Pierre Bardot



Pierre Bardot est le troisième enfant vivant après Catherine (1805) et Quintien (1807) de Gilbert et Jeanne Lafaye, locataires métayers. Il naît le 30/10/1810, au Bouchereaud (Vendat). Ils y sont puis s'installent  vers 1820, à Mique, dans la même commune.

Leurs voisins sont Pierre Neury, Magdeleine Michelle,qui meurt à 48 ans le 19/04/1828 à son domicile. La soeur de Pierre, Catherine, âgée de 23 ans, épouse le veuf, deux mois après le décès de l'épouse.

Décès du père et de la mère

Gilbert Bardot, le père, décède le 25/10/1828, ce qui occasionne la séparation familiale : Pierre et Quentien se placent comme domestiques...... et Jeanne Lafaye rejoint sa fille Catherine et Pierre Neury qui sont laboureurs au Chambon de Saint-Remy en Rollat, C'est auprès d'eux qu'elle meurt le 20/09/1830 âgée de 63 ans.

Pierre domestique à Marcenat 1828-1833

Pierre a 20 ans en 1830 et Quintien les a eus en 1827, âge prévu pour le service militaire qui durait 8 ans à l'époque (entre 1824 et 1832), or ni l'un ni l'autre n'a quitté la région. Le tirage au sort leur a donc été favorable.

Pierre devient domestique à Vilaine (Marcenat) et Quentien à Vendat, en attendant un mariage. C'est Quentien qui se marie le premier, il épouse, à 24 ans, le 9 aout 1831 Jeanne Neury à Vendat, fille du mari de Catherine Bardot. Quintien devient donc le gendre de sa soeur....  Quentien et Jeanne sont alors métayers à Vendat. Mais Jeanne meurt à son domicile le 11 novembre 1832.

Pierre métayer avec domestiques 1833-1836 la Charmette (Saint Remy)

C'est ensuite le tour de Pierre de se marier : le 24/09/1833 à Saint-Remy, il épouse à 23 ans sa patronne Françoise Vincent, de 6 ans son aînée, de la locaterie de la Charmette, qui dépend du château de Gerbe. Françoise est veuve de Jacques Dubessay (né à Vilaine le 1 Fructidor an IX), qu'elle avait épousé dans la commune le 27/11/1823. Ils ont un fils, Pierre. Jacques est mort le 14/11/1832- à 31 ans, à Saint-Remy. Anne naît, le 29/03/1833, enfant posthume. Françoise se remarie un an après la mort de son mari, sa fille Anne a 6 mois.

Le contrat de mariage est établi  devant maître Morand 4 mois avant la célébration du mariage. Pierre ne possède rien, Françoise apporte un mobilier estimé à 1400 francs provenant de la communauté  avec son mari décédé: 700 francs en biens propres et 700 francs qui reviennent à ses deux enfants mineurs et qui leur sera remis à leur majorité.

En se mariant Pierre passe de la position de domestique à celle de chef métayer, au même lieu. Sa fille, Françoise, naît le 03/05/1834, à Saint-Remy, moins de 8 mois après le mariage. 

Lors du recensement de 1836 de Saint-Remy Pierre est déclaré « locataire » de 28 ans vivant avec sa femme Françoise de 31 ans, avec les 2 enfants de Françoise, Pierre et Anne, et Françoise âgée de 2 ans. Ils emploient 2 domestiques : Quintien de 31 ans, le frère de Pierre, encore veuf, et Marie Villlard 16 ans.

Françoise Vincent décède le 16/05/1837. Une semaine après, devant le juge de paix du canton d'Escurolles, sont réunis 2 conseils de famille, suite aux 2 mariages de Françoise.

  Selon l'inventaire fait par Françoise elle se trouvait débitrice de ses enfants de la somme de 700 francs, que Pierre est prêt à remettre au tuteur. Quant à la communauté qui existait entre Françoise et Pierre une estimation des meubles et effets mobiliers a été faite entre eux. Il est convenu entre eux que Pierre payera au tuteur la somme de 200 francs pour ce qui revient aux 2 enfants de la succession mobilière de leur mère, non compris la récolte pendante.

Pierre Bardot accepte de garder chez lui Pierre Dubessay, âgé de 10 ans, et il ne demande pas de rétribution. En effet, à cet âge Pierre peut rendre des services à la ferme. Par contre Anne est en bas âge (4 ans), c'est Pierre Vincent, son grand oncle qui la prend en charge, en étant indemnisé par le tuteur.

Pour Françoise, la fille de Pierre c'est Pierre Vincent qui est désigné le subrogé-tuteur.

Pierre, veuf de Françoise Vincent, reste cultivateur à la Charmette, le bail n'a donc pas été annulé.... Il se remarie dans la commune, très rapidement, (un mois après la mort de sa première épouse), Il épouse le 27/06/1837 Quintienne Bardin née au Mayet d'Ecole le 21/02/1812. Pour l'instant pas de traces d'un contrat de mariage....Quintienne est également domiciliée dans la commune- et pour que le mariage soit décidé aussi rapidement il est vraisemblable que Quentienne ait été employée comme domestique chez Pierre..

