son nom, il écrit Derverne. Sans doute écrivait-il avec un modèle et il a cru cette fois-ci qu'il pouvait signer sans modèle..

Lors du recensement de 1872 Philippe et Marie sont bien entourés : Jean Maillat, l'ouvrier tisserand est toujours auprès de Philippe, ainsi que Gilberte Mourlat et son fils.

 

Décès de Philippe

 

C'est Jean Maillet, ouvrier tisserand qui déclare le décès de Philippe, le 07/09/1873, accompagné d'un voisin.

 

 

Inventaire des biens de la communauté conjugale

 

Il permet d'apprécier les biens meubles, outils, outillage etc. appartenant à Philippe.

Dans la cuisine :

  • le buffet contient les ustensiles habituels en faience, terre, fonte etc.

  • une table en noyer carrée, 11 chaises, un banc en bois

  • un bois de lit à colonne en chêne, avec paillasse, lit de plume etc.

  • une armoire en chêne très fournie en linge: 25 draps de lit, 9 nappes, 49 chemises d'hommes, un coupon de toile

  • une horloge et sa boite en sapin

Dans la chambre à côté :

  • les vêtements de Philippe : 5 pantalons, 3 vestes, 20 mouchoirs de poche, 4 paires de chaussettes en laine, 2 paires de chaussons

Des denrées :

  • un sac contenant 25kg de farine

  • 8 doubles décalitres de noix

  • un pot de gré contenant 500 grammes de beurre

  • un autre pot en gré contenant 5 kg de graisse

Au grenier, divers sacs et caisses en bois contenant:

  • blé froment

  • son

  • chanvre

  • farine

  • graines de chanvre

  • fil étoupe

  • cendres

  • lard

  • baril de sel

Dans un sellier :

  • 100 litres de vin rouge

  • un tonneau de 100 litres du même vin

  • un quart avec 100 litres du même vin

  • un quart contenant de la boisson de sorbes

  • un baril de vinaigre

Dans la grange :

  • poignées de chanvre de cette année

Dans une étable :

  • 5 lapins

  • une chèvre

  • 120 poignées de chanvre de l'année dernière

Dans la cour :

  • 10 poules et un coq

Dans la cave ou autres lieux :

  • deux métiers à tisser avec leurs accessoires

  • un marteau, deux scies, deux varlopes, deux vilebrequins, trois rabots, un compas, un établi, quatre maillets, six limes, six mèches, un petit coffre à tiroirs contenant des petits outils.

L'inventaire permet de vérifier le cadre de vie  de Philippe....

 

La profession principale de Philippe semble bien avoir été tisserand, il possédait 2 métiers et employait un ouvrier, mais il était aussi cultivateur, pour la culture du chanvre, dont il avait besoin pour son activité, mais aussi pour l'alimentation de sa famille. Il avait acheté des terres qu'il a vendues à la fin de sa vie. Il possède aussi des vignes et travaille donc comme vigneron.

Quant à son activité de cabaretier, elle devait être annexe, peut-être lui permettait-elle d'y écouler le surplus de vin de ses vignes ?….

Du fait de ses activités différentes, et sans doute aussi parce qu'il n'avait pas d'enfants, il a pu atteindre une certaine aisance, alors qu'il n'avait pas commencé sa vie d'adulte dans les meilleures conditions...

 

Marie Valette, sa veuve, décède le 04/07/1878 à Villard (Sanssat). C'est Pierre Mourlat, son neveu, accompagné de Jean Maillet qui déclare le décès.