Après le mariage les salariés employés sont son frère Quintien, et aussi Marie Bardin, la sœur de Quentienne.

Pierre Bardot déclaré «  propriétaire », en fait ne l'est que par sa femme Quintienne Bardin, qui possède des droits encore en indivision avec ses cousins de la part qui vient de son père décédé ...

Association avec le couple de son frère 1839-1843 Ambon (Loriges)

C'est ensuite le tour de Quentien de se remarier: il épouse à Saint-Remy le 09/04/1839 Françoise Peronnet, née à Marcenat le 11/10/1811 et également salariée à la Charmette. Il n'est pas question de contrat de mariage. Elle a sans doute remplacé Marie Bardin comme domestique..

Pour Pierre ce mariage lui apporte enfin la possibilité de travailler en société, système qu'il pratiquera toute sa vie….Les deux couples deviennent métayers en communauté, au village d' Ambon. Malheureusement ce bail de métayage n'a pas été retrouvé, sans doute était-il verbal...

Pierre et Quintien déclarent, comme père ou comme oncle, plusieurs naissances à Loriges dont dépend Ambon: le 16/06/1840 Pierre fils de Quintien et le 24/08/1840 Pierre fils de Pierre mais l'enfant meurt à 8 mois le 24/04/1841.

Lors du recensement de 1841 les couples des 2 frères élèvent 3 enfants. Ils emploient 2 domestiques, Jean Trebuchet et Françoise Dubessay (en 1841 les âges ne sont pas indiqués)

Les naissances se poursuivent chez les 2 frères : le 29/03/1842 à 4 heures du soir Jacques, fils de Quintien, et le 09/05/1842 à 8 heures du matin Marie, fille de Pierre.

Association avec son frère 1843-1847 aux Baux (Saint-Didier en Rollat)

On retrouve en 1843 Pierre et Quintien métayers ensemble aux Baux, domaine isolé et loin du centre de Saint-Didier. Le bail de métayage n'a pas été retrouvé.

Les catastrophes familiales s'abattent sur Pierre en 1843. D'abord Catherine, sa soeur aînée, (née le 19 ventôse XIII), veuve depuis 1840, domestique, vient accoucher chez ses frères d'une fille naturelle Gilberte Bardot le 25/02/1843. Puis Jacques, le fils de Quentien, meurt le 27/04/1843, âgé d'un an. Trois semaines après, le 18/05, c'est la fille de Catherine, Gilberte, qui meurt à 3 mois.

Puis Pierre déclare le décès de Quintien survenu le 17/09/1843. Un fils posthume de Quentien, Antoine, naît le 15/01/1844. Françoise Peronnet,restée auprès de son beau-frère aux Baux meurt elle-même 5 jours après l'accouchement. Finalement l'enfant orphelin âgé de 8 mois et domicilié chez Pierre meurt 15/09/1844. Antoine fils de Pierre naît le 07/07/1845 mais décède à un mois et demi le 20/08/1845.

Arrive enfin un fils viable : Pierre le 28/11/1846.

Pierre n'ayant plus d'associé emploie 4 domestiques : Joseph Peronnet 16 ans, Marie Passerat 18 ans, Gilbert Sourit 17 ans Pierre Dubessay 19 ans. En général les domestiques employés sont des jeunes à partir de 13 ans et les plus âgés sont sur le point d'effectuer (ou non) le service militaire. Ils restent donc au maximum 6 ans dans la même place mais souvent ils commencent comme jeune domestique et ensuite une fois acquis les savoir-faire ainsi que la taille adulte changent d'emploi pour obtenir des gages supérieurs.

métayer à Saint Gilbert seul avec des domestiques 1847-1855

Pierre quitte en 1847 les Baux, assez isolé dans Saint-Didier, pour le domaine des Chênes situé à Saint-Gilbert et appartenant à Claude Grangier avec d'autres domaines situés à Saint Gilbert.

Pierre accepte un bail de culture de 3 ans, à moitié fruits, à partir du 11 novembre 1847. Claude Grangier exige de ses preneurs de collaborer pour des travaux importants. Les travaux de charrois nécessaires au bailleur doivent être faits ensemble avec les autres métayers.

Le bail rédigé le 7 février 1847 détaille très minutieusement les obligations qui incombent à Pierre Bardot, les cultures à produire, le cheptel à élever, le matériel fourni, les semences.

Trois hommes valides doivent continuellement travailler sur le domaine, ainsi que les bergers nécessaires. Or en 1847 Pierre ne dispose pas dans sa famille d'hommes en âge de travailler, Il lui faut donc faire appel à des salariés, en attendant de pouvoir travailler avec des membres de sa famille...

Pierre n'est plus isolé, à Saint Gilbert se trouvent plusieurs domaines plus ou moins grands. Le domaine des Chênes est le plus important. Les voisins les plus proches occupent la locaterie du Russon et le domaine du Russon. La petite locaterie est occupée par Gilbert Glachet et Anne Gournillat. Le domaine du Russon est occupé par Pierre Dubessay, l'oncle des enfants de la première femme de Pierre. 

Pierre perd sa deuxième femme, Quentienne Bardin, le 01/06/1849. Pierre de nouveau veuf a maintenant 3 enfants : Françoise, fille de Françoise et Marie et Pierre enfants de Quentienne.

 Pierre se remarie 6 mois après le décès de Quentienne, le 20/11/1849 à Paray sous Briailles. Il épouse Anne Dubost, célibataire âgée de 35 ans, qui y est domiciliée. Anne vient  vivre au domaine des chênes.

Les baux de métayage en général sont de 3 ans, à partir de la Saint-Martin (le 11 novembre), renouvelables, souvent par accord tacite: Pierre reste au domaine des Chênes depuis 1847.

Une nouvelle fille naît chez Pierre à Saint-Gilbert  le 16/11/1850 : encore une Françoise !

Pierre avec Anne Dubost garde auprès de lui ses 4 enfants Françoise 17 ans, Marie 9 ans, Pierre 4 ans, Françoise 8 mois. Aucun ne quitte la famille pour se placer. Avec la famille de Gilbert Glachet et Anne Gournillat avec leurs 2 enfants du même âge que les plus jeunes Bardot, Pierre entretient de relations de voisinage, de collègues et rapidement d'amis.

Le domaine des Chenes d'environ 30 hectares de terres nécessite la main d'oeuvre d'au moins 3 ou 4 hommes. Ils emploient 2 domestiques: Jean Mazois 20 ans et Jean Passerat 14 ans.

Un autre fils naît chez Pierre, encore un Pierre, mais meurt le même jour, le 28/10/1853.

Association avec son premier gendre 1855-1872 domaine des Chenes

Pierre marie sa fille aînée, Françoise, âgée de 21 ans : le 27/11/1855 elle épouse Gilbert Cour âgé de 30 ans (né le 01/05/1825 à Mazerier), fils de feu Jean et de Charlotte Bouyarel propriétaire à Bayet. Gilbert est domestique à Paray chez Claude Bardin. 

Un contrat de mariage sous le régime de la communauté réduite aux acquêts est signé devant Maître Cherieux, notaire à Saint-Pourçain le 18/11/1855. Le futur apporte en dot comme provenant de ses économies une somme de 300 francs en argent.  De plus il pourra prétendre à la succession de sa mère ...

En vue du mariage le père de la future lui constitue en dot un trousseau mobilier composé d'un bois de lit, une paillasse, un lit en plume un traversin une couverture de laine une courte pointe des rideaux en cotonne, 6 draps, 4 nappes, 6 serviettes, une armoire en noyer, le tout estimé à la somme de 200 francs, et une somme de 500 francs à imputer sur les droits de la future dans la succession de sa mère que Pierre Bardot s'oblige à payer en numéraire devant le notaire d'ici un mois.

Une société de travail et d'industrie pour l'exploitation de tous les biens qu'ils feront valoir ensemble comme colons ou comme fermiers est établie entre les futurs époux et Pierre Bardot et sa sa femme en deuxièmes noces (en fait en troisièmes noces). Pour former le fonds social de cette société les parties confondent, les père et mère tous les harnais, instruments de culture en leur possession ainsi que les récoltes pendantes leur appartenant, et les futurs époux la somme de 150 francs prise sur celle de 300 francs, montant de la constitution dotale.

Le problème dans les associations entre parents et couple d'un enfant c'est la place à donner aux autres enfants plus jeunes. Ainsi si Marie et Françoise Bardot, les sœurs de Françoise se marient avant la dissolution de la société et confondent dans cette société leurs travaux et leurs gages, la société leur fournira lors de leur mariage à chacune un trousseau mobilier d'une valeur de 200 francs. Ce n'est pas encore pour bientôt, car Marie est âgée de 13 ans en 1855 et Françoise, la plus jeune, 5 ans...., mais cela prouve que Pierre souhaite garder ses enfants auprès de lui et d'autre part qu'il pense que l'association sera de longue durée...

Dans les gains et bénéfices comme dans les pertes et dette il sera retiré ou supporté 2/3 pour les époux Pierre Bardot et 1/3 pour les futurs époux.

Le jeune couple s'installe donc à Saint-Gilbert selon les termes du contrat. Quand Marguerite Cour naît le 28/12/1855- un mois après le mariage de ses parents, c'est Pierre, le grand-père, qui déclare la naissance de sa première petite fille.

Pierre occupe toujours le domaine des Chênes, mais le propriétaire Claude Grangier décide de repréciser les conditions de travail des métayers et cette fois-ci regroupe 5 de ses métayers à l'étude de Maître Givois de Brout-Vernet, le 8 juin 1856 pour renouveler les baux à moitié fruits pour une année, à partir du le 11 novembre 1856. Il s'agit de

  • Pierre Bardot et son gendre Gilbert Court au domaine des Chênes

  • Antoine Faure domaine de l'Hôpital

  • Gilbert Bourdier et ses gendres domaine de la Chapelle (Brout-Vernet)

  • Claude Meunier et Jacques Pelletier domaine de Bournat (Brout-Vernet)

  • Gilbert Glachet dit Meliau locaterie Saint-Gilbert

Les 2 premiers domaines doivent occuper 4 hommes, les 2 autres 3, valides et de plus de 18 ans, ainsi que les femmes et les bergers nécessaires. Or Pierre ne dispose que de son gendre Gilbert , les enfants étant encore trop jeunes pour être considérés comme travailleurs.

Aucun domestique n'est nommé dans le recensement datant du 20/06/1856, or l'embauche des domestiques a lieu à la Saint Jean (le 24 juin)....Dans le bail de 1847 Pierre devait disposer de 3 hommes valides et non pas 4... qu'est ce qui justifie ce besoin accru de main d'oeuvre??????

Les ouvriers pour la vendange doivent être payés en argent à frais communs d'après l'usage établi. Les métayers doivent payer un loyer: 150 francs pour les 2 domaines les plus importants, ou 100 francs, ou 50 francs pour Glachet, qui occupe la locaterie.

Le bail détaille encore plus précisément qu'en 1847 les méthodes de culture et d'élevage et les travaux d'entretien, et répète que les métayers doivent travailler ensemble. Ils doivent utiliser des instruments perfectionnés, en particulier une charrue Dombal n°2 , une herse de forme carrée garnie de pointes de fer. Des sanctions financières sont prévues pour le métayer qui désobéit: par exemple il doit payer 12 francs chaque paire de boeufs pour un charroi non autorisé, ou 50 francs pour un hectare de luzernière défrichée sans autorisation..

Pierre est de nouveau grand-père : Jean Court naît le 16/09/1860 à Saint-Didier.

La fille de Pierre, Marie, âgée de 22 ans et célibataire, accouche chez son père d'un enfant, Antoine, de père inconnu le 09/02/1864 qui décède le 22/02/1864, à 13 jours.

En 1866 Claude Grangier impose des changements dans les baux à moitié fruits. Il regroupe de nouveau plusieurs métayers le 13 avril 1866 à l'étude de Maître Givois à Brout-Vernet pour imposer ses conditions, cette fois-ci à tous les métayers de Saint-Gilbert:

  • Pierre et son gendre Gilbert Cour au Domaine des Chênes

  • Gilbert Glachet et son fils Antoine à la locaterie Saint-Gilbert

  • Marguerite Charveron veuve Faure et ses enfants au domaine de l'Hôpital

  • mais aussi Gabriel Jayat et son gendre Antoine Chassin au domaine du Russon

  • et Claude Gouny mariée à Rose Dupuis à la locaterie du Russon;

Il s'agit en fait de quelques changements apportés par Claude Grangier aux baux établis en 1855 ou 1856 suivant les cas. Les sanctions sont augmentées: 50 francs pour un charroi non autorisé, ou pour le glanage avant que les gerbes soient enlevées, 10 francs si les porcs sont trouvés dans les luzernières, 300 francs pour un hectare de luzernière défriché....La valeur des cheptels est augmentée: pour Pierre 4184 francs- mais la valeur du franc a sans doute changé depuis 1856....Certains avertissements font penser que les rapports entre bailleur et preneurs se sont durcis: »les métayers ne pourront se refuser à le faire ou s'y opposer... » et « il leur est enjoint expressément de faire garder leurs bêtes bovines par des personnes raisonnables ».....De mauvaises expériences ont sans doute rendu Claude Grangier prudent, mais qu'entend-il par « raisonnables » ? Ce sont souvent les enfants qui sont chargés de garder les bêtes...

Pierre Bardot déclare la naissance de son 3ème petit-enfant, Pierre Gervais Cour, le 19/06/1866 à Saint-Gilbert avec Claude Pelisson (qui a signé),  personnage important à Saint Gilbert, puisqu'il est le régisseur depuis 1846 à Saint Gilbert au service de la famille Grangier. ...

Pierre le fils unique de Pierre, de la classe 1866, passe le conseil de révision à Escurolles le mardi 23/04/1867. Pierre est déclaré bon pour le service et est appelé le 02/11/1867 pour le 12ème de ligne. Cela signifie le travail d'un homme adulte en moins...

Pierre marie Marie, sa deuxième fille, 4 ans après « sa faute » Elle épouse  le 04/02/1868, à Saint-Didier, François Favier fils de métayers à Bagages de Saint Didier en Rollat.

Un contrat de mariage a été signé le 25/01/1868 devant Maître Cherieux de Saint-Pourçain, notaire habituel de la famille Bardot. Le père de la future lui constitue en avance de hoirie un trousseau estimé à 200 francs- c'est la valeur des trousseaux des filles de Pierre Bardot...

Cette fois-ci Pierre ne prend pas son gendre dans sa société, c'est Marie qui entre dans celle de ses beaux parents. Ils se partageront les bénéfices par tête. Marie s'installe donc à Saint-Didier- Bagages. Gilberte y naît le 19/06/1868.

En 1869 Pierre et sa femme Anne Dubost deviennent propriétaires. Ils achètent en effet à Catherine, la soeur aînée de Pierre, le bien dont elle a hérité, selon les termes du contrat de mariage de 1860, de son troisième mari Claude Gouyard, décédé à Paray le 09/05/1869. Il s'agit d'une maison avec cour et jardin et d'une terre attenante de 45,60 ares le tout situé aux Graves à Paray. Pierre et sa femme s'engagent à verser à Catherine une rente viagère de 200 francs par an. Mais dans ce cas où elle viendrait vivre chez eux ils ne lui paieraient qu'une rente de 50 francs par an.Mais Pierre n'est pas en mesure de s'occuper du bien, il doit le donner en bail. Il reste donc métayer au domaine des Chênes.

association avec son deuxième gendre et son fils célibataire 1872-1873:domaine des chênes

Pierre Bardot marie Françoise, sa fille du troisième lit, le 30/01/1872 à Saint-Didier avec Jean Gournillat, fils de Marien et de Marie Bazin. Jean et Françoise sont âgés de 21 ans. Jean a été exempté de service militaire pour infirmité. Un contrat de mariage a été signé, comme d'habitude pour la famille Bardot, chez Maître Cherieux, le 16/01/1872, deux semaines avant la cérémonie officielle.

Le futur se constitue une dot de 400 francs sur le produit de ses économies et gages, ses père et mère lui donnent une somme de 150 francs en avancement d'hoirie, qu'ils ont payée comptant. La future reçoit de ses parents une dot en avancement d'hoirie sur leur future succession un trousseau estimé à l'amiable à 200 francs : un bois de lit, une paillasse de lit, un lit de plume, un traversin, une couverture en laine, une courte-pointe et des rideaux en cretonne, six draps de lit, quatre nappes, six serviettes, une armoire en bois de noyer.

Le contrat instaure une société de travail et d'industrie entre les futurs époux, les père et mère de la future et Pierre Bardot, le frère de cette dernière, les sociétaires se partagent gains et bénéfices et dettes et pertes, 1/5 chacun. Pierre Bardot père en sera le chef, les autres associés devront lui obéir en tout ce qu'il commandera de juste et de raisonnable : l'expression n'est pas très courante dans les contrats de mariage, on peut y voir une personnalité autoritaire du chef de famille...Les associés et leurs enfants seront logés, nourris et soignés tant en santé qu'en maladie sur les produits de la société mais chacun d'eux s'entretiendra et entretiendra ses enfants. Les associés travailleront pour le compte de la société et aucun d'eux ne pourra se livrer à des spéculations particulières sans le consentement de ses coassociés.

Pour avoir droit à cette société Jean Gournillat doit verser 400 francs, dont il a déjà versé hors la vue des notaires 200 francs à Pierre Bardot. Il semble donc avoir des difficultés financières car il lui est accordé la possibilité de verser le reste dans les 2 ans, sans intérêts....

Pierre fils âgé de 25 ans est rentré mais appartient encore à l'armée, il assiste comme témoin au mariage de sa sœur, mais doit attendre pour épouser sa fiancée, Gilberte Gournillat, la sœur aînée de Jean.

La communauté formée en 1855 avec le couple de la fille aînée et Gilbert Cour n'existe donc plus. Gilbert Court et Françoise quittent donc l'association et prennent leur indépendance...Pourtant pour le recensement de 1872 la famille Cour est inscrite à Saint-Gilbert, avec la famille Bardot. Sans doute attendent-ils le mois de novembre puisque les baux de métayages en général commencent le 11 novembre…

En 1872 la communauté familiale n'emploie qu'un domestique Jean Faure 22 ans, il s'agit d'un voisin dont le père métayer est décédé, ce qui a conduit Claude Grangier à mettre fin au bail dont jouissait la famille Faure. Catherine Bardot, la soeur de Pierre a quitté sa maison de Paray sous Briailles pour vivre chez son frère et sa belle-soeur, comme prévu dans l'acte de vente de sa maison.

Le 27 avril 1872 Pierre et Catherine font établir par Maître Cherieux un bail à ferme à Antoine Bouchet et Madeleine Juniet, pour 3 ans, à partir du 11 novembre 1872 concernant la locaterie située aux Graves à Paray sous Briailles. Le fermage annuel est fixé à 200 francs, dont 35 francs pour Catherine le reste pour Pierre.Pierre passe donc dans la catégorie des bailleurs: il fait appel au notaire habituel de la famille, maître Cherieux de Saint-Pourçain, et non pas le notaire de son propre bailleur.... 

En 1873 Claude Grangier fait établir un nouveau contrat de bail à moitié fruits encore plus précis et plus contraignant que les précédents, par maître Felidas le 12/02/1873 pour une année, dont le cours remontera au 11/11/1872, avec reconduction d'année en année, au nom de Pierre et de Jean Gournillat son gendre. Le contrat, en 22 points, est particulièrement détaillé, et reprend tous les sujets habituels et même précise ce qui devait faire partie des règles non exprimées jusqu'alors. Pour la première fois la superficie du domaine est précisée: 30 hectares, mais « sans aucune garantie de contenance ». Le loyer est fixé à 150 francs par an comme en 1856.

Le bailleur exige la présence de 4 hommes, mais cette fois-ci précise, en plus, « forts ». Or Pierre dispose de son gendre Jean Gournillat, de son fils Pierre et de lui-même: il lui faut donc un quatrième homme, un salarié. Sont-ils considérés « hommes forts » par Claude Grangier et son représentant?

Les sanctions financières sont réactualisées:

  • 10 francs si les porcs ou les ovins paissent dans la luzernière

  • 10 francs si le bélier, pendant le rut, n'est pas séparé des jeunes brebis la nuit

  • 10 francs si les ovins paissent l'herbe humide

Comme la communauté familiale ne dispose pas de berger l'élevage d'oies et de dindes est exclu. Des précisions sont apportées concernant l' élevage des veaux qui téteront tout le lait des mères jusqu'à 5 mois révolus- mais les besoins du ménage du métayer ne sont pas oubliés, et c'est même la première fois que des besoins du métayer soient évoqués! Donc:

« ils auront une vache laitière pour les besoins de leur ménage et même deux s'il fallait, de l'avis du bailleur »

Enfin les preneurs « ne pourront jamais en rien s'opposer à ce que voudra faire le bailleur », et « il en sera seul juge et sa décision sans appel », ce qui est encore plus incisif que l'avertissement de 1866.... Pierre se montrerait-il peu docile avec son bailleur? Ou avec le régisseur ? Pierre reste pourtant depuis 1847 métayer dépendant du même riche propriétaire, possédant de nombreux domaines …..

Pierre devient de nouveau grand-père : c'est lui qui déclare la naissance de Jean Gournillat, le premier fils de sa fille Françoise, le 27/04/1873 à 5 heures du matin à Saint-Gilbert.

Association avec son gendre et son fils 1873-1888 /domaine des chènes

  • bail de métayage 

Pierre Bardot fils peut enfin se marier avec Gilberte Gournillat, la sœur de son beau-frère Jean.

Il l'épouse au Mayet d'Ecole le 30/10/1873. Comme il fait encore partie de la réserve de l'armée active, il a besoin de l'autorisation du Général commandant la subdivision de l'Allier, qu'il obtient selon le certificat délivré le 27/09/1873.

Bien sûr, un contrat de mariage est établi chez Maître Cherieux le 12/10/1873.Pierre constitue à son fils en dot 200 francs en avancement d'hoirie sur la succession. Le futur versera cette somme dans la société qui sera établie. Il donne à titre de supplément de dot en avancement d'hoirie à sa fille Françoise épouse de Jean Gournillat présent et acceptant 100 francs qu'elle a reçu et qu'elle versera dans la société. La somme de 200 francs due par Jean Gournillat et exigible le 16/01/1874, appartiendra à la société.

Gilberte, la future apporte 100 francs de son chef qu'elle versera dans la société, c'est ce qu'elle a économisé sur ses gages...Ses père et mère lui constituent en dot un trousseau mobilier estimé à 150 francs constitué de une paillasse de lit, un lit en plume, une courte pointe en indienne, six draps de lit, 2 nappes, 6 serviettes, 2 couvertures, l'une en laine, l'autre en coton et une armoire.

Le contrat instaure une société de culture établie entre les futurs, les époux Bardot-Dubost et les époux Jean Gournillat et Françoise Bardot. Il reviendra tant pour les bénéfices que pour les pertes un sixième pour chacun d'eux. Les parties déclarent que tout le fond social vaut 1000 francs. Les modalités de la société sont les mêmes que pour le contrat de 1872. La société constituée maintenant de 3 couples est plus équilibrée qu'auparavant, mais ne dispense pas de problèmes dans la vie quotidienne.....

Les naissances alternent à Saint-Gilbert chez Pierre et Jean, mais aussi des décès chez les enfants : Jean G le premier enfant du couple, meurt à 11 mois à son domicile le 01/03/1874, Marien B. naît le 09/09/1874, Jean Robert G. naît le 29/04/1875 et Jean B. (qu'on nommera Louis pour le distinguer de son cousin-germain) le 28/02/1876

En 1875 Pierre et sa soeur Catherine ne renouvellent pas le bail à ferme qu'ils avaient accordé à Antoine Bouchet et Madeleine Juniet en 1872. Ils établissent le 9 mai un contrat de bail à moitié fruits de 3 ans devant maître Cherieux, valable à partir du 11/11/1875 à Gilbert Dufour et Anne Etienne. Le notaire reprend les mêmes articles dans les mêmes termes que pour le contrat de fermage de 1872, mais en ajoutent 5 car il s'agit ici de bail de métayage.

Catherine  meurt le 21/09/1875 à Saint-Gilbert. Pierre et sa femme Anne Dubost peuvent donc disposer de leur bien. Que vont-ils en faire ????

La grande famille de Pierre continue de s'agrandir :Alexis, fils de Pierre et de Gilberte naît le 18/02/1878 et trois mois plus tard Jean François, fils de Jean et Françoise le 11/05/1878, mais il décède le 22/05/1879 à 10h du matin chez ses parents à Saint-Gilbert:

Une école communale est construite en 1866-1867, cela permet aux enfants Bardot et Gournillat d'apprendre à lire et écrire, mais le chemin est long de Saint-Gilbert au centre du bourg....

  • bail à ferme 1880

Pierre reçoit un nouveau bail pour le domaine des Chênes de Joseph Eugène Grangier- devenu propriétaire suite au décès de son père en 1874. Le contrat est établi auprès de Maître Felidas le 5 février 1880 mais commence le 11 novembre 1879.Il s'agit cette fois-ci d'un bail à ferme, et pour 6 ans: est ce plus avantageux pour la famille Bardot? Eugène Grangier veut-il s'occuper moins fréquemment du travail de ses anciens colons ? Espère-t-il une meilleure production ?....

Il est certes précisé: « Ils pratiqueront tel assolement qu'ils voudront en se rapprochant d'une culture alternée » mais cette liberté est tempérée par des ordres ou des interdictions très précis:« ils ne pourront convertir en pacages permanents aucune partie des prés naturels »,

« aucune partie des prés naturels ne sera jamais défrichée, sous peine d'une amende de 1000 francs par chaque hectare »: la sanction financière traditionnelle n'est pas oubliée!« les preneurs sont tenus de faucher les prés tous les ans » « il leur est interdit sous peine de 300 francs d'amende par hectare de défricher une luzernière »

Les règles énoncées sont valables pour tous, fermiers, métayers ou locataires. Mais dans ce bail-ci une clause s'applique tout spécialement à la situation nouvelle de Pierre:

« Il est interdit aux preneurs de faire aucun commerce de voitures et charrois avec les bestiaux du domaine sous peine d'une amende de 50 francs chaque fois qu'ils iront sans permission serait-ce même pour cultiver leur bien car il leur est enjoint de l'affermer s'ils en ont, de condition spéciale »

Or Pierre possède toujours son bien des Graves à Paray, et en 1875 il a fait établir un bail à moitié fruits pour 3 ans, donc théoriquement jusqu'en 1878 ou 1879....

Comme cette fois-ci Pierre prend un bail à ferme, il n'est pas question de partager à moitié fruits la production, le fermier doit verser un fermage annuel. « A défaut de paiement d'un seul terme quinze jours après un commandement de payer demeuré sans effet, le présent bail sera résilié si bon semble au bailleur»:une sérieuse menace pèse sur Pierre et sa famille, dans le cas de mauvaises récoltes et de problèmes dans l'élevage....

A la même date du 5 février 1880 Joseph Eugène Grangier signe plusieurs baux sur Saint-Gilbert. Les voisins de Pierre sont  des personnes connues, avec lesquelles il a l'habitude de travailler...

La situation semble difficile pour Pierre : il vend en 1882 à Jacques Perrot époux Biron de Loriges, la maison, le verger, et une des 2 terres des Graves. A-t-il fait de mauvaises récoltes? A-t-il besoin rapidement d'argent pour payer son fermage? Il garde seulement une terre de 49,22 ares qu'il vendra finalement en 1887....

Deux garçons naissent encore chez Pierre et Gilberte: Pierre le 07/09/1882 à 6 heures du soir à Saint-Gilbert, puis Arthur Marien le 06/10/1886 à midi, ce sera le dernier enfant.

La jeune sœur de Gilberte et de Jean épouse le 15/11/1885 Claude Dumet, qui occupe avec ses parents la locaterie du Russon. Louise vient donc vivre à proximité de sa soeur aînée et de son frère qui eux vivent au domaine des Chênes....

Anne Dubost, la troisième femme de Pierre, meurt à 71 ans à son domicile à Saint-Gilbert le 28/09/1884 . Pierre ne se remarie pas, il est âgé de 74 ans.

Le bail de fermage de 6 ans établi le 5 février 1880 pour Pierre au domaine des Chênes, mais prenant effet à partir du 11/11/1879 arrive donc à échéance le 11/11/1885. Mais ce n'est que le 26/04/1886 que de nouveaux contrats sont établis devant Maître Felidas, pour à partir du 11/11/1886- pas seulement pour le domaine des Chênes mais aussi pour 6 autres domaines appartenant à Eugène Grangier. Celui-ci renonce aux baux de fermage et ne propose que des baux à colonage de 3 ans.

La communauté Bardot, avec Pierre veuf et les 2 couples fraternels, continue à tenir le domaine dit des Chênes à Saint-Gilbert d'une étendue de 50 hectares car la surface des terres a été augmentée. Il comprend bâtiments divers, cheptel, terres et prairies.

Pour les autres domaines: la famille Glachet est maintenue au domaine de la Cour, la famille Faure à celui de l'Hôpital, la famille Guinard au domaine du Russon , la famille Dumet à la locaterie du Russon, la famille Legerier elle, obtient le domaine réserve aux Primauds Saint-Pourçain)

Pierre Bardot emploie en 1886 3 domestiques, 2 garçond ert une fille.

fin de l'association et départ du domaine des chênes 1888

Le 07/02/1888, de nouveau dans l'«habitation réservée» de monsieur Grangier, des baux sont établis devant Maître Felidas modifiant ceux de 1886, et ce à partir du 11/11/1887, il s'agit donc d'une situation déjà établie: la famille Glachet-Boutonnet s'occupe du domaine dit des Chênes, de 50 hectares et Jean Gournillat et Françoise Bardot le domaine de la Cour, de 27,16 hectares. A donc lieu un échange entre les 2 communautés, échange expliqué par le fait que la communauté Bardot-Gournillat est tronquée par le départ de Pierre, le père, Pierre le fils et sa femme Gilberte, avec leurs 5 fils nés entre 1874 et 1886. 

La séparation dans la famille Bardot-Gournillat représente un bouleversement: Pierre Bardot père suit son fils au Vernet, et quitte donc sa fille Françoise. Les 2 couples fraternels se séparent, les cousins aussi...Pourquoi cette séparation? S'agit-il de mésentente fraternelle? de conflit avec le propriétaire? En effet, Jean et Françoise restent au service de la famille Grangier, alors que Pierre et Gilberte partent au Vernet de Brout, chez le comte Dubuysson....En tout cas Pierre- ou monsieur Grangier- a donné le congé avant le 1er mai 1887....

père du métayer 1888- 1891 Domaine de la Plume Le Vernet/ Brout-Vernet

Depuis son premier mariage, Pierre avait toujours été le chef de famille, en associant frère,  gendres et fils. Mais cette fois-ci c'est son fils Pierre, âgé de 40 ans, qui prend la direction de la famille. Il prend en métayage (ou en fermage?) avec sa femme Gilberte, à partir du 11/11/1887, le domaine « la Plume » qui dépend avec 4 autres exploitations du château du Vernet, appartenant au Comte Dubuysson.

Malheureusement le contrat de bail n'a pas été retrouvé, s'il existe par écrit.... Cependant on peut se faire une idée du domaine de la Plume par le bail de ferme accordé par le marquis Henri du Buisson devant Maître Pautrat le 23/01 et 02/02/1902 à René Boissonnet et sa famille, successeurs de la famille Bardot. Cependant 15 ans ont passé, les conditions du bail ont pu être modifiées.....

Le domaine comprend bâtiments d'habitation et d'exploitation, terres, prés et pâturages d'une contenance d'environ 30 hectares. La proximité de la rivière implique un risque d'inondation mais permet l'exploitation des arbres qui grandissent dans le lit de la rivière et sur les berges  comme les saules et des roseaux, ainsi que la pêche et la chasse (mais qui sont réservées au propriétaire).

Les 2 aînés de Pierre et de Gilberte, Marien et Jean, âgés de 14 et 12 ans en 1888 ont terminé leur scolarité effectuée à l'école communale de Saint-Didier.. Ils participent aux travaux de la ferme dans le grand domaine de la Plume, ce qui dispense d'employer des domestiques.

Les autres enfants de la famille fréquentent l'école de Brout-Vernet, aussi très éloignée de l'habitation.

Pierre Bardot est frappé par un nouveau malheur familial: son fils Pierre âgé de 45 ans meurt le 31/05/1891 à 9 heures du matin à son domicile. Il laisse une veuve et 5 fils de 16 ans à 4 ans, donc tous mineurs. Pierre, grand-père des enfants et vivant avec eux désire être nommé subrogé-tuteur, mais étant déjà âgé de 82 ans il ne recueille qu'une voix (la sienne?) lors du conseil de famille convoqué devant le juge de paix à Escurolles le 19/07/1891. Gilberte la mère des enfants souhaite exercer la tutelle de ses enfants, ce qui lui est accordé. C'est Pierre Court, petit-fils de Pierre et cousin germain des enfants, qui est désigné subrogé tuteur. Il est cultivateur à la Caudre de Saint-Didier en Rollat. Il est la personne instruite de la famille, et vient de se marier.

Gilberte la bru de Pierre et Pierre Court en qualité de subrogé tuteur, communiquent à Maître Felidas notaire à Brout le 21/08/1891 la liste des biens mobiliers, de ménage ou de ferme, qui constituent la communauté du couple et la succession. Le total, estimé en famille, s'élève à 3087 francs.

Soutien de sa belle fille et de ses 5 petits-fils 1891-1894 domaine de la Plume (Brout-Vernet)

La famille malgré le décès de Pierre demeure au domaine de la plume, les 2 aînés bien qu'âgés seulement de 17 et 15 ans travaillent comme des adultes, Gilberte a obtenu un bail de fermage. Pierre Bardot conseille ses petits-fils, mais sans le bail il n'est pas possible de connaître son rôle exact vis à vis du bailleur.

Il meurt au Vernet le 01/04/1894 auprès de ses petits-fils, et de sa bru, après une vie plutôt longue pour l'époque.





Pierre a vécu et travaillé dans un cadre familial, en communauté quand il pouvait s'associer à des personnes de la famille : avec le couple de son frère, puis avec les couples de ses enfants. N'ayant pas fait de service militaire, il n'a jamais quitté le département de l'Allier et a vécu entre la Sioule et l'Allier....